Paroles de vikings en Normandie?
Dieppe, Clarbec, Etainhus Dieppedalle ... sont des noms de lieux germaniques en Normandie. Ils ont été une raison pour chercher des liens entre la langue et l'histoire de la Normandie et des Pays-Bas.
Les 8ème, 9ème et 10ème siècles sont aussi connus en Normandie pour les invasions des Northmanni ou Vikings. Les romantiques en Normandie au 19ème siècle ont créé un mythe scandinave où chaque mot qui n'était pas français à première vue, a été indiqué comme norvégien ou danois. Les Norvégiens avaient colonisé la Normandie! Au 19ème siècle, le mouvement c'est même brûlé avec des déclarations racistes.
Selon de nombreux Normands, les Vikings sont restés avec un assez grand nombre et nous les trouvons en 2015 encore un peu dans les festivals folkloriques. Aujourd'hui c'est le tourisme qui aime particulièrement perpétuer le mythe.
Elizabeth Ridel
Deux livres de Elisabeth Ridel servent de tremplin. Elle est responsable de l'étude la plus récente et approfondie sur l'influence des mots scandinaves en français.
J'ai d'abord trouvé le petit livre. C'est un livre pour le grand public qui s'appelle Paroles de Vikings, et qui est paru en 2012. Ridel dit que c'est un dictionnaire avec des mots scandinaves qui ont été utilisés en Normandie, aux îles Anglo-Normandes et en Bretagne, depuis le Moyen Age jusqu'à présent.
Ce livre est basé sur la lecture de sa thèse doctorale révisée Les mots et les Vikings, l'apport de l'ancien scandinave à la langue française paru en 2009. Le livre a reçu de nombreux commentaires positifs. Je n'ai trouvé à ce jour aucun remarque critique sur le contenu. Ridel a un doctorat en linguistique et elle est historienne. Elle est professeur à l'Université de Caen, en Normandie.
Elle écrit de quelques anciens collègues dans son livre, dont je tiens à vous donner deux citations remarquables.
-Emile Littré en 1863 (Histoire de la langue française): l'invasion normande n'y a rien changé: sauf quelques dénominations locales ... elle n'a, dans la langue, laissé aucune marque.
-Le Fresnay en 1885 (Mémento de patois normand, intro p.V): Le patois normand, le dialecte normand comme la Normandie, ne rappellent donc que le nom seul de ces conquérants et notre langue ne leur est redevable de rien.
Ridel ajuste ce rien à 150 mots dans sa thèse.
Dans son livre, on trouve une carte de la Normandie et de la Grande Bretagne, Elle est prudente pour la Normandie et parle de franco-danois et anglo-danois. Sa langue scandinave est donc liée au francique et à l'anglo-saxon. Ridel admet que les 150 mots sont très peux. Elle nous donne un certain nombre d'hypothèses qu'elle partage avec d'autres historiens français (e.a. Arnoux et Maneuvrier). Ces hypothèses sont, selon-t-elle, également confirmées par des archéologues.
Ridel confirme que le nord de l'Ecosse et les Orcades ont aussi changé leurs langages en une langue du nord. Mais seulement quelques mots viking sont acceptés par les scientifiques de la langue celtique d'Irlande et de la petite Bretagne. L'anglais crée des problèmes, parce que où finit-il son influence et quand vient l'influence germanique occidentale ou nordique. Les scientifiques acceptent pour anglais autour de 1000 mots qui ont une origine scandinave. Le gaélique écossais a seulement quelques emprunts lexicaux, seulement 300 mots, en dépit d'un demi-millénaire de contacts et de relations avec le Nord.
Selon Ridel, les Vikings se sont très rapidement intégrés dans la société franque carolingienne, y compris par le mariage avec des familles franques. C'est quelque peu contredit par des comparaisons d'ADN entre la Scandinavie et la Normandie. Il y a peu de sang scandinave en Normandie!
D'après les sources historiques écrites, Elizabeth Ridel constate deux implants scandinaves en France. La première colonie était, selon elle, très volatile: Elle décrit comment des Norvégiens s'installaient en Cornouailles, en Bretagne et à Nantes en 919. Cependant, 20 ans plus tard, les Bretons conquéraient le pays à nouveau. Prenant Dol en 939, l'occupation scandinave de la Bretagne se terminait. Par conséquent, il n'y avait aucun effet sur les langues locales. Elle ne voit que quatre termes nautiques qu'elle caractérise comme scandinave. Mais elle dit, 'nous ne pouvons certainement pas exclure l'influence de la Normandie voisine'. Ces mots se trouvent dans son dictionnaire. Elle décrit la Normandie comme deuxième implantation. Cela est en effet historiquement mieux connu et décrit parce que la colonie s'installe politiquement par la naissance du duché de Normandie entre 911 et 933. Je me fais des réserves, parce que ces habitants du nord ont organisé leur système de gouvernance d'une manière franque. Ridel se couvre en affirmant que les Vikings se sont rapidement adapter à la culture et à la langue locale, ce qui bien sûr est une solution facile si on ne peut pas pointer quoi que ce soit. Ridel nous explique qu'ils n'avaient pas de femmes avec eux, d'où la perte rapide de leur langue. Ils ont pris les habitudes carolingiens d'une société féodale avec une aristocratie qui n'a jamais été connue au Danemark et dans le Danelaw. L'héritage carolingien en Europe occidentale, selon elle, se montre clairement en Normandie. Elle pense aussi que trop peu de gens cultivés sont venus du nord (des scaldes, des juges, des artisans ...)
Il n'y avait aucun signe de rupture culturelle en Normandie, parce que ...
-Les structures locales ont continué à travailler. (associations militaires et familiales)
-Les saints patrons des paroisses n'ont pas changé. On ne peut trouver que très peu de toponymes païennes.
-Il n'y avait pas de villages abandonnés.
-La façon de définir et attribuer la propriété est restée inchangée.
-Les ateliers suppléantes sont restés (pièces de monnaie, céramiques).
-Les monnaies carolingiennes ont continué d'être utilisées.
Il n'y a pas grande chose à découvrir sur les conquêtes des Vikings alors...
Les northmanni ne faisaient pas plus de mal que les chrétiens avaient coutume de faire. Chrétiens et païens à l'époque n'avaient pas peur d'être violent quand cela leur convenait. L'information historique ne vient que des chroniques chrétiennes et ils décrivaient les païens tout à fait comme des barbares horribles. Etrangement, cela changeait rapidement dans un sens positif quand ces germaniques païens se baptisaient.
Et puis il y a un grand contraste avec la Scandinavie dans la même période (AD 800-1300)
Stefan Brink écrit que la société là-bas ...
-évoluait de l'oral à l'écrit,
-que seulement maintenant émergeaient des villes avec une nouvelle religion, un système monétaire et un nouveau système agricole,
-qu'il y avait une nouvelle forme de monarchie avec des limites territoriales, etc ...
Ridel et sa façon de travailler:
Ces histoires nous montrent une parfaite assimilation des Vikings avec les indigènes et ils faisaient politiquement et culturellement partis de la société carolingienne. Pour le même prix on peut soutenir que ces soi-disant Vikings étaient des tribus parentés et que l'assimilation n'était pas réellement nécessaire. Les nombreux noms de tribus au début du Moyen Age en Europe nous montrent des peuples apparentés, qui se séparaient parfois avec un nouveau nom et qui cherchaient la richesse, en utilisant ou en soumissionnant des centres commerciaux, et de nouveaux lieux résidentiels.
Citation de son livre: Les vikings sont très discrets en Normandie...
Ridel trouve 150 mots, mais je tiens à souligner qu'il y a beaucoup plus de mots germaniques occidentales dans le normand. Voir dialecte normand.
Le livre à 150 mots scandinaves, me semble un dictionnaire plutôt maigre. Aujourd'hui, dans le français ou le normand contemporain ils restent environ 50 mots. Ridel accepte que la langue des vikings ne fait pas partie de l'identité normande. Il est à noter que sur les 150 mots il y a déjà vingt reconstructions (13%), des mots qui ne sont pas trouvable en tant que tels.
En 1160, Wace écrit dans son Roman de Rou que Richard parle le dani et le normand, une remarque qui montre que le normand est une version précoce du français et que la région était bilingue. Ridel défend son approche et fait remarquer que ses prédécesseurs n'étaient pas vraiment capable de distinguer l'origine allemande, néerlandaise ou anglaise des mots. Mais elle fait la même faute avec le germanique et allemand, il n'y a pas de différences entre le thiois, le teutonique et le francique et elle ne parle guère de la langue voisine, le thiois flamand.
Comment a-t-elle choisi ses mots?
-géolinguistique: Les mots ne pouvaient être trouvés qu'en Normandie dans les sources écrites anciennes ou encore dans le dialecte normand. Elle a éliminé les mots francs, anglais, méditerranéens et les mots obscurs.
-phonétique: Élimination des mots qui ne correspondaient pas à une évolution morphologique de l'étymologie scandinave, des mots d'origine germanique, néerlandaise et celtique et les mots obscurs. Des mots normands qui étaient une variante de mots français ont été exclus aussi.
-sémantique: Dans l'historique linguistique, la définition et le changement de définition d'un mot joue un rôle important. Ridel a étudié pour ça des termes techniques particulièrs, des termes d'utilisation et des termes de dialecte.
-chronologie: Les premières attestations étaient importantes pour voir si un mot venait de la langue viking. Les traditions orales avaient moins d'importance parce qu'ils pouvaient être plus récents ou provenir d'une autre langue.
Je doute si les sources écrites peuvent en dire beaucoup sur la langue effectivement utilisée par les gens ordinaires. Il est frappant de constater que le langage voisin le plus important, le flamand (thiois, saxon ...) attenant à la frontière de la Normandie n'est guère mentionné dans l'étude. Ceci probablement parce que le flamand fait officiellement parti du néerlandais. Et voilà le hic: le flamand n'est jamais classé correctement dans les schémas linguistiques de l'Europe occidentale.
Artefacts normands
En Normandie, les historiens, ont du réduire très fort le nombre de restes nordiques à cause des trouvailles des archéologues.
Ridel nous donne quelques exemples:
-Le 'Hague-dick' a été ni construit, ni réutilisé par les vikings et date de 1000 ans avant JC. Le nom est un germanique occidental. Je pense à 'hagedijk' ou 'akkerdijk', digue de bosquet ou digue des champs.
-Le pot de Réville Scandinave date de l'Age du Bronze.
-Les Bateaux vikings en Bretagne sont d'origine franque selon Ridel. Dans la tombe de Péran on a trouvé une pièce de monnaie viking de York et une chaudière nordique. Mais ce n'est pas en soi une preuve de présence.
chaudron trouvé à Péran avant et après restauration
Selon Ridel ils restent seulement deux artefacts archéologiques en Normandie!
1-Une paire de fibules en forme de carapace de tortue qu'on a trouvé à Pitres et que Ridel date entre 850 et 900. Mais avec une seule paire péroné on ne peut pas prendre des décisions judicieuses sur une certaine présence. Surtout si l'environnement ne nous montre aucune autre information. Cet artefact peut être amené, peut être vendu par un marchand ambulant, peut être capturé par une tribu hostile ...
2 Il existe un enterrement de navire à l'île bretonne Groix qui est peut être scandinave! Mais les noms de lieux de l'île ne nous donne pas des informations sur les traces d'une population nordique.
L'anneau que Ridel décrit comme norvégien, se retrouve également en Angleterre (dessin de gauche), et là, on désigne un tel anneau comme anglo ou anglo-saxon.
Les historiens préfèrent parler d'une rupture d'un raid ou d'une mission commerciale, probablement parce qu'un des leaders avait mourut et devait être enterré.
Les artefacts saxons nous racontent une histoire différente. Une carte sur du mobilier trouvé, peut servir d'exemple. On peut voir une continuité évidente des Pays-Bas à la Normandie.
Dans l'ensemble, on ne peut pas utiliser ces quelques découvertes archéologiques comme preuve de cinq cents ans de présence des Scandinaves en Normandie.
Langue viking
Que peut on dire sur la langue nordique elle-même! Y a-t-il encore des restes à trouver? Pour être clair: il ne s'agit pas du parler normand qui est juste une variante normande de la langue française. Il s'agit de la langue germanique qui précédait le français en Normandie et qui existait au premier millénaire.
Pour les comparaisons, je me suis basé en particulier sur le INL et le etymologiebank, sur Gerhard Köbler avec son Altnordisches Wörterbuch et sur des éditions françaises anciennes. (Voir la liste des ressources)
Les régions des deux côtés de la Manche et de la côte est de la mer du Nord ont été des centres importants au premier millénaire. La Flandre occidentale et le Kent, qui étaient saxons, se trouvaient au centre. La Flandre occidentale et le Kent ont en effet des communs frappants dans leur ADN. Le flamand occidentale, comme le frison, est une langue archaïque qui est particulièrement important dans l'étude des anciennes langues germaniques occidentales. Connaître le flamand occidental, permet de lire sans modifications majeures le vieil anglais. Et le germanique occidental se trouvait jusqu'en Normandie. Dans la littérature scientifique que je ne peux presque rien trouver sur ce sujet. Ce germanique occidental était au premier millénaire la lingua franca de la Loire à l'Elbe.
Une carte d'un livre étymologique allemand nous apprend beaucoup de choses., Les lignes linguistiques s'arrêtent malheureusement toujours aux frontières nationales, de sorte que nous perdons le contexte européen de cette façon. Au-dessus de la ligne rouge, on parlait le bas-allemand ou le saxon. Il suffit de lire l'extrait du bas allemand Reineke Vos, une fable du 15ème siècle du nord de l'Allemagne. C'est facile à lire pour les flamands, parce que c'est une variante de flamand et ce n'est pas encore du 'haut allemand' et il se réfère à la Flandre. Le texte est proche du flamand, plus proche que le texte plus franc de 'Van den vos Reynaerde' du 13ème siècle, qui correspond mieux avec le néerlandais.
En Normandie l'archéologue Jacques Le Maho voit, dans la période des vikings, des petits groupes de personnes venant du nord, le long de la Seine. Pour lui et Ridel il est évident qu'il y avait très vite un modus vivendi entre les Francs et les Scandinaves, bien avant la fondation de la Normandie.
Ridel et Maho ne parlent pas de grands raids et ils admettent qu'il y avaient un peuple germanique et que le germanique se parlait. Ridel parle d'échanges linguistiques, en particulier dans l'agriculture et dans la pêche.
Toponymes
Les trois suffixes les plus courants sont des lieux avec -ville, avec -tot et avec -bec:
Lieux avec -ville.
460 municipalités normandes finissent avec -ville! (1068 en France) Ridel écrit que les lieux existaient certainement déjà au 8ème siècle, avant l'arrivée des vikings. D'autres savants parlent du 6ème siècle lorsque les Romains étaient déjà partis depuis 100 ans.
Ridel parle de noms francs et scandinaves + villa, mais les deux catégories sont indiscernables en archéologie.
Le suffixe -villa est probablement du au fonctionnaires qui donnaient au propriétaires germaniques une reconnaissance officielle au sein d'un système politique centralisé. Les noms de lieux ne sont pas non plus typiquement normand parce que nous pouvons retracer le suffixe -villa le long du Rhin, dans le sud des Pays-Bas jusqu'à Aachen. En Belgique, il existe plus de 1200 toponymes en -ville ou -villers.
René Lepelley tient une position claire vis à vis des toponymes en -ville: Les hommes qui voulaient un titre de propriété pour leur territoire pourraient s'adresser à un fonctionnaire de l'empire. Cet officier utilisait le latin ou le francien pour ses documents, d'où l'apparition du mot villa et ville, qui signifiait tout simplement ferme ou domaine. D'autres fonctionnaires utilisaient également des désignations comme -court ou -mesnil. La première partie était le nom (germanique) du propriétaire. Ainsi, les domaines ont été officiellement inclus dans le système de gouvernance francique. Il a moins à voir avec la langue mais plus avec la politique. Désigner une frontière linguistique avec le suffixe -villa ou ville est tout sauf correct. Si nous ne savions pas mieux, la Flandre au 19ème siècle était de cette manière aussi entièrement francophone. L'utilisation de -villa dans un nom géographique est typique pour l'Europe occidentale: En Italie, peu ou pas de municipalités comportent le suffixe -villa. (Voir topographie en Normandie et toponymes en -ville germanique?)
Ce qui est intéressant est que les changements de toponymes avec -villa' en français -ville, forment peut être une indication de l'évolution de la frontière linguistique. Avant le 13ème siècle on ne trouve aucune forme en -ville! Sachez que jusqu'à la révolution française, en 1789, moins de la moitié des français parlait le français! Quelques exemples:
Acqueville (ecclesia beatæ Mariæ de Aguevilla 1253 Agueville 13e-15e)
Amfreville (Anffrevilla 1351 Anfreville 1612)
Ancteville (Ansketevilla 1232 Anqueteville 1299)
Angoville (Angovilla 1351 Angoville 1634)
Auderville (Audervilla 1156 Auderville 13e Audervilla 1352 Oderville 1585)
Azeville (Asevilla 1352 Azeville 1612)
Les -viller ... et d'autres dérivés, montrent aussi un côté germanique du nord de la France. Idem pour les -wihrs et -wheilers. -Court, que je reconnaît comme une traduction littérale de 'hof', et non vice versa, est une autre attestation dans les zones germaniques anciens. Même les -mesnil sont situés dans les régions germaniques de l'Europe occidentale.
Lieux avec -tot (environ 350 en Normandie)
Ridel nous donne une explication très compliquée afin de prouver que le -tot vient du scandinave 'topt-toft', ce qui signifie pour elle un terrain bâti ou à bâtir. Wikipedia dit que cela peut signifier aussi 'près de' ou 'chez'. La plupart des chercheurs estiment que la signification est 'un domaine agricole'. Je suis aussi convaincu que nous avons à faire à la désignation d'un ferme avec ses dépendances ou d'un ensemble de fermes groupées. Pour moi, le mot est apparenté avec le mot 'hof' (ferme) et 'hove' (ferme). En flamand occidentale 'tof' veut dire 'la ferme'. Et le 't' ou 'te' à la fin est un suffixe générique, comme dans Heestert, Torpt, gebergte ... (Voir la topographie en Normandie)
J'explique brièvement :
't hof: het hof et 't hofte: la ferme et ses dépendances
t'gehofte (en flamand occidental: tofte) signifiet 'hoven', se qui se traduit comme 'apporter la récolte à la ferme ou à l'endroit (la ferme) où la récolte est gardée. Etymologiebank, chez 'gehucht' (hameau): Distraction collective avec →ge-te de → hof dans l'ancien sens 'maison'. Dès le début, avant la tradition écrite, passé de *ghehofte à ghehochte.
Equivalents germaniques en allemand: moyen bas allemand, gehuchte; moyen haut allemand, gehofte; haut allemand Gehöft. Il existe les toponymes Authoff (Oudhof à Bazel, Belgique) Höfte (Twente, Hollande) et Hof (Eynatten, Belgique) et plusieurs thoff toff thof tof, hof te, t'hof te... La plus grande différence est que dans le nord l'appellation est au début et dans le sud, l'appellation est à la fin du toponyme. Il y a aussi beaucoup de noms de famille comme Hove, Thoft, Hofte, Höfte... On peut donc comprendre Lintot (Lindtoft-Lindehof) comme ferme du tilleul et Quettetot comme ketilltoft- Ketelhof (ferme dans une vallée en forme de chaudière)
Il y a aussi la possibilité que ça vient du mot 'hovet, hōvit' (hoofd: tête, terrain situé en avant) comme dans santshōvit *Zandshoofd, ancien nom pour Nieuwpoort en Flandre occidentale (Belgique).
Lieux avec -bec
Il existe 614 noms de lieux trouvés avec -beek en ancien néerlandais. Mais Ridel ne veut pas savoir d'une origine germanique de l'ouest. Pour elle, -bec vient du scandinave 'bekkr'( accusatif bekk) et le franc 'beke' et l'allemand 'Bach' vient alors de * baki, et existait déjà au troisième siècle en Gaule et le mot se terminait toujours par une voyelle.
Sur le site de INL, nous pouvons constater les variantes dans la langue néerlandophone: beki baec bec becc beca bach beka beke beque bac... La plus ancienne attestation remonte à 786. Ce n'est pas correcte qu'il y a à la fin toujours une voyelle, comme vous pouvez le constater. Quelques exemples avec -bec: Moerbeke (Morbec) Klabbeek (*Gladbeek, Glatbeki, Clabecq, Glabbec) Heienbeek (Heiebec) Holsbeke (*Hulsbeke, Hulisbeki, Hulsebec), Lombeek (Lumbec) Belbé (Belbecq, Henneveux, Boulogne). Je conclus qu'il existait des noms de lieux en -bec de la Normandie jusqu'à l'extrême nord et que 'se concentrer sur le scandinave' n'est pas du tout nécessaire. Beaucoup d'autres distractions toponymiques en Normandie qui sont, dans leur plus ancienne attestation, expliqués comme scandinave par des historiens en France et dans le nord, peuvent à mon avis être interprétés comme venant du germanique occidental.
Noms personnels scandinaves?
Ridel parle pour les toponymes toujours de noms scandinaves, mais ces noms se trouvent également dans le germanique occidental. Ridel écrit elle-même qu'à plusieurs reprises les mots germaniques sont parfois difficiles à distinguer. (Voir 'les noms de personne')
Langue normande ou les 150 mots de Ridel ...
Le normand moderne a beaucoup d'emprunts au germanique occidental. La Picardie faisait autrefois partie des Pays-Bas et la Normandie en était une voisine. Il est donc inévitable que l'influence de la langue qui était la plus proche dans la région, se trouve comme un substrat caché dans le normand. Ridel, après beaucoup d'études, élimine des mots germaniques occidentales, jusqu'à ce qu'elle arrive à environ 150 mots scandinaves, ce qui n'est pas beaucoup pour 500 ans d'influence nordique. Ses paroles non sélectionnés pointant déjà aux pays bas occidentals ou à l'Angleterre. Je n'ai donc seulement étudié ses mots 'scandinaves'. J'ai comparé tous les 150 mots avec des mots germaniques occidentales. Les mots sont ci-dessous. Mais j'ai aussi étudié d'autres sources afin d'être aussi complet que possible. Tout est rangé en trois colonnes: le mot normand, la racine du mot scandinave selon Ridel (ou d'autres) et la racine des mots que je trouve dans le néerlandais ou le flamand. Je trouve que la distance 'normando-thioise' est plus courte, plus claire et plus logique que la distance 'normando-scandinave'.
Ridel décide qu'à la fin de la période viking les caractéristiques suivantes peuvent être ou ne pas être trouvés dans la langue de Normandie:
-l'absence d'impact sur la morphosyntaxe
-un apport lexical limité à la périphérie sémantique de la langue
-un vocabulaire appréciable, voire important, à connotation maritime.
Elle trouve jusqu'à 150 mots, dont les plus anciens datent du Moyen Age. 93 ou 61% appartiennent à des termes maritimes, 20% sont des termes utilisés en campagne, 11% est du vocabulaire de la vie quotidienne et 6% sont des termes institutionnels et militaires.
Les 150 mots:
Normand (variantes) attestation la plus ancienne selon Ridel signification autres sources |
Étymon à l'origine selon Ridel (signification) apparentés ou cognâtes selon Ridel autres sources |
Néerlandais (flamand occidental, flamand du sud) attestation la plus ancienne (surtout selon 'INL' et 'etymologiebank') autre explication |
acre (acra hacrea) 1006 charte de Richard II, Fécamp mesure agraire
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akr ancien scandinave influencé par l'ancien anglais æcer (champ cultivé, terrain à labourer)
norvégien: ákr åker -Guinet écrit que les toponymes en -acre en Normandie, sont saxon. |
akker akre acre 6e siècle dans le mot 'akrabast' (crime de champs) 768-814 akkar ekkar acra acre
-Un 'acre' était à l'origine un morceau de terre qu'on pouvait labourer en une journée. -Avec 'La conquête de l'Angleterre', le mot est arrivé là aussi |
agrès (aggrais agré agrei agreie agreil agrey agroi grée greie) 12e siècle St. Brandan attirail, équipement (d'un chevalier) |
greiði ancien scandinave (équipement) norvégien: greie le norn des Shetland: gred
moyen haut allemand: gereite, gereit moyen bas allemand: gerede, gereide |
gereide gerede greide gerei gereie ghereide, gherēde 1201-1250, dérivé de 'gereed' (équipement) 1240 gereide, selle ce que l'on a besoin de quelque chose, requise 1283 Lancelot
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algeir (agiez algier) 1086-1100 Roland arme de jet, lance
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*al-geirr ancien scandinave (bonne) lance)
ancien saxon gêr `lance de jet' ancien frison gâr(e), gêr(e) `lance' ancien norvégien geirr `lance' geiri `objet avec trois côtés' germanique *gaiza- ancien haut allemand gêr, gêro `lance' |
alger algeer 507-800 al tout ou noble 961 gēr lance
-moyen néerlandais 'ghere' -1060 Alger van Luik/Alger de Liège (1060-1131) -nom de famille flamand: Algar (noble lance)12e siècle Algier Augier Adelger 14e siècle -flamand occidental: algeir olgeir: lance qui a tout, ou, noble lance |
angue (aingue) 1849 aingue, Bessin 1881 Val de Saire crochet, hameçon
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Westique (thiois) *angul renforcé par l'ancien scandinave *angul (norvégien öngull) (crochet, hameçon)
ancien haut allemand angul ancien anglais: angel, angul, ongel |
angul, engil angel engel ingel 768-814 crochet, coin
Toponymes: -angila, Engelen (à Den Bosch, Pays-Bas) -engilberg (*Engelberg, Inglebert, Nord de la france) -engilham (*Engelham, Maldegem Belgique) -engilmunster (*Engelmunster, Ingelmunster Belgique)
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bagordinge (gueurde gurdinge holgurdine) 1170 St. Gilles cordage à relever une voile (terme maritime) 1150 (gurdinge, Brut)
holgurdinge (préfixe inconnu) |
gyrðingr ancien scandinave avec préfixe inconnu (sangle) islandais: gyrðing dialecte suédois: gjording le norn des Shetland: girdin, gording
gorden: gotique: bi-gaírdan: ceindre, frison: gurdan ancien haut allemand: gurten (allemand gürten) ancien saxon: gurdian, anglo-saxon: gyrdan anglais: to gird ancien norvégien: gyrða |
begordinge begorden gordinge ceindre avec une ceinture, ce qui explique le préfixe be- qui est très commun en néerlandais. gaerde garde gerde geerde 14e siècle branche ou brindille (comme 'précurseur' à une corde ou une ceinture?) gorde gord gorden 13e siècle sangle, ceinture
hol- peut venir de 'tout' (flamand 'ol'): ce qui ceindre tout |
bec becq becquet cours d'eau, rivière, ruisseau |
bekkr ancien scandinave (cours d'eau, rivière, ruisseau) islandais: bekkur norvégien: bekk suédois: bäck danois: bæk
11e siècle ancien haut allemand: bah ancien anglais: becc |
bec becc baci becca beke beek 786 beki petit eau qui court
-614 toponymes avec -beek en ancien néerlandais -en Flandre française, ça devient 'becque' (bèk), ailleurs '-bais'. -diminutif -je devient -quet en français; bequet (de 'beekje'): petit ruisseau, comme dans 'Le Touquet': flamand 'toekje: Le petit Coin.
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beite (abeit abbec abeit abèque abet abët abète baite bèque bet bète bette boëtte boîtge boîte bouette) 1606 appât pour la pêche |
beita ancien scandinave (appât) islandais beita anglais bait écossais beit |
bete beet 1240 une morsure bijt 1284 trou dans la glace pour capturer des poissons beten 1317 faire mordre, chercher d'appâts biten 1287 mordre -flamand occidental moderne: 'bete': appâts pour la pêche |
beiter 12e siècle St. Brandan se diriger en mer, gouverner un navire |
beita ancien scandinave (remonter au vent, louvoyer) islandais beita
ancien haut allemand: beizjan Moyen haut allemand:. beizen moyen bas allemand. beten Tout est dérivé de 'biten' |
beeten beiten beten 1317 monter à bord, monter en haut, commencer le voyage |
béquerel (béquerelle bécard) 1397 pluriel 'bequereaulx' agneau qui vient d'avoir un an |
bekri ancien scandinave met Romaans suffix -el (ram) islandais: bekri norvégien: bekre suédois: bäkre
ancien haut allemand: boc, buc (9e siècle) allemand: Bock ancien anglais buc ancien norvégien: bukkr, bokkr suédois: bock |
bucart buckart bokaard 1294: boc, buc avec suffixe-art bouc -buc: 10e siècle: 'mit buckin' bouc
-1477 boker: quelqu'un qui fonce, qui bat, qui frappe -16e siècle 'bokkaard' chez 'Vondel': bouc -19de eeuw 'bukker' (de 'buk': bouc) quelqu'un qui est très têtu -nom de famille: Bouckaert Bokaard Bekaert |
betas (boitas) 1155 Brut perche servant à raidir et à mieux faire porter la chute d'une voile |
beitiáss ancien scandinave ancien suédois bētās (perche pour tendre la voile d'un bateau)
danois betas islandais beitass |
*tas une grande quantité, un tas de, une pile avant 1130 en Flandre française
te tassene 662-1176 (cartulaire de l'abbaye de Saint-Berthin) tassen 1330 accumuler, entasser getassen (empiler, entasser)
-Men tast het zeil op de ra (on tasse la voile sur le ra). -du 'het tassen' (l'accumulation) ou 'het *betas' (l'entassement) |
bingue (bîngue byngue) 1305 (Coutances) huche à farine, servant de mesure, panier, manne à deux anses |
bingr ancien scandinave (tas (de blé)) dialecte suédois et danois: bing (tas de blé, d'où récipient pour transporter ce tas)
ancien anglais: binn anglais: bin Hoogduits: benne |
buna bun 1163 ben benne 1430 panier, manne, corbeille
-Le mot normand 'bine' pour 'ruche' -Le mot existe à Brandenburg (Allemagne), importé par des migrants néerlandophones -lié avec 'binden' (relier) -flamand occidental 'benne' (panier fait de rameaux) |
biter (abiter bito bitter habiter) 1040 St. Alexis toucher, viser |
bíta ancien scandinave (mordre) islandais: bíta norvégien: bita bite suédois: bita danois: bide
-dérivé: bite (1584, organe génital masculin Mais qui me parait dérivé de 'pitre' (voir dialecte normand), de 'piet', qui est devenu 'bitte' ou 'bite'. |
biten bitene bjten 1240
-flamand occidental moderne: biten (mordre) |
bitte (bite) 1382 (Rouen) poutre transversale d'une barge, pièce vertical placée sur le pont d'une embarcation |
biti ancien scandinave (poutre d'une maison ou d'un bateau) islandais: biti (bau sur un bateau) norvégien: bite (bau sur un bateau) suédois dialect: bita (banc du timonier) |
bete (ce qui se mord ou se fixe dans quelque chose) 1240 bitstuk 1859 (qui tient le lof), pièce de bois en extérieur contre la proue d'un navire, dériver de 'biten, bijten' (mordre, se fixer) -'bit krijgen': litt. recevoir bit: terme maritime: obtenir la direction souhaitée -beitelschip (1681) peut-être pas référence au plat de la lame, mais à des poutres (bit). beetel betel beitel -peut-être qui est devenu une poutre par un traitement avec un ciseau; de 'biten': fendre, cliver |
boitas, voir betas
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bord (bort, pluriel: borz) 12e siècle, planche 1120 St. Brandan, côté d'un navire |
*bord 'francique' (thiois), renforcé par l'ancien scandinave borð (planche sur un navire) islandais, norvégien, danois, suédois, le norn des Shetland, irlandais
ancien frison: bord, bōrd |
*bort bret berd bred borde bord 1007 bord d'un navire, planche, table |
boue (bau bo boe) 1886 (Hague) rocher à fleur d'eau |
boði ancien scandinave (rocher à fleur d'eau) islandais: boði norvégien: bode le norn des Shetland: ba bod dialecte anglais: bowe |
boude bouwe bou boud 16e siècle ardent, éveillé, avec zèle bouwe bauw bu 14e siècle humeur, esprit
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bouline (boëline boesline boline) 1155 Brut cordage (bateau) |
bóglina ancien scandinave (cordage de proue) islandais: bóglina suédois boline, ancien suédois: boghlina danois: baugline boline bovline bugline
anglais: bowline norvégien: bóglína Oudsaksisch: bōg ‘schouder’ moyen bas allemand: boch ‘schouder-boeg' |
boech 1201-1250 (avant-cuisse d'un porc) boechline 1466 cordage de proue boelijn boeyline, boyline (van boeien, van boei) boeling boeglijn boegline 1634 cordage de proue |
brant 1160-70 Rou proue d'un navire |
brandr ancien scandinave (épée, bordage en forme d'épée)
ancien haut allemand: brant (du bois qui brule, feu, brandon) ancien frison: brond ancien anglais: brand ancien norvégien: brandr (un brandon) l'ancien anglais et l'ancien norvégien ont aussi la signification d'épée (ce qui brille, flamme) |
brand brant 1047 dans 'Lisbrandus' (nom) fin 11e siècle dans Thiadbrand (nom) 1240 chaleur du feu, brasier 1350 épée brand 'de Vries' se demande si ce 'brand' peut signifier ‘baton ou planche’ (comme dans 'bramzeil': voile du mât de perroquet)
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brayer (braier broyer) 13de-14de eeuw (Rouen) enduire de goudron
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bræða ancien scandinave (enduire de goudron) islandais: ,bræða norvégien: bræda danois: bræde dialecte suédois: bräda le norn des Shetland: bred
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brawen braeuwen braauwen breeuwen 1350 sceller les fissures avec des cordes et du goudron, ourler, calfeutrer brawe brauwe braeuwe 1272 ourlet, calfeutrage (frison 'brouwe' en germanique occidentale '*brâwô-' 'bord'
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bruman (bruma brument) 1200 patronyme du latin 'brumannus' fiancé, nouveau marié |
brúðmaðr ancien scandinave (garçon de noces) islandais: brúðmaður
ancien haut allemand: brūtigomo, moyen haut allemand briutegame, (briutegome, briutegoume, briutegume) ancien frison: breidgoma. ancien saxon: brūd ‘jeune femme’ (poétique: épouse) ancien haut allemand: brūt (jeune mariée, fiancée) ancien frison: breid (mariée au moment de cérémonies de mariage) ancien anglais: brȳd, anglais: bride (jeune femme, poétique: épouse) |
brūdigomo 901 (bruidegom, letterlijk bruidman-bruidmens) brūt brut bruut, bruyt brūdi brude 901 dans brudegomo (fiancée, épouse, jeune mariée, maîtresse, jeune femme)
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carlingue (calengue callengue escarlingue) 1379 (Rouen) 985 kjerling (Sercq) pièce de bois fixée sur la quille |
kerling ancien scandinave (femme, par métaphore: emplanture du mat) |
*keerling: tube où le mât est fixé 'keren' au sens de tourner (garder le mât dans le sens indiqué) 800 keering 1671 Keeringluik: écoutille dans le pont du navire, en avant du mât, pour couvrir les pistes du mât.
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cingler (sigler singler) 1086 Roland faire voile |
sigla ancien scandinave (faire voile) islandais: sigla suédois: segla |
segelen zegelen seilen zeilen 1390 faire voile segil 891 voile (d'un bateau) 900 seil 1240 voile (d'un bateau) |
cote (cotin cotte cottyn) 1160 Rou petite maison, cabane |
cote l'ancien anglais, renforcé par l'ancien scandinave kot (petite maison, cabane) islandais: kot norvégien dialect: kott danois dialect: kod suédois dialect: kot
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kot kota cot cota coten cote 1038 petite ferme, cabane, petite maison (minable) en bois Toponymes: -kota (Kot, Koten à Aardenburg Zeeland Nl) -koton (Koten Utrecht Nl) -*kotandreht (*Kotendrecht, Katendrecht Nl) -duskkota (Duskote à Goor Overijssel Nl) -modakota (Modekote à Losser Overijssel Nl) -saltkota (*Zoutkote, Zuidkote à Duinkerke-Dunkerque Fr) -wēthakota (*Weidekote à Ninove B) |
crabe (crabbe) 12e siècle, (Comput de Philippe de Thaon) crabe |
krabbi ancien scandinave (crustacé, crabe) islandais: krabbi norvégien en danois: krabbe suédois: krabba |
krabbo crabbe crabs 1187 crabe, animal qui raye (krabt) Toponyme: -ancien néerlandais 'krabbo' (dans Crabbendic Krabbendijke Zeeland)
flamand occidental: krabbe |
crique 1336 (Pont-Audemer) anse |
kriki ancien scandinave (coin baie) islandais: kriki (coin) danois: krig (coin) suédois dialect: krik (coin baie) le norn des Shetland: krigi (coin) anglais: creek, crike 1250 (anse)
norvégien: kriki, islandais: kring |
krika creka crika creke kreek 976 anse, crique, baie
-craquevik (krekewijk?) à 'La Hague' (Normandie) -krika (976 'in pago Scaldis') -Kreek à Schouwen, Zeeland Nl -flamand occidental: kreke |
crique petite crevasse étroite dans une falaise |
*krikr ancien scandinave, reconstitué morphologiquement de l'islandais 'krikur' (coin) et sémantiquement du norn des Shetland 'krik' (col étroit, fente) |
krik krak 1635 fracture fissure fente
crac cracht ouverture ou écart (moyen néerlandais au Limbourg, lié avec le moyen haut allemand 'krach')
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dalle (dal dale) 1382 (Rouen) conduit d'écoulement des eaux à bord d'un bateau 1553 rigole 1676 plaque servant à paver 1331 évier |
dæla ancien scandinave islandais: dæla (pompe)
norvégien: dæla (rigole) |
dal dale: ce qui descend ter delle: 1315 couler)en bas dérivé de 'del delle dalle' (?): vallée, ce qui se trouve plus bas, la ou l'eau se dirige dele 1099 planche, sol -1291 Dele (Dijle, rivière, 'eau qui coule'?) -dul et dille existent aussi comme bnom d'un tube d'une pelle -flamand occidental: dalle (affaissement, sol, fosse, trou)
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dalle (dale) vallée |
*dal ancien saxon mais renforcé par l'ancien scandinave dalr (vallée) ancien norvégien avant 1500: dalr islandais: dalur norvégien suédois danois: dal
ancien frison: del ancien saxon: dal anglo-saxon: dæl anglais: dale |
dal 785 vallée dala 856 dale 10e siècle toponyme Dala (856, Flandre orientale, Belgique) |
delle 13e siècle (comme substantif) portion de terre labourable |
deild ancien scandinave (partage, part, portion) ancien danois: daeld deld: pièce, quartier de terre 1241
norvégien: deill anglais: deal ancien saxon et ancien frison: dēl |
deil deile teil deila daile deyle 10e siècle dēl 901 dele, deel 1237 part, portion, pièce
Toponyme: *Deel (1148 Deil, à Geldermalsen Gelderland Nl) |
dic (dick digue diqueiz diquet) 12e siècle Troarn talus, talus bordant une saline |
díki ancien scandinave (marais, fossé, talus) islandais: diki norvégien: dike danois: dige suédois: dike
ancien frison: dīk, digue, chemin |
dīk dic dick dijc dich diic... 893 digue, barrage Toponymes avec 'dijk': -Dic (barrage, Utrecht 1156, Ieper 1187) -dīkhūson (Dijkhuizen à Montferland Gelderland Nl 1142) -dīcasmutha (Diksmuide Flandre occidental B 1089) -adandīk (*Adendijk Aandijke à Zaamslag, Zeeland Nl 1157) -Oldedic (à Sint-Omaars Fr 1154) -Uogheldic (Vogeldijk Zeeland Nl 1022) -Wllendike (Veulendijke Zeeland Nl 1029) -Frankendic ( Kloosterzande zeeland Nl 1027) -Fronendike (Zeeland Nl 1028) -Genderdik (Zeeland Nl 1163) -Hencsdic (Hengstdijk Zeeland Nl 1291) -Hodich (Hodicq Beuvrequen Fr 1196) -Isendike (Zeeland Nl 1126) -Keydyc (Veurne Flandre occidental B 1153) -Crabbendic (Zeeland Nl 1187) -Lodic (Boerburg Fr 1102) -Langedik (Zeeland Nl 1175) -Langedic (Moulle Fr 1187) -Mardika (Duinkerke Fr 1121) -Molendik (Oudenaarde B 1185) -Palathingadic (Palingdijk Duinkerke-Dunkerque Fr 1111) -Rengesdiche ( Flandre occidental B 1190) Sandik (Zeeland Nl 1153) ...
le flamand occidental connaît 'aussi 'dijk dik' comme conduit, canal ou fossé
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dranet (drané drannet drennet) type de filet tiré à bras d'homme sur le rivage
-de la le mot 'drague' en français |
*drag-net ancien scandinave, composé de 'net' (filet) et 'drage' (tirer) (filet que l'on traîne) islandais: dragnet ancien anglais: dragnet (1000)
-ancien saxon netti, ancien haut allemand nezzi, ancien frison nette, ancien anglais nett, ancien norvégien net, gotique nati; -ancien anglais: dræge (chalut, drague, crochet) moyen bas allemand: dragge (1287, cum dragiis suis) frison: drêge
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netti 1176-1200 tissu net nette 1201-1250 filet de poisson dregge drecge 1365 crochet, support de dragage dregghe 1584 dregnet sortir quelque chose de l'eau avec un hameçon triple, de 'dreggen' (draguer)' ou 'dragen' (traîner)
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duvet (deumet dum dun dùn) 12e siècle ensemble des premières plumes des oisillons
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dúnn ancien scandinave (plume d'eider, duvet) norvégien suédois danois: dun anglais: down
ancien norvégien: dûnn (duvet, d'ou l'anglais 'down' et le haut allemand 'daune') |
dunst donst donse 1240 pollen dost 1401 poils fins de plantes dons 1585 petites plumes -eiderdons: duvet d'un canard 'eider' -duver: plumes d'un 'duif' (duve 901): pigeon -duvet, de 'duifje': petit pigeon
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écaude (échaude escauda escaude) 1258 (Pont-Audemer) monoxyle assemblé, petit bateau à fond plat |
skálda ancien scandinave (gaule ou bâton, d'où tuyau, tube) seulement attesté en ancien islandais dans le Edda 1220
ancien haut allemand skalta, moyen haut allemand schalte ancien saxon: skaldan ancien haut allemand: scaltan Hoogduits schalten Rijnlands: schalde germanique: scaldan: (pousser, cahoter, pousser avec un pôle dans l'eau pour avancer)
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scoude, scouwe, scou, scolde, scoelde schoude 1317 un navire ouvert pour le transport des biens et des marchandises, qui est propulsé avec un pôle de barge |
écorer 1870 tenir les comptes d'un bateau pêcheur |
skora ancien scandinave (faire une marque, compter)
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scoeren, scoren, scueren, scuren, scheuren schoren 1049 distribuer, étayer
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écoute (escote escoute) 1115 Brut cordage fixé à l'angle inférieur d'une voile
-autres sources: chaloupe
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skaut ancien scandinave (coin, angle inférieur d'une voile) islandais: skaut suédois: skod danois: skøde Iers skód
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*skōta escote schoot 1155 corde, fixée au point d'écoute d'une voile afin de la garder à une position donnée et tendue
skūta scuta scute 1159 chaloupe |
éluger (élugi élujié esluger luger) 1625 troubler la tête, étourdir, fatiguer, énerver, ennuyer |
lýja ancien scandinave (battre, épuiser, user)
norvégien: lýjask (fatiguer, battre doucement) |
slooien slooyen sloyen 1390 -instable, avoir une marche chancelante ou être léthargique, remorquer ou traîner -à l'origine un terme maritime, latéralement différer par rapport au navire
flamand occidental 'geslegen': battu, au sens fig. et litt.
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équet (équé équer êtché êtchet) 18e siècle écueil, récif Toponymes: -Bréquet (avec 'breed': large) -Greniquet (avec 'groen' vert) -Vitéquet (avec 'wit' blanc) |
sker ancien scandinave (récif) islandais: sker suédois: skär danois: skær norvégien: skjer skær le norn des Shetland: skerri
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scheer 1687 Petit îlot rocheux sur certaines côtes
flamand occidental: skeer |
eschei (escheiz eschiez eschoi eschoiz escoi escoiz esquei) 11e siècle (Roland) bateau de païens, grand navire de type scandinave |
skeið ancien scandinave (bateau de guerre) danois suédois (rune): skeiþ ancien anglais: scæd scægd sceid (1008 chronique anglo-saxonne)
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schei, scheid 1046 de 'scheiden' (901): séparer un navire rapide qui 'sépare' bien l'eau |
équiper (equipper eschiper) 1120 St. Brandan pourvoir un navire en hommes et en matériel, embarquer |
skipa ancien scandinave (mettre en ordre, arranger) ancien suédois: skipa ancien danois: skipae le norn des Shetland: skip |
schipperen 1781 mettre en ordre peut être de *schippen (Gheraert 1376) schepen scepen, scheeppen 1275 embarquer, charger des biens ou des personnes dans un navire, charger une cargaison, charger de scip (skip, scep, schip): navire, bateau 1076 (scipleda)
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esneque (eneke eneque eneske esnecca esneche esnecke esnege esneke isnechia) 1050 (isnechia, Miracles de saint-Vulfran) long navire |
snekkja ancien scandinave (navire de guerre scandinave) ancien suédois snækkia ancien anglais snacc islandais: snekka norvégien: snekke danois: snekke |
snek de 'snacken' ?(qui frappe rapidement: navire de guerre rapide et maniable)1485 1088 dans le nom de famille Snackart influencé par 'snaak'? (snake 1574) serpent, animal rapide agile oblongue et dangereux)
-Vulfran, Wolfram ou Wulfram était un missionnaire franc chez les frisons et normands (7ème siècle)
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estren 1155 (Brut) amarre |
strengr ancien scandinave (cordage de l'ancre, amarre) islandais: strengur norvégien danois: streng suédois: sträng
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strink stringe strenge strinc strank 826 cordage, faisceau de fils, ficelles, quartier de terre oblongue
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estuin 1155 (Brut) cordage attaché à chaque extrémité de la vergue, permettant de l'orienter |
stœðingr ancien scandinave (bras d'une vergue) |
tuijn tuin twijn 1285 fil retors ou corde
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esturman (esterman estrumen strumannus) 1091 (cartulaire de Jersey) pilote capitaine |
stýrimaðr ancien scandinave (van stýrimann) (kapitein van een (oorlogs)schip) islandais: stýrimaðr ancien danois (rune): sturimaþr danois: styrmand suédois styrman norvégien: styrmann |
stierman stuerman stiermannus 1285 pilote ou capitaine sur un navire *stiura, stiere 1165-1190 volant stieren, sturen 1265 diriger man 901 homme
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étac 1274 (en forme latine 'stakus') rocher marin |
stakrr ancien scandinave (pile, tas, meule)
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stako steck stake avant 1193 perche, ce qui sailli Toponyme: -*staka (estai, etaie, ataie, atail (Staak, Nord de la France, avant 1193) -*stakithi (stekithi Steekt, à Zwammerdam, Pays-Bas)
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étrave 1394 (Rouen) pièce de charpente qui s'élève de chaque extrémité de la quille |
stafn ancien scandinave (étrave) variation stamn islandais: Stafn norvégien: forstavn danois: stavn moyen anglais: staven (13e siècle) |
staf stave 1200 staaf stevene steve stavene staven 1114 étrave ou coque (proue et poupe)
la variation 'stamn' vient de stam (1390): tronc
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évalinguer (éalingui évanlinguie évalynguíei) 19e siècle lancer au loin, jeter avec force
éterlinguié éterlingué pousser, jeter avec violence
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valslöngva valslengja ancien scandinave (catapulte)
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slingheren slingen 1285 jeter avec violence, jeter avec une fronde
-comme dans 'beslingeren, verslingeren, afslingeren, vastslingeren, overslingeren'... |
falle (fal fale) 16e siècle jabot d'un oiseau, gorge, poitrine, estomac (d'une personne, d'un poisson), place entre la poitrine et les vêtements |
falr ancien scandinave (fer d'une hampe) islandais: falur (lance, pique)
islandais: falr (raccordement) of fiall (peau) allemand: fël anglo-saxon: fell (peau) ancien frison: fel |
fel uelli tfel uel 901 peau, fourrure, revêtement naturelle des muscles du corps (de l'animal) |
feste 1270 (Rouen) cordage pour relier une embarcation à une rive ou à un quai, amarre |
festr ancien scandinave (corde, amarre) islandais, le norn des Shetland: festi norvégien: fest ancien danois: väst
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fast vaste 901 fixé vastemaken 1240 fixer vasten 1295 au sens de relier ou de potentialiser
-landvast (litt. terre-fixe): corde avec laquelle on fixe un navire stationnaire.
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fifote (fifotte siflotte) étoile de mer
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*fif-fōt ancien anglais, renforcer par l'ancien scandinave *fim-fótr (cinq pieds)
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vijfvoet 1567 étoile de mer (litt. cinq-pied)
flamand occidental; vuffoete (ou *viffoete, avec un 'i' comme dans le topônyme 'vive' (cinq)): étoile de mer
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fisigardus figart figard 1030 (charte de Robert le Magnifique, Dieppe) pêcherie de type haut parc
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fiskigarðr ancien scandinave (enclos à poissons, bassin, vivier) ancien danois: fiskigarth 1210 danois: fiskegård islandais: fiskigarður anglais: fishgarth fistard fishguard
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*fiskgard enclos à poisson, avec les mots fisk uisc visc visch vische 891 poisson gardo gard gardon gart gaard 970 enclos, jardin
Peut être que le mot 'viskaar' en est une dérivation viskaar enclos de poissons capturés ou une sorte de réservoir derrière une barge à poissons, ce qui maintient le poisson en vie autant que possible (INL)
-on use 'gaard' très fréquemment en néerlandais
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flâner (flaner flanner) 1625 perdre son temps, s'attarder
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flana ancien scandinave (marcher, se précipiter étourdiment) |
flansen 1625 établir quelque chose d'une manière désinvolture ou insuffisante, négliger, flâner
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flie (fliée fllie) patelle (patella vulgara) |
*fliða construction en ancien scandinave du Faeröers: fliða (patelle) anglais dialect: flidder flitter
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flitter flenter flinster flinter flieter fliester 1782 disque ou rondelle |
flique 1903 tranche de viande |
flikki ancien scandinave (flèche de lard) Faeröers: flikki ancien suédois: flikke anglais dialect: flick ancien anglais: flicce
moyen bas allemand: vlieke Angelsaksisch: flicce (et flāēc, viande)
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vlec vlecke vlicke 1252 la moitié d'un porc abattu, un côté de bacon (flèche de lard) flēsk 891 flèche (vlees): viande ou chair
-flamand occidental: hoofdvlakke ou hoofdflakke (litt. tête-viande): fromage de tête |
flondre (fliandre filonde filounde) 1966 poisson plat, flet |
*flundra scandinave oriental (reconstruction) suédois: flundra danois: flynder |
*flat flat vlat 1101 plat fletan grand poisson plat
lié avec flenter? (disque plat et mince) flamand occidental: plate (pladīs 1163): plie (poisson)
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flot (flo flod flodz floz) 12e siècle courant provoqué par la marée montante
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flóð ancien scandinave (courant, marée montante) islandais: flóð norvégien suédois danois: flod
ancien haut allemand: fluot ancien frison: flōd
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fluot uloth ulůth fluodi fluode 901 courant, marée montante
-flobard (chaloupe de pêcheurs à Boulogne): vloedbaar (litt. flot-resiste) ce qui résiste au flot (ou, ce qui flotte) |
flot (fllo flo fllot flyot fyo) 1966 troupe, bande
flloquet |
flokkr ancien scandinave (troupe, bande) islandais: flokkur danois: flok suédois: flock norvégien: flokk anglais: flock (ancien anglais: flocc 894)
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vlok 1617 troupe, bande, troupeau
flloquet, de 'vlokje': petit troupeau |
flotte (flote flotta) 1031 (Histoires de Raoul Glaber)
Autres sources: flotte (flot) ce qui flotte sur l'eau |
floti ancien scandinave (réunion de navire de guerre ) islandais: floti norvégien: flote danois: flåde suédois: flotta
ancien haut allemand: flōz moyen haut allemand: vlōz ancien frison: flōt. ancien anglais: flota |
vloot vlote 1252 flotter 1371 petit navire 1376-1381 flotte de guerre, flotte marchande, association de navires naviguant sous un même drapeau avec gage de protection mutuelle
*flōt flot vlot vlote 1138 ce qui flotte sur l'eau
-flobard (chaloupe de pêcheurs à Boulogne): ce qui flotte, qui résiste à la marrée haute
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gab (gabel gap gas) 1086 (Roland) plaisanterie, moquerie
gaber (gabber) 1086 (Roland) se moquer
-gabasser: sauter |
gabb ancien scandinave (plaisanterie) islandais: gabb ancien suédois: gab
gabba ancien scandinave (se moquer) islandais: gabba ancien suédois ancien danois: gabba
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gabben 1440 se moquer, rire ricanement, bafouer, éclater de rire, caqueter -lié avec 'gapen' : avec la bouche béante f-lamand occidental 'gabbe' (habbe, 1645): plaie béante gapen 1201 bâiller gapon 951 regarder avec la bouche ouverte
-gabaes gabaas gabber: un blagueur ou farceur
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gade (grade gadelle garde gradille) 1611 groseille à grappes
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gaddr ancien scandinave (aiguillon, pointe) islandais: gaddur danois dialect: gad Schetland: gadd
ancien saxon: gard (tige, barre) ancien haut allemand: gart (aiguillon, épine) ancien anglais régional: gad |
gerda gard gaert garde 507 aiguillon, épine, pointe gaerde gadde gaarde gerde geerde gaert 1301 aiguillon, épine, pointe, tige, branche graat grate (qui pique) 1380 arêtes 'de poisson)
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gaire (gare gayre guaire guere guerre) 12e siècle quartier de terre probablement de forme triangulaire
ancien français: geron giron gieron
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geiri ancien scandinave (quartier de terre de forme triangulaire) ancien anglais: gāra |
gēro ger gera gher ghere gere 961 quartier de terre pointu (pièce conique d'un vêtement) |
gaive (gaif gaifve gayve waif waive) 1312 épave marine 1254 perdu, égaré
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veif ancien scandinave (chose ondulante, ondoyante)
moyen bas allemand: geve moyen haut allemand: gæbe ancien norvégien: gæfr ancien frison: geve, ieve haut allemand: gebe, gäbe |
gave geve gaaf 1276 ce qu'on peut donner ou recevoir gratuitement |
génotte (giernote génotte gemotte janote jamote jarnotte jènote jemote) 13e siècle (giernote, Guillaume le Clerc) noix de terre
autres variantes: gernotte guernotte |
*jarð-hnot ancien scandinave (aardnoot) norvégien: jordnøtt suédois: jordnöt danois: jordnød
norvégien: jarðhnot |
erdnote ertnote 1351 noix de terre ertha 901 terre not note 1240 noix
-flamand occidental: eirdenote (noix de terre) |
gréer (agréer agreier gréier griyi) 1170 (St. Gilles) équiper un bateau ou un cheval |
greiða ancien scandinave (équiper) |
ghereiden gereden yreeden gereden 1220 préparer, équiper un bateau
|
griller (écriller égriller escriller grilli) 1160 (Rou) glisser |
*skriðla ancien scandinave (fouler, glisser) |
scriden schriden schrijden 1276 fouler avancer
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grune (greune greume grunette grunne) fond marin, haut-fond, suite de petits rochers qui n'émergent pratiquement jamais
variantes selon Le Héricher: groin, grun, crenne, craignes, grenne |
grunn ancien scandinave (haut-fond)
saxon: grune |
groene groone grune gruon 1201 ce qui reste vert (p.e. des rochers couverts d'algues qui restent humides autour et dans l'eau)
crune 1287 partie supérieure de quelque chose -germanique: *krūningja-, un endroit situé au sommet -Toponyme Kruiningen (Zeeland Pays-Bas)
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guinda (vindas vuidas windas wydas) treuil servant à hisser la voile des chalands de Loire guindeau treuil servant à hisser la voile
variantes: guindas vindas 1155
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vindáss ancien scandinave (treuil, guindeau) islandais: vindás norvégien danois: vinde Iers: undás
ancien norvégien: vind-âss |
wintas windaes windase wenas 1273 treuil, guindeau |
guinder (vinder winder) 1160 (winder, Rou) hisser au moyen d' un treuil |
vinda ancien scandinave (hisser) islandais norvégien suédois danois: vinde |
winden 1265 se rouler, enlacer wenden 1100 tourner
-lié avec giwandilon 1151 changer, se promener |
hâ (ha hâo haû ho) milandre ou chien de mer
(morphologiquement, du néerlandais via l'ancien norvégien?) |
hár ancien scandinave (requin) |
haeye haey hay (in tanthay) hai hei 1445 requin hayen 1275 convoiter, se montrer chef (les manières d'un requin?)
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hague
Variantes: haie haye Le 'Haguedick' pourrait aussi avoir la définition de 'hague', 'hacke' (1224, champ): akker 'dick' (893, dic diche diche...): digue ou chemin
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hagi ancien scandinave (champ, clôture) islandais: hagi norvégien, suédois: hage danois: have ancien danois: hage
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haghe 889 hage 1240 fermeture frontalière, buissons épineux, clôture avec des arbustes, haie
ou hacke, acke, acker 1224 champ
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hammer ramer en sens contraire pour faire reculer le bateau (Seine) |
hamla ancien scandinave (tirer en arrière dans un contexte nautique, poupe en avant) islandais: hamla (gêner)
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hamen, de hemmen 507 gêner, déranger harmelen avancer et reculer à nouveau avec la calèche (manoeuvrer)
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han (haon) souchet
Variante: hanette |
hampr ancien scandinave (chanvre) norvégien, danois: hampa ancien suédois: hamp
ancien saxon: hanap moyen bas allemand: hennep ancien haut allemand: hanaf, hanif ancien anglais: hennep, henep |
hannep 1343 chanvre hemme 1481 chanvre, graine de moutarde
Kennep, hennip, kemp flamand occidental: kemp 1573 chanvre -le mot peut être lié à 'ham' ? (terre de bois et culture) A Coutances en Normandie on a un harnais classique appelé 'paronne'. Outre la version en cuir , il a également été fait avec les tiges de la plante de chanvre (ou carex et roseaux). C'était un harnais léger et facile à porter pour les chevaux mais assez facilement usé. A Créances on coupait le 'han' dans les terres basses marécageuses: La mare du Broc (N: broek, broec: marais). Les tiges étaient environ 1 mètre de long. |
hanfare (haimfare hainfare hainfaria) 1091 (coutumes et lois de Guillaume le Conquérant) attaque d'une maison
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heimför ancien scandinave, influencé par l'ancien anglais 'hamsoen' (attaque d'une maison)
ancien haut allemand fuoren moyen haut allemand vüeren haut allemand moderne: führen ancien frison: fēra, fōra |
henenvaren 1265 remonter emporter, une construction avec les mots... heen 1220 ici fuoren 1151 mener heim-fare (litt. maison-mener) mener à la maison? heimvaren 1151 aller ou retourner à sa maison *hēmbistellinn heembestellen 507 attaque d'une maison (voler une maison) hēmsuoken (litt. maison-visiter) 1151 s'introduire avec violence, envahir
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hanter 1120 (St. Brandan) fréquenter un lieu, demeurer, résister |
heimta ancien scandinave (ramener à la maison) |
heimen hemen 1368 habiter résider, demeurer hēmitha heemte 1161 hēm ‘enclos; habitation’ avec suffixe: itha (abstraction)
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har (hars, meervoud) monter à cheval sans selle |
hár ancien scandinave (ceveux, poil)
ancien frison: hēr |
hār har haer haar 1100 poil poils
*haars, pluriel saxon
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hauban hoben (auban hauben hobenc hobent) 1155 (Brut) cordage à tenir le mât latéralement |
höfuðbenda ancien scandinave (lien du sommet (du mât)) |
hovetbant hoefbande 1290 litt. hoofd-band, tête-cordon compostion avec hoofd (tête) et binden/banden (lier)
hōvit houete hovet hoed hoefd hoft... 901 tête, sommet banden terme de marine: des liens à huniers, traversant deux longues bandes de tissu pour renforcer la voile binden 1236 lier, attacher, relier
ou hobben (balancer cahoter) 1588 terme de marine: cordes contre le balancer et ruminer en mer afin que le mât ne se libère pas
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harin mauvais ou vieux cheval harousse 1849 vieux cheval usé |
hárr ancien scandinave (blanchi, vieux) *hár-hross ancien scandinave (vieux cheval) |
hara heri 893 cheveux, couleur de dune ors ros hors hers 855 cheval
-harousse: de 'haar-ros' (litt. cheveux-cheval): cheval poilu (des poils qui poussent avec les années, de là: vieux cheval)
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hautgard (hau-gard haûgard hogard) enclos pour les tas de grains |
*haust-garðr ancien scandinave (enclos de la moisson)
ancien saxon: gardo (enclos) ancien haut allemand: garto (cercle, enclos) ancien anglais: geard (enclos) ancien frison: garda |
*oogstgaard oghest houst hoest oest ogst... 1236 moisson, aout gardo 951 jardin *garda enclos, jardin *olecharde 8e siècle, jardin des abeilles gaard gaarde garde (diminutif: gardijn) 701 jardin clôturé, court ... -autres combinaisons avec gard: bīgardo, bōmgardo 950, nutgardo, wīngardo -ogerden: nom féminin. de oghest 'oogst' (moisson) en *garda-, *gardan- 'enclos, court'. Ou de *auda- 'richesse,' et *garda-, *gardan- 'enclos, court.
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haule (haulle) pente, déclivitté
haule (hole) puit, vallée étroite |
hallr ancien scandinave (pente, déclivité) norvégien, suédois, le norn des Shetland: hall
islandais: hol |
heltha hel helde hilde helle 1094 pente, déclivité hille hil hul ul 1315 colline
hol holle hole 768 creux, vallée en forme de bol
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have (hav haveneau havelet havenet ravenet rav'né ) filet pour la pêche à la crevette
ailleurs: filet pour crevettes ou pour les oiseaux
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háfr ancien scandinave (sac, poche) islandais: háfur le norn des Shetland: hovi dialecte anglais: haav
norvégien: háf (mer) moyen haut allemand: hap Nieuwhoogduits: Haff ancien anglais: hæf Fries: hef suédois: haf.
pour 'havenet': *háf-net ancien scandinave
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hefnet filet pour le poisson flandre occidental: hefnette hefnet (carrelet, filet)
haf 1174 mer
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havre (hable hafne havene havne haule) 12e siècle port (de mer) naturel |
höfn hafn ancien scandinave (port naturel)
haut allemand moderne: Hafen ancien anglais: haefene ancien frison: havene |
havana hauan havene have 1138 port have 1151 propriété, biens, possession haf 1174 zee (d'ou habitation à la mer) -flandre occidental: have zeehave (haeve): port. Havestad (litt. ville-port) -Nom de famille: Haver (habitant d'un port?)
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hel 1155 (Brut) gouvernail |
*helm westique (thiois) met invloed van ancien scandinave hjálm (manche, poignée du gouvernail)
allemand: helm moyen haut allemand: halme halm ancien anglais: helma, anglais moderne: helm
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hel helm 1150 gouvernail, barre |
ho (hop hoperel) 1453 petite baie dans la falaise |
hóp ancien scandinave (petite baie encastrée) islandais: hóp le norn des Shetland: hub
anglo-saxon: hôp
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hop 1401 port, crique, anse |
holgurdine voir bagordinge
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homard (homar honmard houma houmar houmart) 1558 |
hummar ancien scandinave (homard crustacé) islandais: humar norvégien, dialect: hummar suédois danois: hummer
norvégien: humarr
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hommer 1681 poisson mâle 1872 homard comestible
hom 1567 gonades chez les poissons mâles; sperme de poisson
aussi: hommich 1450 moisi
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hougue (hoga hoge (12de) hogue hoguette houguet houguette) 1062 monticule |
haugr ancien scandinave (colline, hauteur, tumulus) islandais: haugur norvégien: haug suédois: hög danois: höj
ancien haut allemand: hōī, hōhī moyen haut allemand: hō, hōhe allemand: Höhe |
hōi, hoghe, hohe, hoi, hoi (ou hoe) hoi, hoghe, hoge 901 point culminant, sommet, terrain haut
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houle 1 (hole houole hul) 1484 trou, cavité
houle 2 (houlette) 1870 (entrée d'un) terrier
hollevari tumulte, creux, causé par les vagues
houlette terrier du lapin |
1 hol ancien scandinave (cavité) dialecte norvégien: hol suédois: hål anglais: hole
2 hola ancien scandinave (puit ou trou dans la terre) norvégien: hola (gat) suédois hala (gat) danois: hule (grot hol)
ancien frison: hol, hōl |
hol holan hole holen holes holon hul hur ole 768 trou, cavité, forme de bassin hol hola hole -ola -ole 1084 creux, trou, puit, grotte, caverne, cavité
Toponymes: -holebekiI (*Hollebeek Hulbias 866, Hourpes Hainaut B) -Hole bij Aksel (Flandre zéelandaise Nl) -Holebeke (Hollebeke 1301 Oudenaarde B) -Hollebeke (Hollebeke 1294 Tiegem B) -die holebelc (De Holle Bilk, 1293, Leffinge Flandre occidentale B) -Holestrate (Oedelem 1279 B) -Holewech (Holen wech, Herderen 1280 Limbourg B) ... nom de famille: Van der Hole (1251 Flandre orientale B)
-hollevari: composition avec 'hol' et 'varen' (holvaren hollevaren ?) Lié avec des mots comme vorevaren, voorvaren, volvaren, ommevaren...
-houlette: holletje holetje (petit 'hol') |
houmet (holmus, hommet, honmet, houmé, houmiâos, hulme,hulmus) 1026 île, presqu’île, rocher
houlle colline arrondie
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hólmr ancien scandinave (îlot) islandais: hólmur danois:holm norvégien: holm dialecte anglais: holme
houlle: norvégien: hóll |
holm holme helm 1250 île dans une rivière, terre endiguée
holm holme helm 1250 hauteur, colline houlle, lié à 'hil hille hul ul': colline
-flamand occidental 'tronkholm(e)': type de sol mouillé dans un champ; lieu marécageux ou une ligne dans la terre, de sorte que la charrue et les chevaux doivent continuer à marcher, pour ne pas s'enfoncer. (chez De Bo) |
hourde (houorde) 1643
hourder (bij metselwerk: vullen) Robin: islandais: fodrer (pels)
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hurð ancien scandinave (porte) islandais: hurð (porte à battant)
gotique: 'haurds', porte |
horde hurde huyrde, huerde hor 1284 natte, objets en osier, en rotin hordijs 1260 palissade, retranchement
hourder: horden (vullen van vlechtwerk bij vakwerkhuizen) |
houvelin (houbelin houélène houlin) 1870 araignée de mer
houvet tourteau |
hófr ancien scandinave (sabot)
anglo-saxon: hôf ancien haut allemand: huof ancien frison: hof moyen bas allemand: hôf, anglais: hoof
dialecte norvégien: hov carapace de crustacés |
hoef houven hoof 1287 sabot 1268 dans 'hoefnagel': clou à ferrer
houvet: hoevetje (petite 'houve' d'après la forme, même chose avec 'houvelin' ou 'lin' est le diminutif)
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hune (heune) 1170 St. Gilles tête de mât, panier de mât |
húnn ancien scandinave (tête de mât) le norn des Shetland: hun anglais: hound (hūn 1205) |
hune huin 1301
-lié avec 'hent, hoent, hente, unte'? 1399 fin, tête, sommet, jusqu'à -lié avec 'hendeste henderste hentste'? qui est le plus loin, au plus haut point
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itague 1155 (Brut) cordage servant à hisser
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*út-stag ancien scandinave (cordage en dehors) ancien norvégien: stag
moyen bas allemand: stach anglo-saxon: staeg anglais: stay norvégien islandais suédois danois: stag
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stag 1575 cordage qui doit supporter une poutre
*utstag ou *uitstag, de 'ut' (dehors) et 'stag' (staak) stako 1193 perche, bâton, socle en bois, soutien |
kenar (canardus kenarz) 1170 (canardus, St. Gilles) navire (de charge) |
knörr ancien scandinave (navire (de charge)) ancien anglais cnearr moyen irlandais: cnarr islandais: knör le norn des Shetland: knorin |
knarr navire de viking, précurseur du 'kogge' knar knare, knaar peut être à comparer avec le moyen anglais. knarre, knar et le suédois knarr, qui signifient toujours quelque chose de dur, rugueux ou malplaisant -flamand occidental: knarrig: fort, dur, tenace (Loquela 1907) -oude knar (vieux 'knar', homme âgé) qui fait un bruit de crépitement raide comme un vieux chariot ou un navire? knarren (knerren, knarsen) onomatopée, qui produit plusieurs bruits de craquements ou de broyage
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lague marais au bord de mer, tache de sable, mare de sable entourée de hauts-fonds |
lögr ancien scandinave (mer, lac, eau, liquide) Angelsaksisch: lagu (rune ᛚ) liquide, eau
ancien anglais: *læ(c)c, *læce, *le(c)c, *lece (fleuve, marais) |
laka leka laca lacke laco lec leca leke laken... 723
toponymes: Laka (Laak et Lek, Utrecht, Zuid-Holland Pays-Bas) Laka (*Laak, waterloop St.-Pieters-Leeuw, Vlaams Brabant B) Lacha Laca (Laque, Nord de la France) Leka (Leke, Flandre occidental B)...
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lanet petit filet de pêche rond
lanet filet que l'on serre lané filet pour attraper des crevettes |
*lag-net ancien scandinave (un filet de pêche que l'on pose)
norvégien: leggja (poser) et net (filet) |
legnet net carré plat qui est plongé dans l'eau leg-net (litt. pose-filet)
-leg: une descente ou une remontée de certains types de filets de pêche
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lieu (liu lueu) 1559 poisson de mer carnivore, colin |
lýr ancien scandinave (poisson de mer, lieu) Noor: lyr islandais: lýr
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cabillaw cabbeliauwe kabeljauw bakkelauw 12e siècle kabe (germanique *kuppa- : en tête”; lié à l'ancien anglais 'copp': en tête, sommet) et 'ljauw' (poisson, comme 'louw': tanche) |
londe (-lon) 1077 petit bois |
lundr ancien scandinave (petit bois) islandais: lundur norvégien suédois danois: lund anglais: lound loiunt |
londe 1139 terre qui n'est pas labouré
-'England' s'écrivait 'Engelonde' autrefois -'Lond' et 'land' sont parfois utilisés de manière interchangeable (également dans leur sens). On trouve en Normandie plus de 45 fois 'La Londe' comme toponyme d'un village. Toponyme: Londerzeel (Lundersella 1139, Belgique) 'Londer' ne viendrait pas de 'Lundher' mais de 'londe': salle sur un terrain non élaboré. On voit les variantes 'lond' et 'lund' aussi en Normandie.
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mansloth (masloth) 11e siècle tenure rurale
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manslot ancien scandinave (tenure rurale) ancien anglais: mannahlot (956) manslot (part de terre octroyée) |
lot lodo loto avant 1140 partie, part, impôt sur la cession d'une parcelle *manslot: mansdeel: part qui revient à un homme
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marsouin 1396 |
marsvín ancien scandinave norvégien islandais: marsvín (sorte de baleine) suédois danois: marsvin
ancien haut allemand: meriswīn (dolphin) ancien frison: mere et swīn
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merisuuin meriswīn merzuin meerswijn maerswijn merswijn) 891 meerzwijn (litt. mer/lac et cochon) (cochon de mer) (flamand occidental: meerzwin) marsouin
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mare (mara) mara (latin 11e siècle) petite étendue stagnante |
marr ancien scandinave (mer) norvégien: mar (mer) le norn des Shetland: mar (mer, zone de pêche en eau profonde)
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meri maro mere mare mara mer mera... 691 eau, petite eau étendue stagnante, lac, mer mare 1291 du latin 'mare' (mer) mare maeere maere mar mare(n) 1267 cours d'eau naturel (du germanique *maru-, cours d'eau naturelle dans une zone maritime) INL maar mare maer canal dans une ancienne ville Zélandaise Maris (794)
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mauve (máouve mâove maouve maulve mave) 12e siècle (mave) mouette |
már ancien scandinave islandais: már (étroit svelte)
norvégien: mavr anglais: maew germanique: *maiwa (étroit)
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mewe 1287 mouette |
melle (mèle) 1560 anneau
variante: melle, mouelle anneau (pour en fixer un animal)
meller (verbe)
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mella ancien scandinave (agrafe, boucle noeud coulant) norvégien: mella (petit anneau)
norvégien: mella (noeud) islandais: mal (fibula)
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malie maelge 1250 anneau pour fixer quelque chose INL laisse venir du français, Lepelley et Ridel du norvégien.
'meller' de 'maliën' (fixer) |
merque (mer merc merq mers) 1170 marque, borne limite d'un terrain, point de repère, zone de pêche
ailleurs: tache sur la peau, verrue, borne |
merki ancien scandinave (marque) islandais, le norn des Shetland: merki norvégien danois: merke suédois: märke moyen anglais: merke
ancien saxon: marka ancien haut allemand: marha ancien frison: merke ancien anglais: mearc gotique: marka (frontière) ancien norvégien: mǫrk (bois, souvent 'frontière')
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merk merke 1323 marque, signe, point de repère marka marca marcha mark maerke 675 frontière, borne, zone frontalière, limite d'un terrain ou d'une terre marke 1272 marécageux |
mielle (mièle miella) 1325 terrain sableux au bord de mer
sable de dune |
melr ancien scandinave (banc de dune de sable où pousse de l'herbe) norvégien: mjele mjaele suédois dialect: mjälla norvégien: mjelr le norn des Shetland: mel (terrain caillouteux)
islandais: melur |
mul mulle mol mil 1285 sable, poussière, zand, stof, sol sec détaché, losse droge grond, poudre fin, débris melme melm, milmen terre sèche, poussière mele meel 1240 pulvériser en poussière
Toponymes: -Hamme-mille (Brabant wallon): de 'ham' ou 'heim' (maison) et 'melnâ' (sable, fine poussière) -Molter, Multeri, de 'mul' (poussière) et 'haru' (colline): colline sableuse -Melle 1270 (Oost-Vlaanderen B) peut avoir la même signification. (ancien néerlandais 'melnâ')
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milgreu (melgreu mielgrain milgré milgru millegreux) 1403 oyat
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*mel-grös ancien scandinave (herbage de dune) |
mil: voir mielle gersi gras grese gherse gers 970 herbe gruoni grone grůn gruono gruonom... 857 vert
littéralement: *milgras (mul-gras: sable-herbe) ou *milgroen (mul-groen: sable-vert)
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mucre (remucre) 1750 pourri, mousi, humidité
muck mucre muque fumier, ordures, saltés
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mykr ancien scandinave (fumier) norvégien: myk suédois dialect: mök danois: møg anglais: muck |
muken meuken muiken moeken 1406 devenir tendre ou mou, devenir poussière muke maladie des jambes des chevaux, lié avec 'mou' bemokkelen salir, souiller
-flamand occidental: besmuken (salir, moisir) besmukt (sali, moisi)
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muler (muláe mulaer mulé mulō) 1750 bouder
se mulaer grogner, chicaner mulard têtu, grognard chicaneur |
múli ancien scandinave (gueule) danois: mule
ancien frison: mūla, mūl |
mūl mule muul muil 1101 gueulle, personage brutal, bouche, bec -flamand occidental: mule mulen muylen muilen 1550 bouder, faire la moue, tirer une grimace, grommeler, grogner -mulard: mulart mulaerd, mulaard 1227 grognard, chicaneur
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namps (nammum namnun nampt nans nant) 1091 (du latin 'nammum') gage
1255 nantir: prendre en possession namps garantie, preuve
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nám ancien scandinave (prise de possession) islandais moderne: nám (saisie) ancien anglais: nām (saisie de biens)
-INL: de l'ancien français 'nampt' et 'nant' -Larousse: du scandinave 'nām' -Duméril : du saxon 'nam' |
nampt 1250-1550 terme de jurisprudence, satisfaire un créancier naman (nam nami naman nema ginumena) 901 prendre, prendre en possession (verbe 'nam': pris) name naâm (de prendre) retirer ou voler des biens (du bétail) par force, le pillage, le vol |
nez 18de eeuw cap
nez nes ness cap promontoire
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nes ancien scandinave (cap) islandais, norvégien, le norn des Shetland: nes danois næs
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nessi nesse nes 918 langue de terre, terre qui pointe dans l'eau
-beaucoup de toponymes avec 'nes' |
nodra (extrémités de) la vergue |
*nauð-rá ancien scandinave (litt. nécessité-vergue, vergue de secours)
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*nōtrā *nōt-raha 1180 nodra (Nord de la France) noodra (litt. urgence-vergue) , reservera (litt. réserve-vergue): traverse temporaire à un mât qui peut fournir d'urgence pour un soutien supplémentaire.
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orphie (horfi horphilz orphi olphi) 1549 poisson à bec pointu |
hornfiskr ancien scandinave (poisson à corne, orphie)
suédois danois: hornfisk ancien anglais: hornfisc |
hoornvisch hoornvis 1599 litt. corne-poisson: orphie de: horni hoorn 10e siècle corne d'un animal fisk uisc visc vische visch 891 poisson
-hoorntje, litt.: petit poisson (Diksmuide B)
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poulet (polet pollet) 12e siècle anse, baie de forme arrondie
pou bourbier poulier banc de sable dans la mer qui est sous l'eau à marée haute. Le pire du chemin entre Elbeuf et Bourgtheroulde (1830) a été appelé pou(l)bleu. Poulldut, littéralement 'trou noir' (est peut-être une forme ancienne du mot polder) est un village dans le Finistère, à l'embouchure de la Cimperlé. |
pollr, van poll ancien scandinave (pièce d'eau, trou d'eau, anse arrondie) norvégien: poll le norn des Shetland: poll poil
anglais moderne: pool ancien frison: pōl |
puol poel pola pule puola ... 918 anse, pièce d'eau, anse arrondie -poulet, de poelje, poeltje: diminutif de 'poel'
-Toponymes avec 'poel' Poele (à Sint-Pieters-op-de-Dijk, Brugge, België) Abtspoel (à Oegstgeest, Zuid-Holland Poeldijk (à 's-Gravezande, Zuid-Holland ) Poelpolder Poelgeest (à Oegstgeest, Zuid-Holland) *Poelmeer (à Utrecht ou Noord-Holland) Akspoele (à Ruiselede Flandre occidental) Bampoele (à Krombeke, Poperinge Flandre occidental) Dechelpoel (à Ganshoren Brussel Vogelpoel (à Kortemark, Diksmuide Flandre occidental) *Herdespoel, lieu inconnu à Herbelles, Saint-Omer Noord-Frankrijk) -Le mot 'polder' (polra) est-il lié avec 'poel' ? Les 'Polders' étaient d'abord en Flandre (en au Kent).
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quille (tchelle) 1382 (Rouen) quille d'un bateau |
kjölr ancien scandinave (quille d'un bateau) islandais: kjölur norvégien: kjøl suédois: köl danois: køl moyen anglais: kel
moyen bas allemand: kil ancien anglais: cele moyen anglais: kele (anglais: keel) ancien norvégien: kjǫlr.
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kiel kiele 1291 (parti d'un) navire, quille, bois longitudinale inférieure dans un navire
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raque 1359 (Rouen) demi-cercle de bois permettant de relier la vergue au mât et de le hisser |
rakki ancien scandinave (collier de mât) islandais, le norn des Shetland: rakki norvégien danois: rakke suédois: rack
anglo-saxon: racca |
rak 1659 bande de voile, support qui permet de baisser et fixer la vergue autour du mât. lié avec 'rekken' -rek, du verbe 'rekken', objet tendu ou étiré rec 1287 objets en bois, dont un peut placer quelque chose ou dont on peut accrocher quelque chose
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racle rak collier de racage
de 'raquer' nettoyer ratisser
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rakki ancien scandinave (collier de mât) islandais, le norn des Shetland: rakki norvégien danois: rakke suédois: rack
norvégien: raka (ratisser du foin) |
rakken 1573 nettoyer, faire un (sale) boulot flamand occidental: rakelen (ratisser) on finit le travail en ratissant. rake raak dans 'raecstaele' (13e-16e siècle) outil pour ramasser quelque chose diminitif: rakel (ou flamand occidental: rakle): (petit) râteau raak: vieux terme pour un 'paternoster' chez les pêcheurs (un chapelet ou chaîne avec des perles de bois) rakje (rakel?): petite ligne, d'une extrémité de l'étrier sur la fourche, autour du mât, au moyen d'un œil à l'autre extrémité de la griffe, étendant vers le bas, avec laquelle on peut tirer la griffe contre le mât. rakband: (bordage)une corde, souvent avec des pièces et demi-lunes pour attacher le guindant au grand-voile. Ils utilisaient éventuellement des lanières de cuir à cet effet.
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raz (raa ras rast) 13de -14de eeuw courant marin |
rás ancien scandinave (courant de mer) islandais: rás norvégien dialect: raas suédois rås
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rasc rasch ras 1265 au rythme rapide, plus tard: un bain à remous ou vortex: quelque chose qui coule à un rythme rapide. |
regretter 1040 (St. Alexis) pleurer (à haute voix), se lamenter
lié à grichir? pleurer
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gráta ancien scandinave (pleurer, se lamenter) |
criten kriten 1267 pleurer à haut voix, hurler, criailler crischen 1287 gricher: de 'krijsen', flamand occidental 'krisjen' signifie 'pleurer à haute voix avec des sons aigus', criailler
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rêquer (rêcher) gauler des pommes, ramasser les derniers fruits tombés
rêquaer, rêchaer de laatste vruchten oogsten |
rekja ancien scandinave (étendre, allonger) islandais: rekja suédois: räcka danois: række le norn des Shetland: rekk
norvégien: *rekja (étendre) of raka (ratisser du foin)
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recken rekken 1240 étendre, allonger, étirer, serrer, saillir
-rakelen? (ratisser ensemble: ramasser) |
ris 1155 (Rou) rangée de garcettes échelle de la force des vents (La Hague)
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rif ancien scandinave (ris) islandais: rif norvégien: rev suédois: ref danois: reb |
reef rif reve 1407 Une bande étroite de la voile, qui est ingéré par trop de vent fort rib ribbe 1240 ce qui donne une fermeté à un objet ou corps.
rist riste rijste rijst ris rits 1380 quelque chose de tordu ou tressés ensemble
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rogue 1776 (rogué) oeufs de poissons
roque |
hrogn ancien scandinave (oeufs de poisson) islandais: hrogn norvégien suédois: rogn
moyen bas allemand: roge rogge ancien haut allemand: rogo
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roge roch 1287 oeufs de poisson, frai du poisson rogen frayer |
rogue (rogre) 1180 agressif 1214 regarder avec mépris, hautain |
hrókr ancien scandinave (corneille) |
ruok ruch roec rokes 1096 freux, oiseau noire qui ressemble à une une corneille
Toponymens: -ruokonberg (*Roekenberg Limbourg, Pays-Bas) -ruokasthorn (*Roeksdoorn, Rokesdorn, Roquetoire à Sint-Omer Nord de la France)
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rohart (roal rochal rohal rohallum) 13e siècle (de la forme latine 'rohallum') ivoire de morse |
hrosshvalr ancien scandinave (morse) islandais: hrosshvalr ancien anglais: horshwæl
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composé de 'ros/hors' (cheval) et 'wal' (baleine): ros ors hers 855 cheval wal (ancien néerlandais. *wal) 1163 dans 'walfisk' (baleine-poisson) 1240 dans walvesch, walvesg (baleine-poisson) baleine walrus walros -échangé en néerlandais en 'wal' et 'ros': walros walrus (1594, mais 'galerous' (walrus) existait déjà en France en 1205) |
rum (rem reum reun run) 1415 espace sur un bateau |
rúm ancien scandinave (espace sur un bateau) islandais: rúm suédois, danois, le norn des Shetland: rum
ancien haut allemand: rūm (espace intermédiaire) ancien frison: rūm (pouvoir de libre possession)
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rūm ruom ruum ruim 901 espace délimité, chambre espace sur un bateau
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run courant entre deux mers, entre une île et la côte ou entre des rochers |
run ancien scandinave (courant) norvégien: run (petit courant)
moyen bas allemand: renne, ronne, runne moyen haut allemand: rinne, rënne ancien haut allemand: rinna
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renne rinne ren rin 1300-1450 cours d'eau, canal, courant, gouttière rennen 1220 courir |
sandon (sando sandron saundoun) ver de sable |
*sand-ormr ancien scandinave (litt.: sable-serpent) |
sand-orm zand-worm 1765 litt. sable-ver: ver qui vit sur le fond marin sant sand zant zand... 893 sable wurm uuorm worm... 801-810 ver (serpent)
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saunet (sannet) 1765 grand filet utilisé pour la pêche en mer
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*sjá-net ancien scandinave (litt.: mer-filet) |
*zeenet litt. zee-net, de 'mer' et 'filet' sēo seu seuues seuuis seuue se.... 793 mer net 1240 filet (1176: membrane) -zetnet (litt. met-filet) filet de poisson que l'on met dans l'eau
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sigle (cingle single) 11de-13de eeuw voile d'un navire |
Westique (thiois): *segel, influencé par l'ancien scandinave sigla (voile) norvégien: segl |
segil 891-900 voile (d'un bateau) dans le mot s[e]g[i]lg[e]rden (tiges de voile) seil segel 1240 voile d'un navire
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staon 1710 étrave |
stafn stamn ancien scandinave (étrave) islandais: stafn norvégien: forstavn danois: stavn moyen anglais: staven
moyen bas allemand: steven anglo-saxon: stemn, stæfn, stefn anglais: stem ancien frison: steven(e)
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stevene stavene 1325 étrave, bout du bateau steven
-lié à stam/stemme? (1350, tronc d'un arbre) -1440 vorestevene, voresteven, voorstevene, veursteve: litt. devant-étrave: proue
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stur (moyen breton) 1464 (Catholicon) gouvernail |
stýri ancien scandinave (gouvernail) islandais: stýri |
*stiura stiere sture stier 1165-1190 gouvernail
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super boire en aspirant, aspirer
supaer super supé boire en aspirant bruyamment, -supé un oeuf (se dit encore en Flandre occidental) -souéfé: aspirer (remarque le changement phonétique p - f) |
súpa ancien scandinave (boire, laper) norvégien suédois: supa suédois: søbe
norvégien: súpa |
supen sepent zuipen 1240 boire, humer, siroter, se régaler de boisson, aspirer
slurpen slorpen 1477 aspirer audiblement sippen siroter
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tangon (taungoun) algue marine, laminaire |
ϸang ancien scandinave (algue marine) islandais: ϸang norvégien, danois, le norn des Shetland: tang suédois: tång
allemagne: tange (algue marine) |
pour la similarité: *tong(e)
langue *tang(e) 951 tenaille pour le goût: tangher 1287 d'un certain goût âcre
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tangue (tanga tangua tanque taungue) 1186 sable vaseux (engraisseur) que l'on recueille dans les estuaires du littoral de la Manche
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tangi ancien scandinave (langue de terre) islandais: tangi norvégien danois: tange suédois: tånge le norn des Shetland: tongi |
tanga tange tanghe tang 951-1000 promontoire en forme de tige, langue de terre tange colline sableuse 'tanque' en ancien français est une emprunte de l'ancien néerlandais (selon INL)
Toponymes: -Ter Tangen (tanga *Tange à Grimbergen B) -Boertange, Borgertange (Vlachtwedde Pays-Bas) -Zandtange (Onstwedde Pays-Bas) -Hanetange (Ter Apel Pays-Bas) -Kloostertange (Pays-Bas) |
taud (tialz taude) 1170 (St. Gilles) tente sur un bateau |
tjald ancien scandinave (tente sur un bateau) islandais: tjald ancien danois: tiald |
telde ancien mot pour tente (Kiliaen) INL (donc avant 1240) tent tente 1240 tente, séjour temporel de matière légère
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tille (til tile tire) 1236 (portion de) pont, logement en dessous du banc à l'arrière d'un bateau pour ranger du matériel
tillac (terme maritime: planche) Ridel (tillac, français) ne peut expliquée le suffixe -ac. Mais cela peut bien être un diminutif (voir à droite chez les toponymes)
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ϸilja ancien scandinave (plancher, (portion de) pont d'un bateau) islandais: ϸilja norvégien suédois: tilja (plancher) danois: tillie
ancien anglais: ðel (planche) anglais: theal (planche) ancien anglais: ðille (planche et plancher) Le frison connaît 'telle' (aire) et 'dealje' (planche, plancher)
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dele 1308-46 planche, plancher til tille 1456 (Tilleke 1140) planche, pont fait de planches duiventil 1623 petit logement en bois pour les pigeons (duiven=pigeons)
Toponyme: Tilleke (1140 Tilques France) Petit logement en bois ou lié avec 'delte dilte' (1250-1550: fenil, fait avec des poutres en bois. -ke: dimlinutif en flamand (bloem - bloemke = fleur - petite fleur) |
tille 1120 (psautier d'Oxford) hache (de charpentier)
tilli fractionner, tailler |
telgja ancien scandinave (couper, tailler) islandais: telgja norvégien: telgje suédois: tâlja danois: tælle |
taelgen tailgen taliën 1339 behouwen bewerken, kerven, kepen, insnijden tailge taelge, talie, taelie, taelgie, taille 1254 insnijding keep kerf
lié avec...? dēlon deilon deelen 901-1000 delen, verdelen, splitsen ancien haut allemand teilen moyen haut allemand teilen allemand teilen ancien frison dēla
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toenart (toenar toënart touenart tuenard tuenart) 11e-12e siècle (chanson de geste 'Gormont et Isembart', les événements se passaient en territoire thioise) bouclier rond |
toenaðr ancien scandinave (aide, assistance, secours) |
Toenaderen proche, s'approcher toenader (*toenaert): iquelqu'un qui s'approche
toenart, de toonaard? -la partie visible du bouclier quand quelqu'un s'approche? (lié avec 'togen' ou 'tonen': montrer) -quelqu'un qui ose se montrer
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tolet (toliz tollet toulet) 1385 (Rouen) cheville de bois
tolet terme maritime: cheville de bois avec un élément qui pivote
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ϸollr ancien scandinave (cheville de bois) islandais: ϸollur norvégien: tol toll suédois: tull danois: toll anglais: thole dialecte anglais: towl
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dolle dol 1286 pivote, cheville de bois, rame, aviron
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tondre (toundre tundre) amadou, qui prend le feu aisément
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tundr ancien scandinave (mèche) suédois et ancien danois: tunder danois: tönder
moyen bas allemand: tunder moyen haut allemand: zunder ancien haut allemand: zuntra anglo-saxon: tynder anglais: tundër tinder |
tonder tunder tondel 1477 qui prend le feu aisément
-tendelen: allumer |
torp domaine rural dépendant et secondaire
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ϸorp ancien scandinave (habitation secondaire) islandais: ϸorp (village) norvégien, suédois ancien danois: torp (petite ferme)
ancien frison: therp |
þorp thorp torp turp dorf dorft thorf ... 802-817 village trop troep 1285 collection, tas, troupe
Toponymes: -trop (1180 * thorp, Dorp Nord de la France) -thorp (*Dorp, Tourbes à Ath, Hainaut) -akkasthorp (918-948*Akkesdorp, lieu inconnu en Noord-Holland Pays-Bas)...
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torve 1870 |
torf ancien scandinave (tourbe) islandais suédois: torf norvégien: torv danois: tørv
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turva turf torve torf 1126 tourbe, gazon combustible
nom de famille: Torf Torfs Turf Turfs (tourbier) |
tost 1633 (Dict. de la langue Bretonne) banc de rameur |
toft topt ancien scandinave (parcelle bâtie ou à bâtir) banc de navire
moyen bas allemand: ducht allemand: Ducht rhénan: doft (maison d'attente) ancien haut allemand: dofta, dosta ancien anglais: þofte ancien norvégien: þopta frison: doft, docht, groningeois: dochte, dofte ‘(planche non fixée sur un chariot) |
docht doft dost 1286 banc de navire, banc de nage |
tot 11e siècle ferme, village |
topt ancien scandinave (parcelle bâtie ou à bâtir) norvégien: tuft (habitation) anglais: toft (woonplaats en bijgebouwen)
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hof, (te)*hofte *toft ferme et ses dépendances avec le 't (suffixe collective pour l'ensemble des bâtiments)? hof 929-962
-'dorp' a aussi une attestation de suffixe collective -t: 'torft' -werf, werft: chantier naval -nom de falille: van het hof, van 't hooft, te hoft, thoft, Hof, Hoff, Höfte, Hôfte, Ter Hofte, Ten Hoften, te Hofte... beaucoup de toponymes avec 'hof' (voir INL chez 'hof') -hovet (ferme, Flandre occidental B) -de Höfte (hameau Onstwedde Pays-Bas) -voir chez Normandie, topographie, toponymes en -tot
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tuit 11de eeuw défrichement |
ϸveit ancien scandinave (défrichement) norvégien: tveit (woeste grond rooien, ontbossing) ancien danois: tved (weiland) danois: tvede (landtong, schiereiland) anglais: thwaite (gerooide grond, vooral van wouden)
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-tuit -tuite tut tuyte tute tuut 1064 extrémité, dernière ou partie la plus lointaine de quelque chose? Un 'teut' est une pièce effilée de terre (lié au danois tvede?) -endroit jusqu'à: tot (tote tôte toti tōte)? Toponyme: -Flostoy (Flostuit 1064 B) -Tutinghehorn (Tuitjenhorn bij Warmenhuizen Noord-Holland Nl)
hypothèse: *ontwouden? widu vuid wid-... widu -vuid wid-... 777 foret *ontwidu, *vntwidu' défricher (litt. ont-wouden: déforester)
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ulage (hulage udlage udlaghe ullage uthlage uthlaghe) 12e siècle hors-la-loi, banni, pirate de mer
ullac utlagus utlagare uslaige banni |
útlagi ancien scandinave (hors la loi) útlagr ancien scandinave (excilé) islandais: útlagi (banni) ancien anglais: utlah (banni)
anglo-saxon: utlaga ûtlag ûtlah ancien norvégien: útlæghr útlagr utlagi anglais: outlaw
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utelage uutlage, uytlage wtlaeghe uitlaag 1246 (litt. ut-lage: hors-loi) hors-la-loi, banni |
ullac (voir plus haut) |
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vague (wage) 12e siècle mouvement ondulatoire |
vágr ancien scandinave (mer, vague)
ancien haut allemand: wāg (vague) ancien frison: wāge (vague) |
wāg uuag uuahc- waghe wage 901-1100 le mouvement de l'eau, ondulation, écoulement, marémotrice lié avec 'vegen vagen': mouvements rapides?
Toponyme: -wāgwurth (*Waagwoerd, Groningen Pays-Bas)
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valseta 12e-13e siècle siège des baleiniers |
*hval-manna-setr ancien scandinave (siège des baleiniers)
moyen bas allemand: sate moyen haut allemand: sâze |
*walzate composition avec 'wal(vis)' et 'zate' (baleine-siège) wal (ancien néerlandais. *wal) 1163 dans walfisk 1240 dans walvesch, walvesg baleine sate zate sete saet 1329 où l'on peut s'asseoir, siège, être assiégé, résidence, palais, réunion...
-flamand occidental: stemzate (litt. voix-siège: accentuation) Frontzate (litt. front-siège, ligne du front)
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varangue (varengue vrangue warengue) 1379 (Rouen) partie inférieure de la membrure d'un bateau |
*vrang ancien scandinave (courbe, varangue d'un bateau) islandais: röng suédois dialect: vrang le norn des Shetland: reng moyen anglais: wrang (13e siècle)
moyen bas allemand: wrange, wrong(a) anglais: wrench (courbe) ancien norvégien: rǫng |
wrange vrang wrang 1277 bois du genou, connexion transversale entre la quille et les côtes d'un navire, lié avec 'tordre'
wringen 1265 quelque chose qui est tordu
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varballum 1254-1258 (in: Summa de legibus Normannie in curia laicali) sorte de baleine |
barðhvalr ancien scandinave (sorte de baleine) islandais: barðhvalur norvégien danois: bardehval suédois: bardval
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baardwal(visch) baardwal(vis) sorte de baleine (litt. barbe-baleine)
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varech(varec varest verec veresc veriscum warec werec werech wereq) 11e siècle épave marine
vrai vraig vra vrek vrak vré vro |
vágrek *vrek *vreki ancien scandinave (ce qui est rejeté par la vague, épave marine) ancien islandais: vágrek
ancien anglais: wræc (objet qui flotte)
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wrac wrak vrack 1368 épave, objets d'un naufrage |
vâtre (vatre) boue
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vatn ancien scandinave (eau) islandais norvégien: vatn
ancien haut allemand: wazzar moyen haut allemand: wazzer allemand: Wasser anglais moderne: water ancien frison: weter |
watar uuatar watre 891-900 water -Toponyme Watten (Watte Waten) 831 Nord de la France, Watou (Wathewa 1123 Watawa 1159 Watua 1159, Belqique) |
vic (vicq vis vy) baie dégagée, qui offre un bon accès à la côte |
vík ancien scandinave (baie) islandais: vík norvégien suédois: vik danois: vig
ancien frison: wīk (asile, lieu de marché)
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wīk 814-815 colonie, district |
vignon (vinyo vèn vène vignàou vigne vigneau vignette vigno vignot vinyo) 1761 (TLFi) ajonc |
hvein ancien scandinave graminée norvégien dialect kvein gvein vein danois: hvene anglais: whin (ajonc d'Europe) |
winde, wrange 1543 plante, fleur de haie |
vrec (voir varech) |
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walmannus (vauman waumanus) 11e-12e siècle chasseur de baleines, baleinier |
*hval-maðr ancien scandinave (baleinier)
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*walman *wal(vis)man chasseur de baleines wal (ancien néerlandais *wal) baleine 1163 dans walfisk (baleine-poisson) 1240 dans walvesch, walvesg (baleine-poisson) baleine man 901-1000 homme
-nom de famille: Wallemans, Wallman, Walman, Walmans, Wolman
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wirewire 1160-70 (Rou) girouette de navire (du navire de Guillaume)
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veðrviti ancien scandinave (girouette dans le 'saga de Saint-Olaf') |
'wire' de 'weer' (comme dans 'weerhaan': le coq qui tourne sur les églises)? girouette avec 'weder weer werre' 1240 condition météorologique -wederwijs connaisseur du temps, quelqu'un qui peut bien prévoir le temps -*wederwete? *winderweter? litt. temps-savoir / vent-connaisseur: quelqu'un ou quelque chose qui peut prévoir le temps ou la direction du vent Hij die (of dat voorwerp dat) het weer of de wind weet, toont wete (1376) (le savoir) (weter 1477) (celui qui sait)
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Remarques sur la langue normande et sur le livre de Ridel:
1-L'histoire de la Normandie doit avoir eu beaucoup plus de liens avec les Pays-Bas, de ce que nous lisons à ce jour dans les ouvrages de référence, surtout le continuum de la langue de la Loire et la Normandie jusqu'à Koningsbergen (Kaliningrad) dans le premier millénaire.
2-Ridel ne semble pas connaître la Flandre saxonne ou flamande, ce qui est remarquable pour un pays voisin dans de cette période. Pour les Saxons, je reste toujours avec la question de savoir si les anciens forts romains étaient là pour arrêter les Saxons ou pour les surveiller, parce que là où il y avait des forts, les Saxons y vivaient dans ces jours.
3 La langue commune des deux côtés de la Manche et de la mer du Nord est ignorée par elle et par d'autres linguistes.
4-Les soi disant mots scandinaves ne reçoivent pas la date de leurs premières attestations, ce qui est réellement nécessaire. Je dois donc supposer que ceux-ci ne sont pas disponibles, parce que Ridel nous montre les données du normand. Le problème ici est que la quasi-totalité des sources écrites sur la période 800-100 pour la Scandinavie sont écrites en dehors de la Scandinavie. Il ne se trouvent pas dans d'autres données de référence sur les langues germaniques du Nord, ni dans les livres étymologiques du normand. Ici et là, on écrit que les langues scandinaves anciennes sont d'une date plus récente que les langues germaniques occidentales. Avant 1500 il n'y avait pas, selon Bandle, de langue normalisée en Scandinavie. L'écriture la plus ancienne du danois date du 13ème siècle et de l'ancien norrois du 12ème siècle. Même les caractéristiques plus âgées des textes runiques en Scandinavie semblent selon Looijenga, l'un des grands connaisseurs de runes, un germanique occidental. On trouve aussi plusieurs runes avec des caractéristiques germaniques occidentales en France. Pensez à la petite boîte de Mortain en Normandie (voir histoires variées, deux boîtes ...) qui est facile à déchiffrer avec le flamand saxon occidental.
5-Le professeur Devos écrit que le brabançon et le limbourgeois étaient des langues franques et que le flamand était saxon. Je me sens plus à l'aise avec ma mise en page inachevée des langues germaniques.
6-Quelques fois, on nous donne 'Roland' comme première source. Dans 'histoires variées, chanson de Roland' , je cherche à montrer que la chanson francophone 'Chanson de Roland' est redevable à une chanson germanique occidentale plus ancienne: 'Het Roelandslied'. Toutes les scènes dans le Roland se jouent en Europe occidentale. Notez aussi la similitude entre les noms de Roland et Rollon:
-Roland, de 'Roeland': Hruotland (grand-pays): propriétaire foncier
-Rollon, de 'Rollo': Hruotwolf (grand-loup): grand courageux
Roland et Rollon sont des homonymes en français. Donc Rollon peut également être considéré comme un propriétaire foncier et cela signifie qu'il vivait en Normandie, avant la naissance du duché. Est-ce une coïncidence? Rollon peut avoir reflété à Roland? Ils parlaient certainement la même langue.
7-Les chercheurs de langue française admettent que, outre des pays scandinaves, il y a aussi beaucoup de substrat des langues germaniques occidentales en territoire normand. Il est vrai que les régions qui sont jugés par eux comme très scandinaves ont aussi clairement des reliques de la langue saxonne, thioise ou frisonne.
8-Les îles de la Manche sont également très intéressantes au point de vu linguistique. Les toponymes frisons et saxons y sont encore clairement identifiable. (Voir Normandie, îles anglo-normandes)
9-Dans le 'Exeterbook' du 10ème siècle, qui est écrit en ancien anglais, on nous parle de 'Sœdene' (Dani de la mer) et de 'Suþdene' (Dani du sud). Si la mer était la mer du Nord, les Suþdene doivent avoir vécu sur le côté sud de la mer du Nord!
10-Dans le 9ème siècle, Ermold le Noir, un poète à la cour de Pépin d'Aquitaine, écrit un éloge sur Louis le Pieux dans laquelle il lui fit savoir que les Francs sont descendus de guerriers agiles danois. Cet éloge doit avoir fait partie de la culture officielle de la cour franque, sinon elle ne serait pas présent dans cet éloge.
Les Danois, les Saxons, les Frisons et les Francs; ils vivaient ensemble et parlaient le thiois. Je pense que c'était la plus grande langue pour une longue période en Europe occidentale. Le long des deux côtes de la Manche, on parlait la même langue, ce qu'on ne trouve pas dans les livres d'histoire. L'ancien haut-allemand va gagner en prestige quand Luther choisit de publier la bible dans cette langue.
La Normandie parlait également le thiois. Les 150 mots scandinaves de Ridel sont pour moi plus convainquant comme des mots germaniques occidentales.
11-Au 10ème siècle, Rollon ne parlait que du germanique, pas de latin ou de Francien et son petit-fils Richard parlait le germanique de Rouen et devait aller à Bayeux pour apprendre la vraie langue thioise. C'est la même histoire avec nos chevaliers médiévaux dans les Flandres qui ont dû apprendre le thiois de Brabant comme la meilleure langue culturelle. Le petit fils Richard a épousé la fille d'un duc français, afin que ses enfants puissent grandir avec la langue francophone. Voila un point de repère pour l'évolution de la frontière linguistique dans le nord. Le schéma sur l’évolution de la frontière linguistique doit être redessiné quand on parlait le thiois en Normandie, même après l'année 1000, un thiois qui s'accordait au thiois de la Flandre, des Pays-Bas, de la Frise et de l'Allemagne du nord.
Surtout la première ligne de Gysseling (7e-8e siècle) me semble incorrecte. Il est frappant de constater que, lorsque les historiens et les archéologues étudient la 'romanisation', il finissent souvent par une opinion différente en raison de la nature des sources étudiées. Les sources écrites sont généralement un produit d'une élite qui considère la romanisation comme un processus souhaitable, tandis que le travail de l'archéologie avec des restes matériels donne plus d'attention à la contribution majeure de la population locale, conduisant à des conclusions contradictoires.
Si les mots normands appartiennent à l'ancien frison, l'ancien néerlandais, l'ancien flamand, l'ancien saxon ou l'ancien anglais etc ... est un travail pour les linguistes. Nous ne sommes pas obligés de les distinguer comme langues différentes. Il est claire que de nombreux événements historiques entre la Normandie et les Pays-Bas pointent à une histoire parallèle jusqu'à présent négligée.
Ci-dessous, un texte qui vient d'un colloque Normand récent:
Les noms propres servant à qualifier les Normands selon leur provenance géographique ou leur appartenance ethnique sont d'abord Nortmanni ou Normanni, Dani, et plus rarement Suevi. C'est-à-dire que l'on sait qu'ils viennent du Nord, mais pas d'où précisément, et en plus on ne sait pas à quel peuple ils appartiennent exactement. Les noms Marcomani, Getae, Vandali, certes beaucoup plus rares, mais quand même assez fréquents pour qu'il soit impossible de les attribuer uniquement à d'éventuelles erreurs de copistes, montrent que pendant longtemps l'origine des Vikings est inconnue en Occident. Les hagiographes sont donc contraints d'associer les Normands à d'autres envahisseurs qu'ils connaissent : soit à ceux dont le nom se rapproche de celui des Normanni, c'est le cas sans doute pour Marcomani par exemple, soit des peuples les plus septentrionaux dont ils ont des exemples antérieurs, comme les Gètes. (Baudoin Pierre)
Sources:
1-Bandle Oscar, The Nordic Languages, Volume 1en 2, Editeur Walter de Gruyter Berlin 2002 2005
2-Baudoin Pierre (sous la direction de), Les fondations scandinaves en Occident et les débuts du duché de Normandie: colloque de Cerisy-la-Salle, 25-29 septembre 2002 Publications du CRAHM, 2005 p 46
3-Binnenvaarttaal, Les termes nautiques sur http://www.debinnenvaart.nl/binnenvaarttaal/
4-Brink Stefan, Verba Volant, Scripta Manent? Aspects of Early Scandinavian Oral Society 2000, in Literacy in Medieval and Early Modern Scandinavian Culture (The Viking Collection 16) (Odense 2005)
5-Centre national des resources textuelles et lexicales: http://www.cnrtl.fr/etymologie/
6-Debrabandere F, Woordenboek van de familienamen in België en Noord-Frankrijk, L.J.Veen/Het Taalfonds 2003
7-de Vries J, Nederlands Etymologisch Woordenboek 1971
8-'Germaanse naamstammen' sur http://www.meertens.knaw.nl/nvb/naamstam/pagina1 (juin 2015)
9-Germain Jean, Herbillon Jules, Dictionnaire des noms de famille en Wallonie et à Bruxelles, éditeur Racine Brussel 2007
10-Guinet L, Contribution à l'étude des établissements saxon en Normandie. Caen 1967
11-Gysseling M, Toponymisch woordenboek van België, Nederland, Luxemburg, Noord-Frankrijk en West-Duitsland, 1960 et De oudste toponomie van de Kempen, Brabants Heem 1958
12-Johansson Ulrika, Les Traces scandinaves dans le français (Examensarbete inom ämnet Franska C-nivå 15 hp Vt 2008 Handledare: André Leblanc)
13-INL sur http://www.inl.nl/ (juin 2015)
14-Köbler, Gerhard, Altnordisches Wörterbuch, (4. Auflage) 2014 sur http://koeblergerhard.de/anwbhinw.html (septembre 2015)
15-Notre Belgique (toponymes en Belgique) sur http://www.notrebelgique.be/fr/index.php (septembre 2015)
16-Philippa M. et autres, Etymologisch Woordenboek van het Nederlands (2003-2009) (Etymologiebank sur http://www.etymologiebank.nl/ septembre 2015)
17-Renaud Jean, L'héritage maritime norrois en Normandie. In: Cahier des Annales de Normandie n°26, 1995. Mélanges René Lepelley. pp. 21-28.
18-Ridel Elisabeth, Paroles de Vikings: dictionnaire des mots issus de l'ancien scandinave dans les parlers de Normandie, des îles anglo-normandes et de Bretagne (du Moyen Âge à nos jours) Volume 3 van Héritages vikings, Editeur OREP Caen 2012
19-Ridel Elisabeth, Les Vikings et les mots: l'apport de l'ancien scandinave à la langue française Editeur Editions Errance, 2009
20-van Bree Cor, Historische Grammatica van het Nederlands. Foris Publications, Dordrecht 1987 sur http://www.dbnl.org/tekst/bree001hist02_01/colofon.php © 2007 dbnl / Cor van Bree
Taalindelingen:
Ancien néerlandais: Oudnederlands (abréviation onl.) avant 1200
Ancien saxon: Oudsaksisch (os.) avant 1100. Ancien saxon est le terme traditionnel de la première période du bas allemand.
Ancien haut-allemand: Oudhoogduits (ohd.) avant 1100
Ancien frison: Oudfries (ofri.) avant 1550
Ancien anglais: Oudengels (oe.) avant 1100
Ancien nordique: Oudnoords (on.) avant 1500
Ancien nordique est le terme générique pour les langues scandinaves du début du Moyen-Age. Ce terme est généralement appliqué aux Pays-Bas depuis une décision lors de la réunion annuelle de l'Association des anciens germanistes en 1976 au lieu d'ancien norrois précédemment commun, mais source de confusion. De la période précédente, d'environ 150 à environ 650, des inscriptions runiques ont survécu. Ceci est appelé la langue proto-nordique.
Ancien langue scandinave: Oud- + Scandinavische taal, avant 1500
Ancien français: Oudfrans avant 1350
Le préfixe 'moyen' (middel) couvre la période qui suit celle de l'ancien.
Moyen néerlandais: Middelnederlands (mnl.) 1200-1500 Le moyen-néerlandais du 13ème siècle est connu sous le nom de 'Vroegmiddelnederlands'. Le frison et le scandinave ne distinguent pas une période 'moyen'.
Moyen bas allemand: Middelnederduits (mnd.) 1100-1500
Moyen-haut-allemand: Middelhoogduits (mhd.) 1100-1350
Moyen anglais: Middelengels (me.) 1100-1500
Moyen français: Middelfrans 1350-1600
Le préfixe 'nouveau' (nieuw) indique explicitement une langue moderne.
Nouveau néerlandais: Nieuwnederlands (nnl.) après 1700
Nouveau bas allemand: Nieuwnederduits (nnd.) après 1500
Nouveau haut allemand: Nieuwhoogduits (nhd.) après 1600
Nouveau frison: Nieuwfries (nfri.) après 1550
Nouveau anglais: Nieuwengels (ne.) après 1700
Nouveau + langue scandinave: Nieuw- + Scandinavische taal après 1500
Nouveau français: Nieuwfrans après 1600
Les périodes variant entre 'moyen' et 'nouveau' sont parfois appelés littéralement 'tôt-nouveau' (vroegnieuw) ou début de...:
Début du néerlandais moderne: Vroegnieuwnederlands (vnnl.) 1500-1700
Début du haut allemand moderne: Vroegnieuwhoogduits (vnhd.) 1350-1600
Début de l'anglais moderne: Vroegnieuwengels (vne.) 1500-1700
21-Vroonen Eugène, Dictionnaire étymologique des noms de famille de Belgique II, éditeur Dessart
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