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Paroles de vikings en Normandie?

 

 

Dieppe, Clarbec, Etainhus Dieppedalle ... sont des noms de lieux germaniques en Normandie. Ils ont été une raison pour chercher des liens entre la langue et l'histoire de la Normandie et des Pays-Bas.

Les 8ème, 9ème et 10ème siècles sont  aussi connus en Normandie pour les invasions des Northmanni ou Vikings. Les romantiques en Normandie au 19ème siècle ont créé un mythe scandinave où chaque mot qui n'était pas français à première vue, a été indiqué comme norvégien ou danois. Les Norvégiens avaient colonisé la Normandie! Au 19ème siècle, le mouvement c'est même brûlé avec des déclarations racistes.

Selon de nombreux Normands, les Vikings sont restés avec un assez grand nombre et nous les trouvons en 2015 encore un peu dans les festivals folkloriques. Aujourd'hui c'est le tourisme qui aime particulièrement perpétuer le mythe.

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Elizabeth Ridel

Deux livres de Elisabeth Ridel servent de tremplin. Elle est responsable de l'étude la plus récente et approfondie sur l'influence des mots scandinaves en français.


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J'ai d'abord trouvé le petit livre. C'est un livre pour le grand public qui s'appelle Paroles de Vikings, et qui est paru en 2012. Ridel dit que c'est un dictionnaire avec des mots scandinaves qui ont été utilisés en Normandie, aux îles Anglo-Normandes et en Bretagne, depuis le Moyen Age jusqu'à présent.

Ce livre est basé sur la lecture de sa thèse doctorale révisée Les mots et les Vikings, l'apport de l'ancien scandinave à la langue française paru en 2009. Le livre a reçu de nombreux commentaires positifs. Je n'ai trouvé à ce jour aucun remarque critique sur le contenu. Ridel a un doctorat en linguistique et elle est historienne. Elle est professeur à l'Université de Caen, en Normandie.

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Elle écrit de quelques anciens collègues dans son livre, dont je tiens à vous donner deux citations remarquables.

-Emile Littré en 1863 (Histoire de la langue française): l'invasion normande n'y a rien changé: sauf quelques dénominations locales ... elle n'a, dans la langue, laissé aucune marque.

-Le Fresnay en 1885 (Mémento de patois normand, intro p.V): Le patois normand, le dialecte normand comme la Normandie, ne rappellent donc que le nom seul de ces conquérants et notre langue ne leur est redevable de rien.

Ridel ajuste ce rien à 150 mots dans sa thèse.

Dans son livre, on trouve une carte de la Normandie et de la Grande Bretagne, Elle est prudente pour la Normandie et parle de franco-danois et anglo-danois. Sa langue scandinave est donc liée au francique et à l'anglo-saxon. Ridel admet que les 150 mots sont très peux. Elle nous donne un certain nombre d'hypothèses qu'elle partage avec d'autres historiens français (e.a. Arnoux et Maneuvrier). Ces hypothèses sont, selon-t-elle, également confirmées par des archéologues.

Ridel confirme que le nord de l'Ecosse et les Orcades ont aussi changé leurs langages en une langue du nord. Mais seulement quelques mots viking sont acceptés par les scientifiques de la langue celtique d'Irlande et de la petite Bretagne. L'anglais crée des problèmes, parce que où finit-il son influence et quand vient l'influence germanique occidentale ou nordique. Les scientifiques acceptent pour anglais autour de 1000 mots qui ont une origine scandinave. Le gaélique écossais a seulement quelques emprunts lexicaux, seulement 300 mots, en dépit d'un demi-millénaire de contacts et de relations avec le Nord.

Selon Ridel, les Vikings se sont très rapidement intégrés dans la société franque carolingienne, y compris par le mariage avec des familles franques. C'est quelque peu contredit par des comparaisons d'ADN entre la Scandinavie et la Normandie. Il y a peu de sang scandinave en Normandie!

D'après les sources historiques écrites, Elizabeth Ridel constate deux implants scandinaves en France. La première colonie était, selon elle, très volatile: Elle décrit comment des Norvégiens s'installaient en Cornouailles, en Bretagne et à Nantes en 919. Cependant, 20 ans plus tard, les Bretons conquéraient le pays à nouveau. Prenant Dol en 939, l'occupation scandinave de la Bretagne se terminait. Par conséquent, il n'y avait aucun effet sur les langues locales. Elle ne voit que quatre termes nautiques qu'elle caractérise comme scandinave. Mais elle dit, 'nous ne pouvons certainement pas exclure l'influence de la Normandie voisine'. Ces mots se trouvent dans son dictionnaire. Elle décrit la Normandie comme deuxième implantation. Cela est en effet historiquement mieux connu et décrit parce que la colonie s'installe politiquement par la naissance du duché de Normandie entre 911 et 933. Je me fais des réserves, parce que ces habitants du nord ont organisé leur système de gouvernance d'une manière franque. Ridel se couvre en affirmant que les Vikings se sont rapidement adapter à la culture et à la langue locale, ce qui bien sûr est une solution facile si on ne peut pas pointer quoi que ce soit. Ridel nous explique qu'ils n'avaient pas de femmes avec eux, d'où la perte rapide de leur langue. Ils ont pris les habitudes carolingiens d'une société féodale avec une aristocratie qui n'a jamais été connue au Danemark et dans le Danelaw. L'héritage carolingien en Europe occidentale, selon elle, se montre clairement en Normandie. Elle pense aussi que trop peu de gens cultivés sont venus du nord (des scaldes, des juges, des artisans ...)

Il n'y avait aucun signe de rupture culturelle en Normandie, parce que ...

-Les structures locales ont continué à travailler. (associations militaires et familiales)

-Les saints patrons des paroisses n'ont pas changé. On ne peut trouver que très peu de toponymes païennes.

-Il n'y avait pas de villages abandonnés.

-La façon de définir et attribuer la propriété est restée inchangée.

-Les ateliers suppléantes sont restés (pièces de monnaie, céramiques).

-Les monnaies carolingiennes ont continué d'être utilisées.

Il n'y a pas grande chose à découvrir sur les conquêtes des Vikings alors...

Les northmanni ne faisaient pas plus de mal que les chrétiens avaient coutume de faire. Chrétiens et païens à l'époque n'avaient pas peur d'être violent quand cela leur convenait. L'information historique ne vient que des chroniques chrétiennes et ils décrivaient les païens tout à fait comme des barbares horribles. Etrangement, cela changeait rapidement dans un sens positif quand ces germaniques païens se baptisaient.

Et puis il y a un grand contraste avec la Scandinavie dans la même période (AD 800-1300)

Stefan Brink écrit que la société là-bas ...

-évoluait de l'oral à l'écrit,

-que seulement maintenant émergeaient des villes avec une nouvelle religion, un système monétaire et un nouveau système agricole,

-qu'il y avait une nouvelle forme de monarchie avec des limites territoriales, etc ...

 

Ridel et sa façon de travailler:

Ces histoires nous montrent une parfaite assimilation des Vikings avec les indigènes et ils faisaient politiquement et culturellement partis de la société carolingienne. Pour le même prix on peut soutenir que ces soi-disant Vikings étaient des tribus parentés et que l'assimilation n'était pas réellement nécessaire. Les nombreux noms de tribus au début du Moyen Age en Europe nous montrent des peuples apparentés, qui se séparaient parfois avec un nouveau nom et qui cherchaient la richesse, en utilisant ou en soumissionnant des centres commerciaux, et de nouveaux lieux résidentiels.

Citation de son livre: Les vikings sont très discrets en Normandie...

Ridel trouve 150 mots, mais je tiens à souligner qu'il y a beaucoup plus de mots germaniques occidentales dans le normand. Voir dialecte normand.

Le livre à 150 mots scandinaves, me semble un dictionnaire plutôt maigre. Aujourd'hui, dans le français ou le normand contemporain ils restent environ 50 mots. Ridel accepte que la langue des vikings ne fait pas partie de l'identité normande. Il est à noter que sur les 150 mots il y a déjà vingt reconstructions (13%), des mots qui ne sont pas trouvable en tant que tels.

En 1160, Wace écrit dans son Roman de Rou que Richard parle le dani et le normand, une remarque qui montre que le normand est une version précoce du français et que la région était bilingue. Ridel défend son approche et fait remarquer que ses prédécesseurs n'étaient pas vraiment capable de distinguer l'origine allemande, néerlandaise ou anglaise des mots. Mais elle fait la même faute avec le germanique et allemand, il n'y a pas de différences entre le thiois, le teutonique et le francique et elle ne parle guère de la langue voisine, le thiois flamand.

Comment a-t-elle choisi ses mots?

-géolinguistique: Les mots ne pouvaient être trouvés qu'en Normandie dans les sources écrites anciennes ou encore dans le dialecte normand. Elle a éliminé les mots francs, anglais, méditerranéens et les mots obscurs.

-phonétique: Élimination des mots qui ne correspondaient pas à une évolution morphologique de l'étymologie scandinave, des mots d'origine germanique, néerlandaise et celtique et les mots obscurs. Des mots normands qui étaient une variante de mots français ont été exclus aussi.

-sémantique: Dans l'historique linguistique, la définition et le changement de définition d'un mot joue un rôle important. Ridel a étudié pour ça des termes techniques particulièrs, des termes d'utilisation et des termes de dialecte.

-chronologie: Les premières attestations étaient importantes pour voir si un mot venait de la langue viking. Les traditions orales avaient moins d'importance parce qu'ils pouvaient être plus récents ou provenir d'une autre langue.

Je doute si les sources écrites peuvent en dire beaucoup sur la langue effectivement utilisée par les gens ordinaires. Il est frappant de constater que le langage voisin le plus important, le flamand (thiois, saxon ...) attenant à la frontière de la Normandie n'est guère mentionné dans l'étude. Ceci probablement parce que le flamand fait officiellement parti du néerlandais. Et voilà le hic: le flamand n'est jamais classé correctement dans les schémas linguistiques de l'Europe occidentale.

 

Artefacts normands

En Normandie, les historiens, ont du réduire très fort le nombre de restes nordiques à cause des trouvailles des archéologues.

Ridel nous donne quelques exemples:

-Le 'Hague-dick' a été ni construit, ni réutilisé par les vikings et date de 1000 ans avant JC. Le nom est un germanique occidental. Je pense à 'hagedijk' ou 'akkerdijk', digue de bosquet ou digue des champs.

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 -Le pot de Réville Scandinave date de l'Age du Bronze.

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-Les Bateaux vikings en Bretagne sont d'origine franque selon Ridel. Dans la tombe de Péran on a trouvé une pièce de monnaie viking de York et une chaudière nordique. Mais ce n'est pas en soi une preuve de présence.

Schermafbeelding2015-11-21om081935.pngchaudron trouvé à Péran avant et après restauration

Selon Ridel ils restent seulement deux artefacts archéologiques en Normandie!

1-Une paire de fibules en forme de carapace de tortue qu'on a trouvé à Pitres et que Ridel date entre 850 et 900. Mais avec une seule paire péroné on ne peut pas prendre des décisions judicieuses sur une certaine présence. Surtout si l'environnement ne nous montre aucune autre information. Cet artefact peut être amené, peut être vendu par un marchand ambulant, peut être capturé par une tribu hostile ...

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2 Il existe un enterrement de navire à l'île bretonne Groix qui est peut être scandinave! Mais les noms de lieux de l'île ne nous donne pas des informations sur les traces d'une population nordique.

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L'anneau que Ridel décrit comme norvégien, se retrouve également en Angleterre (dessin de gauche), et là, on désigne un tel anneau comme anglo ou anglo-saxon.

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Les historiens préfèrent parler d'une rupture d'un raid ou d'une mission commerciale, probablement parce qu'un des leaders avait mourut et devait être enterré.

Les artefacts saxons nous racontent une histoire différente. Une carte sur du mobilier trouvé, peut servir d'exemple. On peut voir une continuité évidente des Pays-Bas à la Normandie.

Dans l'ensemble, on ne peut pas utiliser ces quelques découvertes archéologiques comme preuve de cinq cents ans de présence des Scandinaves en Normandie.

 

Langue viking

Que peut on dire sur la langue nordique elle-même! Y a-t-il encore des restes à trouver? Pour être clair: il ne s'agit pas du parler normand qui est juste une variante normande de la langue française. Il s'agit de la langue germanique qui précédait le français en Normandie et qui existait au premier millénaire.

Pour les comparaisons, je me suis basé en particulier sur le INL et le etymologiebank, sur Gerhard Köbler avec son Altnordisches Wörterbuch et sur des éditions françaises anciennes. (Voir la liste des ressources)

Les régions des deux côtés de la Manche et de la côte est de la mer du Nord ont été des centres importants au premier millénaire. La Flandre occidentale et le Kent, qui étaient saxons, se trouvaient au centre. La Flandre occidentale et le Kent ont en effet des communs frappants dans leur ADN. Le flamand occidentale, comme le frison, est une langue archaïque qui est particulièrement important dans l'étude des anciennes langues germaniques occidentales. Connaître le flamand occidental, permet de lire sans modifications majeures le vieil anglais. Et le germanique occidental se trouvait jusqu'en Normandie. Dans la littérature scientifique que je ne peux presque rien trouver sur ce sujet. Ce germanique occidental était au premier millénaire la lingua franca de la Loire à l'Elbe.

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Une carte d'un livre étymologique allemand nous apprend beaucoup de choses., Les lignes linguistiques s'arrêtent malheureusement toujours aux frontières nationales, de sorte que nous perdons le contexte européen de cette façon. Au-dessus de la ligne rouge, on parlait le bas-allemand ou le saxon. Il suffit de lire l'extrait du bas allemand Reineke Vos, une fable du 15ème siècle du nord de l'Allemagne. C'est facile à lire pour les flamands, parce que c'est une variante de flamand et ce n'est pas encore du 'haut allemand' et il se réfère à la Flandre. Le texte est proche du flamand, plus proche que le texte plus franc de 'Van den vos Reynaerde' du 13ème siècle, qui correspond mieux avec le néerlandais.

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En Normandie l'archéologue Jacques Le Maho voit, dans la période des vikings, des petits groupes de personnes venant du nord, le long de la Seine. Pour lui et Ridel il est évident qu'il y avait très vite un modus vivendi entre les Francs et les Scandinaves, bien avant la fondation de la Normandie.

Ridel et Maho ne parlent pas de grands raids et ils admettent qu'il y avaient un peuple germanique et que le germanique se parlait. Ridel parle d'échanges linguistiques, en particulier dans l'agriculture et dans la pêche.

Toponymes

Les trois suffixes les plus courants sont des lieux avec -ville, avec -tot et avec -bec:

Lieux avec -ville.

460 municipalités normandes finissent avec -ville! (1068 en France) Ridel écrit que les lieux existaient certainement déjà au 8ème siècle, avant l'arrivée des vikings. D'autres savants parlent du 6ème siècle lorsque les Romains étaient déjà partis depuis 100 ans.

Ridel parle de noms francs et scandinaves + villa, mais les deux catégories sont indiscernables en archéologie.

Le suffixe -villa est probablement du au fonctionnaires qui donnaient au propriétaires germaniques une reconnaissance officielle au sein d'un système politique centralisé. Les noms de lieux ne sont pas non plus typiquement normand parce que nous pouvons retracer le suffixe -villa le long du Rhin, dans le sud des Pays-Bas jusqu'à Aachen. En Belgique, il existe plus de 1200 toponymes en -ville ou -villers.

René Lepelley tient une position claire vis à vis des toponymes en -ville: Les hommes qui voulaient un titre de propriété pour leur territoire pourraient s'adresser à un fonctionnaire de l'empire. Cet officier utilisait le latin ou le francien pour ses documents, d'où l'apparition du mot villa et ville, qui signifiait tout simplement ferme ou domaine. D'autres fonctionnaires utilisaient également des désignations comme -court ou -mesnil. La première partie était le nom (germanique) du propriétaire. Ainsi, les domaines ont été officiellement inclus dans le système de gouvernance francique. Il a moins à voir avec la langue mais plus avec la politique. Désigner une frontière linguistique avec le suffixe -villa ou ville est tout sauf correct. Si nous ne savions pas mieux, la Flandre au 19ème siècle était de cette manière aussi entièrement francophone. L'utilisation de -villa dans un nom géographique est typique pour l'Europe occidentale: En Italie, peu ou pas de municipalités comportent le suffixe -villa. (Voir topographie en Normandie et toponymes en -ville germanique?)

Ce qui est intéressant est que les changements de toponymes avec -villa' en français -ville, forment peut être une indication de l'évolution de la frontière linguistique. Avant le 13ème siècle on ne trouve aucune forme en -ville! Sachez que jusqu'à la révolution française, en 1789, moins de la moitié des français parlait le français! Quelques exemples:

Acqueville (ecclesia beatæ Mariæ de Aguevilla 1253 Agueville 13e-15e)

Amfreville (Anffrevilla 1351 Anfreville 1612)

Ancteville (Ansketevilla 1232 Anqueteville 1299)

Angoville (Angovilla 1351 Angoville 1634)

Auderville (Audervilla 1156 Auderville 13e Audervilla 1352 Oderville 1585)

Azeville (Asevilla 1352 Azeville 1612)

Les -viller ... et d'autres dérivés, montrent aussi un côté germanique du nord de la France. Idem pour les -wihrs et -wheilers. -Court, que je reconnaît comme une traduction littérale de 'hof', et non vice versa, est une autre attestation dans les zones germaniques anciens. Même les -mesnil sont situés dans les régions germaniques de l'Europe occidentale.

Lieux avec -tot (environ 350 en Normandie)

Ridel nous donne une explication très compliquée afin de prouver que le -tot vient du scandinave 'topt-toft', ce qui signifie pour elle un terrain bâti ou à bâtir. Wikipedia dit que cela peut signifier aussi 'près de' ou 'chez'. La plupart des chercheurs estiment que la signification est 'un domaine agricole'. Je suis aussi convaincu que nous avons à faire à la désignation d'un ferme avec ses dépendances ou d'un ensemble de fermes groupées. Pour moi, le mot est apparenté avec le mot 'hof' (ferme) et 'hove' (ferme). En flamand occidentale 'tof' veut dire 'la ferme'. Et le 't' ou 'te' à la fin est un suffixe générique, comme dans Heestert, Torpt, gebergte ... (Voir la topographie en Normandie)

J'explique brièvement :

't hof: het hof et 't hofte: la ferme et ses dépendances

t'gehofte (en flamand occidental: tofte) signifiet 'hoven', se qui se traduit comme 'apporter la récolte à la ferme ou à l'endroit (la ferme) où la récolte est gardée. Etymologiebank, chez 'gehucht' (hameau): Distraction collective avec →ge-te de → hof dans l'ancien sens 'maison'. Dès le début, avant la tradition écrite, passé de *ghehofte à ghehochte.
Equivalents germaniques en allemand: moyen bas allemand, gehuchte; moyen haut allemand, gehofte; haut allemand Gehöft. Il existe les toponymes Authoff (Oudhof à Bazel, Belgique) Höfte (Twente, Hollande) et Hof (Eynatten, Belgique) et plusieurs thoff toff thof tof, hof te, t'hof te... La plus grande différence est que dans le nord l'appellation est au début et dans le sud, l'appellation est à la fin du toponyme. Il y a aussi beaucoup de noms de famille comme Hove, Thoft, Hofte, Höfte...  On peut donc comprendre Lintot (Lindtoft-Lindehof) comme ferme du tilleul et Quettetot comme ketilltoft- Ketelhof (ferme dans une vallée en forme de chaudière)

Il y a aussi la possibilité que ça vient du mot 'hovet, hōvit' (hoofd: tête, terrain situé en avant) comme dans santshōvit *Zandshoofd, ancien nom pour Nieuwpoort en Flandre occidentale (Belgique).

Lieux avec -bec

Il existe 614 noms de lieux trouvés avec -beek en ancien néerlandais. Mais Ridel ne veut pas savoir d'une origine germanique de l'ouest. Pour elle, -bec vient du scandinave 'bekkr'( accusatif bekk) et le franc 'beke' et l'allemand 'Bach' vient alors de * baki, et existait déjà au troisième siècle en Gaule et le mot se terminait toujours par une voyelle.

Sur le site de INL, nous pouvons constater les variantes dans la langue néerlandophone: beki baec bec becc beca bach beka beke beque bac... La plus ancienne attestation remonte à 786. Ce n'est pas correcte qu'il y a à la fin toujours une voyelle, comme vous pouvez le constater. Quelques exemples avec -bec: Moerbeke (Morbec) Klabbeek (*Gladbeek, Glatbeki, Clabecq, Glabbec) Heienbeek (Heiebec) Holsbeke (*Hulsbeke, Hulisbeki, Hulsebec), Lombeek (Lumbec) Belbé (Belbecq, Henneveux, Boulogne). Je conclus qu'il existait des noms de lieux en -bec de la Normandie jusqu'à l'extrême nord et que 'se concentrer sur le scandinave' n'est pas du tout nécessaire. Beaucoup d'autres distractions toponymiques en Normandie qui sont, dans leur plus ancienne attestation, expliqués comme scandinave par des historiens en France et dans le nord, peuvent à mon avis être interprétés comme venant du germanique occidental.

Noms personnels scandinaves?

Ridel parle pour les toponymes toujours de noms scandinaves, mais ces noms se trouvent également dans le germanique occidental. Ridel écrit elle-même qu'à plusieurs reprises les mots germaniques sont parfois difficiles à distinguer. (Voir 'les noms de personne')

Langue normande ou les 150 mots de Ridel ...

Le normand moderne a beaucoup d'emprunts au germanique occidental. La Picardie faisait autrefois partie des Pays-Bas et la Normandie en était une voisine. Il est donc inévitable que l'influence de la langue qui était la plus proche dans la région, se trouve comme un substrat caché dans le normand. Ridel, après beaucoup d'études, élimine des mots germaniques occidentales,  jusqu'à ce qu'elle arrive à environ 150 mots scandinaves, ce qui n'est pas beaucoup pour 500 ans d'influence nordique. Ses paroles non sélectionnés pointant déjà aux pays bas occidentals ou à l'Angleterre. Je n'ai donc seulement étudié ses mots 'scandinaves'. J'ai comparé tous les 150 mots avec des mots germaniques occidentales. Les mots sont ci-dessous. Mais j'ai aussi étudié d'autres sources afin d'être aussi complet que possible. Tout est rangé en trois colonnes: le mot normand, la racine du mot scandinave selon Ridel (ou d'autres) et la racine des mots que je trouve dans le néerlandais ou le flamand. Je trouve que la distance 'normando-thioise' est plus courte, plus claire et plus logique que la distance 'normando-scandinave'.

Ridel décide qu'à la fin de la période viking les caractéristiques suivantes peuvent être ou ne pas être trouvés dans la langue de Normandie:

-l'absence d'impact sur la morphosyntaxe

-un apport lexical limité à la périphérie sémantique de la langue

-un vocabulaire appréciable, voire important, à connotation maritime.

Elle trouve jusqu'à 150 mots, dont les plus anciens datent du Moyen Age. 93 ou 61% appartiennent à des termes maritimes, 20% sont des termes utilisés en campagne, 11% est du vocabulaire de la vie quotidienne et 6% sont des termes institutionnels et militaires.

Les 150 mots:

Normand (variantes)

attestation la plus ancienne selon Ridel

signification

autres sources

Étymon à l'origine selon Ridel

(signification)

apparentés ou cognâtes selon Ridel

autres sources

Néerlandais (flamand occidental, flamand du sud)

attestation la plus ancienne (surtout selon 'INL' et 'etymologiebank')

autre explication

acre (acra hacrea)

1006 charte de Richard II, Fécamp

mesure agraire

 

 

 

akr ancien scandinave

influencé par l'ancien anglais æcer

(champ cultivé, terrain à labourer)

 

norvégien: ákr åker

-Guinet écrit que les toponymes en -acre en Normandie, sont saxon.

akker akre acre

6e siècle dans le mot 'akrabast' (crime de champs)

768-814 akkar ekkar acra acre

 

-Un 'acre' était à l'origine un morceau de terre qu'on pouvait labourer en une journée.

-Avec 'La conquête de l'Angleterre', le mot est arrivé là aussi

agrès (aggrais agré agrei agreie agreil agrey agroi grée greie)

12e siècle St. Brandan

attirail, équipement (d'un chevalier)

greiði ancien scandinave

(équipement)

norvégien: greie

le norn des Shetland: gred

 

moyen haut allemand: gereite, gereit

moyen bas allemand: gerede, gereide

gereide gerede greide gerei gereie ghereide, gherēde

1201-1250, dérivé de 'gereed' (équipement)

1240 gereide, selle

ce que l'on a besoin de quelque chose, requise

1283 Lancelot

 

algeir (agiez algier)

1086-1100 Roland

arme de jet, lance

 

 

 

*al-geirr ancien scandinave

(bonne) lance)

 

 

ancien saxon gêr `lance de jet'

ancien frison gâr(e), gêr(e) `lance'

ancien norvégien geirr `lance' geiri `objet avec trois côtés'

germanique *gaiza-

ancien haut allemand gêr, gêro `lance'

alger algeer

507-800 al

tout ou noble

961 gēr

lance

 

-moyen néerlandais 'ghere'

-1060 Alger van Luik/Alger de Liège (1060-1131)

-nom de famille flamand:

Algar (noble lance)12e siècle

Algier Augier Adelger 14e siècle

-flamand occidental: algeir olgeir: lance qui a tout, ou, noble lance

angue (aingue)

1849 aingue, Bessin

1881 Val de Saire

crochet, hameçon

 

 

Westique (thiois) *angul

renforcé par l'ancien scandinave *angul (norvégien öngull)

(crochet, hameçon)

 

 

ancien haut allemand angul

ancien anglais: angel, angul, ongel

angul, engil angel engel ingel

768-814

crochet, coin

 

Toponymes:

-angila, Engelen (à Den Bosch, Pays-Bas)

-engilberg (*Engelberg, Inglebert, Nord de la france)

-engilham (*Engelham, Maldegem Belgique)

-engilmunster (*Engelmunster, Ingelmunster Belgique)

 

 

 

bagordinge (gueurde gurdinge holgurdine)

1170 St. Gilles

cordage à relever une voile (terme maritime)

1150 (gurdinge, Brut)

 

holgurdinge

(préfixe inconnu)

gyrðingr ancien scandinave avec préfixe inconnu

(sangle)

islandais: gyrðing

dialecte suédois: gjording

le norn des Shetland: girdin, gording

 

gorden:

gotique: bi-gaírdan: ceindre, frison: gurdan

ancien haut allemand: gurten (allemand gürten)

ancien saxon: gurdian,

anglo-saxon: gyrdan

anglais: to gird

ancien norvégien: gyrða

begordinge begorden gordinge

ceindre avec une ceinture, ce qui explique le préfixe be- qui est très commun en néerlandais.

gaerde garde gerde geerde

14e siècle

branche ou brindille (comme 'précurseur' à une corde ou une ceinture?)

gorde gord gorden

13e siècle

sangle, ceinture

 

hol- peut venir de 'tout' (flamand 'ol'): ce qui ceindre tout

bec becq becquet

cours d'eau, rivière, ruisseau

bekkr ancien scandinave

(cours d'eau, rivière, ruisseau)

islandais: bekkur

norvégien: bekk

suédois: bäck

danois: bæk

 

11e siècle

ancien haut allemand: bah

ancien anglais: becc

bec becc baci becca beke beek

786 beki

petit eau qui court

 

-614 toponymes avec -beek en ancien néerlandais

-en Flandre française, ça devient 'becque' (bèk), ailleurs '-bais'.

-diminutif -je devient -quet en français; bequet (de 'beekje'): petit ruisseau, comme dans 'Le Touquet': flamand 'toekje: Le petit Coin.

 

beite (abeit abbec abeit abèque abet abët abète baite bèque bet bète bette boëtte boîtge boîte bouette)

1606

appât pour la pêche

beita ancien scandinave

(appât)

islandais beita

anglais bait

écossais beit

bete beet

1240

une morsure

bijt

1284

trou dans la glace pour capturer des poissons

beten

1317

faire mordre, chercher d'appâts

biten

1287

mordre

-flamand occidental moderne: 'bete': appâts pour la pêche

beiter

12e siècle St. Brandan

se diriger en mer, gouverner un navire

beita ancien scandinave

(remonter au vent, louvoyer)

islandais beita

 

ancien haut allemand: beizjan

Moyen haut allemand:. beizen

moyen bas allemand. beten

Tout est dérivé de 'biten'

beeten beiten beten

1317

monter à bord, monter en haut, commencer le voyage

béquerel (béquerelle bécard)

1397 pluriel 'bequereaulx'

agneau qui vient d'avoir un an

bekri ancien scandinave met Romaans suffix -el

(ram)

islandais: bekri

norvégien: bekre

suédois: bäkre

 

ancien haut allemand: boc, buc (9e siècle)

allemand: Bock

ancien anglais buc

ancien norvégien: bukkr, bokkr

suédois: bock

bucart buckart bokaard

1294: boc, buc avec suffixe-art

bouc

-buc: 10e siècle: 'mit buckin'

bouc

 

 

-1477 boker: quelqu'un qui fonce, qui bat, qui frappe

-16e siècle 'bokkaard' chez 'Vondel': bouc

-19de eeuw 'bukker' (de 'buk': bouc) quelqu'un qui est très têtu

-nom de famille: Bouckaert Bokaard Bekaert

betas (boitas)

1155 Brut

perche servant à raidir et à mieux faire porter la chute d'une voile

beitiáss ancien scandinave

ancien suédois bētās

(perche pour tendre la voile d'un bateau)

 

 

 

danois betas

islandais beitass

*tas

une grande quantité, un tas de, une pile

avant 1130 en Flandre française

 

te tassene

662-1176 (cartulaire de l'abbaye de Saint-Berthin)

tassen

1330

accumuler, entasser

getassen (empiler, entasser)

 

-Men tast het zeil op de ra (on tasse la voile sur le ra).

-du 'het tassen' (l'accumulation) ou 'het *betas' (l'entassement)

bingue (bîngue byngue)

1305 (Coutances)

huche à farine, servant de mesure, panier, manne à deux anses

bingr ancien scandinave

(tas (de blé))

dialecte suédois et danois: bing

(tas de blé, d'où récipient pour transporter ce tas)

 

 

ancien anglais: binn

anglais: bin

Hoogduits: benne

buna bun

1163

ben benne

1430

panier, manne, corbeille

 

-Le mot normand 'bine' pour 'ruche'

-Le mot existe à Brandenburg (Allemagne), importé par des migrants néerlandophones

-lié avec 'binden' (relier)

-flamand occidental 'benne' (panier fait de rameaux)

biter (abiter bito bitter habiter)

1040 St. Alexis

toucher, viser

bíta ancien scandinave

(mordre)

islandais: bíta

norvégien: bita bite

suédois: bita

danois: bide

 

-dérivé: bite (1584, organe génital masculin

Mais qui me parait dérivé de 'pitre' (voir dialecte normand), de 'piet', qui est devenu 'bitte' ou 'bite'.

biten bitene bjten

1240

 

 

 

 

 

-flamand occidental moderne: biten (mordre)

bitte (bite)

1382 (Rouen)

poutre transversale d'une barge, pièce vertical placée sur le pont d'une embarcation

biti ancien scandinave

(poutre d'une maison ou d'un bateau)

islandais: biti (bau sur un bateau)

norvégien: bite (bau sur un bateau)

suédois dialect: bita (banc du timonier)

bete (ce qui se mord ou se fixe dans quelque chose)

1240

bitstuk

1859

(qui tient le lof), pièce de bois en extérieur contre la proue d'un navire, dériver de 'biten, bijten' (mordre, se fixer)

-'bit krijgen': litt. recevoir bit: terme maritime: obtenir la direction souhaitée

-beitelschip (1681) peut-être pas référence au plat de la lame, mais à des poutres (bit).

beetel betel beitel

-peut-être qui est devenu une poutre par un traitement avec un ciseau; de 'biten': fendre, cliver

boitas, voir betas

 

 

 

bord (bort, pluriel: borz)

12e siècle, planche

1120 St. Brandan, côté d'un navire

*bord 'francique' (thiois), renforcé par l'ancien scandinave borð

(planche sur un navire)

islandais, norvégien, danois, suédois, le norn des Shetland, irlandais

 

ancien frison: bord, bōrd

*bort bret berd bred borde bord

1007

bord d'un navire, planche, table

boue (bau bo boe)

1886 (Hague)

rocher à fleur d'eau

boði ancien scandinave

(rocher à fleur d'eau)

islandais: boði

norvégien: bode

le norn des Shetland: ba bod

dialecte anglais: bowe

boude bouwe bou boud

16e siècle

ardent, éveillé, avec zèle

bouwe bauw bu

14e siècle

humeur, esprit

 

bouline (boëline boesline boline)

1155 Brut

cordage (bateau)

bóglina ancien scandinave

(cordage de proue)

islandais: bóglina

suédois boline, ancien suédois: boghlina

danois: baugline boline bovline bugline

 

anglais: bowline

norvégien: bóglína

Oudsaksisch: bōg ‘schouder’

moyen bas allemand: boch ‘schouder-boeg'

boech

1201-1250 (avant-cuisse d'un porc)

boechline

1466

cordage de proue

boelijn boeyline, boyline (van boeien, van boei) boeling boeglijn boegline

1634

cordage de proue

brant

1160-70 Rou

proue d'un navire

brandr ancien scandinave

(épée, bordage en forme d'épée)

 

ancien haut allemand: brant (du bois qui brule, feu, brandon)

ancien frison: brond

ancien anglais: brand

ancien norvégien: brandr

(un brandon)

l'ancien anglais et l'ancien norvégien ont aussi la signification d'épée (ce qui brille, flamme)

brand brant

1047 dans 'Lisbrandus' (nom)

fin 11e siècle dans Thiadbrand (nom)

1240 chaleur du feu, brasier 1350 épée

brand

'de Vries' se demande si ce 'brand' peut signifier ‘baton ou planche’ (comme dans 'bramzeil': voile du mât de perroquet)

 

brayer (braier broyer)

13de-14de eeuw (Rouen)

enduire de goudron

 

bræða ancien scandinave

(enduire de goudron)

islandais: ,bræða

norvégien: bræda

danois: bræde

dialecte suédois: bräda

le norn des Shetland: bred

 

brawen braeuwen braauwen breeuwen

1350

sceller les fissures avec des cordes et du goudron, ourler, calfeutrer

brawe brauwe braeuwe

1272

ourlet, calfeutrage (frison 'brouwe' en germanique occidentale '*brâwô-' 'bord'

 

bruman (bruma brument)

1200 patronyme du latin 'brumannus'

fiancé, nouveau marié

brúðmaðr ancien scandinave

(garçon de noces)

islandais: brúðmaður

 

ancien haut allemand: brūtigomo, moyen haut allemand briutegame, (briutegome, briutegoume, briutegume) ancien frison: breidgoma.

ancien saxon: brūd ‘jeune femme’ (poétique: épouse)

ancien haut allemand: brūt (jeune mariée, fiancée)

ancien frison: breid (mariée au moment de cérémonies de mariage)

ancien anglais: brȳd, anglais: bride (jeune femme, poétique: épouse)

brūdigomo

901

(bruidegom, letterlijk bruidman-bruidmens)

brūt brut bruut, bruyt brūdi brude

901 dans brudegomo

(fiancée, épouse, jeune mariée, maîtresse, jeune femme)

 

 

 

 

carlingue (calengue callengue escarlingue)

1379 (Rouen)

985 kjerling (Sercq)

pièce de bois fixée sur la quille

kerling ancien scandinave

(femme, par métaphore: emplanture du mat)

*keerling: tube où le mât est fixé

'keren' au sens de tourner (garder le mât dans le sens indiqué)

800

keering

1671

Keeringluik: écoutille dans le pont du navire, en avant du mât, pour couvrir les pistes du mât.

 

cingler (sigler singler)

1086 Roland

faire voile

sigla ancien scandinave

(faire voile)

islandais: sigla

suédois: segla

segelen zegelen seilen zeilen

1390

faire voile

segil

891

voile (d'un bateau)

900

seil

1240

voile (d'un bateau)

cote (cotin cotte cottyn)

1160 Rou

petite maison, cabane

cote l'ancien anglais, renforcé par l'ancien scandinave kot

(petite maison, cabane)

islandais: kot

norvégien dialect: kott

danois dialect: kod

suédois dialect: kot

 

kot kota cot cota coten cote

1038

petite ferme, cabane, petite maison (minable) en bois

Toponymes:

-kota (Kot, Koten à Aardenburg Zeeland Nl)

-koton (Koten Utrecht Nl)

-*kotandreht (*Kotendrecht, Katendrecht Nl)

-duskkota (Duskote à Goor Overijssel Nl)

-modakota (Modekote à Losser Overijssel Nl)

-saltkota (*Zoutkote, Zuidkote à Duinkerke-Dunkerque Fr)

-wēthakota (*Weidekote à Ninove B)

crabe (crabbe)

12e siècle, (Comput de Philippe de Thaon)

crabe

krabbi ancien scandinave

(crustacé, crabe)

islandais: krabbi

norvégien en danois: krabbe

suédois: krabba

krabbo crabbe crabs

1187

crabe, animal qui raye (krabt)

Toponyme:

-ancien néerlandais 'krabbo' (dans Crabbendic Krabbendijke Zeeland)

 

flamand occidental: krabbe

crique

1336 (Pont-Audemer)

anse

kriki ancien scandinave

(coin baie)

islandais: kriki (coin)

danois: krig (coin)

suédois dialect: krik (coin baie)

le norn des Shetland: krigi (coin)

anglais: creek, crike 1250 (anse)

 

norvégien: kriki,

islandais: kring

krika creka crika creke kreek

976

anse, crique, baie

 

 

 

 

-craquevik (krekewijk?) à 'La Hague' (Normandie)

-krika (976 'in pago Scaldis')

-Kreek à Schouwen, Zeeland Nl

-flamand occidental: kreke

crique

petite crevasse étroite dans une falaise

*krikr ancien scandinave, reconstitué morphologiquement de l'islandais 'krikur' (coin) et sémantiquement du norn des Shetland 'krik' (col étroit, fente)

krik krak

1635

fracture fissure fente

 

crac cracht

ouverture ou écart (moyen néerlandais au Limbourg, lié avec le moyen haut allemand 'krach')

 

 

dalle (dal dale)

1382 (Rouen) conduit d'écoulement des eaux à bord d'un bateau

1553 rigole

1676 plaque servant à paver

1331 évier

dæla ancien scandinave

islandais: dæla (pompe)

 

 

norvégien: dæla (rigole)

dal dale: ce qui descend

ter delle:

1315

couler)en bas

dérivé de 'del delle dalle' (?): vallée, ce qui se trouve plus bas, la ou l'eau se dirige

dele

1099 planche, sol

-1291 Dele (Dijle, rivière, 'eau qui coule'?)

-dul et dille existent aussi comme bnom d'un tube d'une pelle

-flamand occidental: dalle (affaissement, sol, fosse, trou)

 

dalle (dale)

vallée

*dal ancien saxon mais renforcé par l'ancien scandinave dalr (vallée)

ancien norvégien avant 1500: dalr

islandais: dalur

norvégien suédois danois: dal

 

ancien frison: del

ancien saxon: dal

anglo-saxon: dæl

anglais: dale

dal

785

vallée

dala 856 dale 10e siècle

toponyme Dala (856, Flandre orientale, Belgique)

delle

13e siècle (comme substantif)

portion de terre labourable

deild ancien scandinave

(partage, part, portion)

ancien danois: daeld deld: pièce, quartier de terre 1241

 

norvégien: deill

anglais: deal

ancien saxon et ancien frison: dēl

deil deile teil deila daile deyle

10e siècle

dēl

901

dele, deel

1237

part, portion, pièce

 

Toponyme:

*Deel (1148 Deil, à Geldermalsen Gelderland Nl)

dic (dick digue diqueiz diquet)

12e siècle Troarn

talus, talus bordant une saline

díki ancien scandinave

(marais, fossé, talus)

islandais: diki

norvégien: dike

danois: dige

suédois: dike

 

ancien frison: dīk, digue, chemin

dīk dic dick dijc dich diic...

893

digue, barrage

Toponymes avec 'dijk':

-Dic (barrage, Utrecht 1156, Ieper 1187)

-dīkhūson (Dijkhuizen à Montferland Gelderland Nl 1142)

-dīcasmutha (Diksmuide Flandre occidental B 1089)

-adandīk (*Adendijk Aandijke à Zaamslag, Zeeland Nl 1157)

-Oldedic (à Sint-Omaars Fr 1154)

-Uogheldic (Vogeldijk Zeeland Nl 1022)

-Wllendike (Veulendijke Zeeland Nl 1029)

-Frankendic ( Kloosterzande zeeland Nl 1027)

-Fronendike (Zeeland Nl 1028)

-Genderdik (Zeeland Nl 1163)

-Hencsdic (Hengstdijk Zeeland Nl 1291)

-Hodich (Hodicq Beuvrequen Fr 1196)

-Isendike (Zeeland Nl 1126)

-Keydyc (Veurne Flandre occidental B 1153)

-Crabbendic (Zeeland Nl 1187)

-Lodic (Boerburg Fr 1102)

-Langedik (Zeeland Nl 1175)

-Langedic (Moulle Fr 1187)

-Mardika (Duinkerke Fr 1121)

-Molendik (Oudenaarde B 1185)

-Palathingadic (Palingdijk Duinkerke-Dunkerque Fr 1111)

-Rengesdiche ( Flandre occidental B 1190)

Sandik (Zeeland Nl 1153)

...

 

le flamand occidental connaît 'aussi 'dijk dik' comme conduit, canal ou fossé

 

dranet (drané drannet drennet)

type de filet tiré à bras d'homme sur le rivage

 

 

 

 

 

 

-de la le mot 'drague' en français

*drag-net ancien scandinave, composé de 'net' (filet) et 'drage' (tirer)

(filet que l'on traîne)

islandais: dragnet

ancien anglais: dragnet (1000)

 

 

-ancien saxon netti, ancien haut allemand nezzi, ancien frison nette, ancien anglais nett, ancien norvégien net, gotique nati;

-ancien anglais: dræge (chalut, drague, crochet)

moyen bas allemand: dragge (1287, cum dragiis suis)

frison: drêge

 

 

netti

1176-1200

tissu

net nette

1201-1250

filet de poisson

dregge drecge

1365

crochet, support de dragage

dregghe

1584

dregnet

sortir quelque chose de l'eau avec un hameçon triple, de 'dreggen' (draguer)' ou 'dragen' (traîner)

 

 

duvet (deumet dum dun dùn)

12e siècle

ensemble des premières plumes des oisillons

 

dúnn ancien scandinave

(plume d'eider, duvet)

norvégien suédois danois: dun

anglais: down

 

ancien norvégien: dûnn (duvet, d'ou l'anglais 'down' et le haut allemand 'daune')

dunst donst donse

1240

pollen

dost

1401

poils fins de plantes

dons

1585

petites plumes

-eiderdons: duvet d'un canard 'eider'

-duver: plumes d'un 'duif' (duve 901): pigeon

-duvet, de 'duifje': petit pigeon

 

écaude (échaude escauda escaude)

1258 (Pont-Audemer)

monoxyle assemblé, petit bateau à fond plat

skálda ancien scandinave

(gaule ou bâton, d'où tuyau, tube)

seulement attesté en ancien islandais dans le Edda 1220

 

ancien haut allemand skalta, moyen haut allemand schalte

ancien saxon: skaldan

ancien haut allemand: scaltan

Hoogduits schalten

Rijnlands: schalde

germanique: scaldan: (pousser, cahoter, pousser avec un pôle dans l'eau pour avancer)

 

scoude, scouwe, scou, scolde, scoelde schoude

1317

un navire ouvert pour le transport des biens et des marchandises, qui est propulsé avec un pôle de barge

écorer

1870

tenir les comptes d'un bateau pêcheur

skora ancien scandinave

(faire une marque, compter)

 

scoeren, scoren, scueren, scuren, scheuren schoren

1049

distribuer, étayer

 

écoute (escote escoute)

1115 Brut

cordage fixé à l'angle inférieur d'une voile

 

-autres sources: chaloupe

 

skaut ancien scandinave

(coin, angle inférieur d'une voile)

islandais: skaut

suédois: skod

danois: skøde

Iers skód

 

*skōta escote schoot

1155

corde, fixée au point d'écoute d'une voile afin de la garder à une position donnée et tendue

 

skūta scuta scute

1159

chaloupe

éluger (élugi élujié esluger luger)

1625

troubler la tête, étourdir, fatiguer, énerver, ennuyer

lýja ancien scandinave

(battre, épuiser, user)

 

norvégien: lýjask (fatiguer, battre doucement)

slooien slooyen sloyen

1390

-instable, avoir une marche chancelante ou être léthargique, remorquer ou traîner

-à l'origine un terme maritime, latéralement différer par rapport au navire

 

flamand occidental 'geslegen': battu, au sens fig. et litt.

 

équet (équé équer êtché êtchet)

18e siècle

écueil, récif

Toponymes:

-Bréquet (avec 'breed': large)

-Greniquet (avec 'groen' vert)

-Vitéquet (avec 'wit' blanc)

sker ancien scandinave

(récif)

islandais: sker

suédois: skär

danois: skær

norvégien: skjer skær

le norn des Shetland: skerri

 

scheer

1687

Petit îlot rocheux sur certaines côtes

 

flamand occidental: skeer

eschei (escheiz eschiez eschoi eschoiz escoi escoiz esquei)

11e siècle (Roland)

bateau de païens, grand navire de type scandinave

skeið ancien scandinave

(bateau de guerre)

danois suédois (rune): skeiþ

ancien anglais: scæd scægd sceid (1008 chronique anglo-saxonne)

 

schei, scheid

1046

de 'scheiden' (901): séparer

un navire rapide qui 'sépare' bien l'eau

équiper (equipper eschiper)

1120 St. Brandan

pourvoir un navire en hommes et en matériel, embarquer

skipa ancien scandinave

(mettre en ordre, arranger)

ancien suédois: skipa

ancien danois: skipae

le norn des Shetland: skip

schipperen

1781

mettre en ordre

peut être de *schippen (Gheraert 1376)

schepen scepen, scheeppen

1275

embarquer, charger des biens ou des personnes dans un navire, charger une cargaison, charger

de scip (skip, scep, schip): navire, bateau

1076 (scipleda)

 

esneque (eneke eneque eneske esnecca esneche esnecke esnege esneke isnechia)

1050 (isnechia, Miracles de saint-Vulfran)

long navire

snekkja ancien scandinave

(navire de guerre scandinave)

ancien suédois snækkia

ancien anglais snacc

islandais: snekka

norvégien: snekke

danois: snekke

snek

de 'snacken' ?(qui frappe rapidement: navire de guerre rapide et maniable)1485

1088 dans le nom de famille Snackart

influencé par 'snaak'? (snake 1574) serpent, animal rapide agile oblongue et dangereux)

 

-Vulfran, Wolfram ou Wulfram était un missionnaire franc chez les frisons et normands (7ème siècle)

 

estren

1155 (Brut)

amarre

strengr ancien scandinave

(cordage de l'ancre, amarre)

islandais: strengur

norvégien danois: streng

suédois: sträng

 

strink stringe strenge strinc strank

826

cordage, faisceau de fils, ficelles, quartier de terre oblongue

 

estuin

1155 (Brut)

cordage attaché à chaque extrémité de la vergue, permettant de l'orienter

stœðingr ancien scandinave

(bras d'une vergue)

tuijn tuin twijn

1285

fil retors ou corde

 

esturman (esterman estrumen strumannus)

1091 (cartulaire de Jersey)

pilote capitaine

stýrimaðr ancien scandinave (van stýrimann)

(kapitein van een (oorlogs)schip)

islandais: stýrimaðr

ancien danois (rune): sturimaþr

danois: styrmand

suédois styrman

norvégien: styrmann

stierman stuerman stiermannus

1285

pilote ou capitaine sur un navire

*stiura, stiere

1165-1190

volant

stieren, sturen

1265

diriger

man

901

homme

 

étac

1274 (en forme latine 'stakus')

rocher marin

stakrr ancien scandinave

(pile, tas, meule)

 

stako steck stake

avant 1193

perche, ce qui sailli

Toponyme:

-*staka (estai, etaie, ataie, atail (Staak, Nord de la France, avant 1193)

-*stakithi (stekithi Steekt, à Zwammerdam, Pays-Bas)

 

étrave

1394 (Rouen)

pièce de charpente qui s'élève de chaque extrémité de la quille

stafn ancien scandinave

(étrave) variation stamn

islandais: Stafn

norvégien: forstavn

danois: stavn

moyen anglais: staven (13e siècle)

staf stave

1200

staaf

stevene steve stavene staven

1114

étrave ou coque (proue et poupe)

 

la variation 'stamn' vient de stam (1390): tronc

 

évalinguer (éalingui évanlinguie évalynguíei)

19e siècle

lancer au loin, jeter avec force

 

éterlinguié éterlingué

pousser, jeter avec violence

 

valslöngva valslengja ancien scandinave

(catapulte)

 

slingheren slingen

1285

jeter avec violence, jeter avec une fronde

 

-comme dans 'beslingeren, verslingeren, afslingeren, vastslingeren, overslingeren'...

falle (fal fale)

16e siècle

jabot d'un oiseau, gorge, poitrine, estomac (d'une personne, d'un poisson), place entre la poitrine et les vêtements

falr ancien scandinave

(fer d'une hampe)

islandais: falur (lance, pique)

 

 

islandais: falr (raccordement) of fiall (peau)

allemand: fël

anglo-saxon: fell (peau)

ancien frison: fel

fel uelli tfel uel

901

peau, fourrure, revêtement naturelle des muscles du corps (de l'animal)

feste

1270 (Rouen)

cordage pour relier une embarcation à une rive ou à un quai, amarre

festr ancien scandinave

(corde, amarre)

islandais, le norn des Shetland: festi

norvégien: fest

ancien danois: väst

 

fast vaste

901

fixé

vastemaken

1240

fixer

vasten

1295 au sens de relier ou de potentialiser

 

-landvast (litt. terre-fixe): corde avec laquelle on fixe un navire stationnaire.

 

fifote (fifotte siflotte)

étoile de mer

 

*fif-fōt ancien anglais, renforcer par l'ancien scandinave *fim-fótr (cinq pieds)

 

vijfvoet

1567

étoile de mer (litt. cinq-pied)

 

flamand occidental; vuffoete (ou *viffoete, avec un 'i' comme dans le topônyme 'vive' (cinq)): étoile de mer

 

fisigardus figart figard

1030 (charte de Robert le Magnifique, Dieppe)

pêcherie de type haut parc

 

fiskigarðr ancien scandinave

(enclos à poissons, bassin, vivier)

ancien danois: fiskigarth 1210

danois: fiskegård

islandais: fiskigarður

anglais: fishgarth fistard fishguard

 

*fiskgard

enclos à poisson, avec les mots

fisk uisc visc visch vische

891

poisson

gardo gard gardon gart gaard

970

enclos, jardin

 

Peut être que le mot 'viskaar' en est une dérivation

viskaar

enclos de poissons capturés ou une sorte de réservoir derrière une barge à poissons, ce qui maintient le poisson en vie autant que possible (INL)

 

-on use 'gaard' très fréquemment en néerlandais

 

flâner (flaner flanner)

1625

perdre son temps, s'attarder

 

flana ancien scandinave

(marcher, se précipiter étourdiment)

flansen

1625

établir quelque chose d'une manière désinvolture ou insuffisante, négliger, flâner

 

flie (fliée fllie)

patelle (patella vulgara)

*fliða construction en ancien scandinave du Faeröers: fliða

(patelle)

anglais dialect: flidder flitter

 

flitter flenter flinster flinter flieter fliester

1782

disque ou rondelle

flique

1903

tranche de viande

flikki ancien scandinave

(flèche de lard)

Faeröers: flikki

ancien suédois: flikke

anglais dialect: flick

ancien anglais: flicce

 

moyen bas allemand: vlieke

Angelsaksisch: flicce (et flāēc, viande)

 

vlec vlecke vlicke

1252

la moitié d'un porc abattu, un côté de bacon (flèche de lard)

flēsk

891

flèche (vlees): viande ou chair

 

-flamand occidental: hoofdvlakke ou hoofdflakke (litt. tête-viande): fromage de tête

flondre (fliandre filonde filounde)

1966

poisson plat, flet

*flundra scandinave oriental (reconstruction)

suédois: flundra

danois: flynder

*flat flat vlat

1101

plat

fletan

grand poisson plat

 

lié avec flenter? (disque plat et mince)

flamand occidental: plate (pladīs 1163): plie (poisson)

 

flot (flo flod flodz floz)

12e siècle

courant provoqué par la marée montante

 

flóð ancien scandinave

(courant, marée montante)

islandais: flóð

norvégien suédois danois: flod

 

ancien haut allemand: fluot

ancien frison: flōd

 

 

fluot uloth ulůth fluodi fluode

901

courant, marée montante

 

-flobard (chaloupe de pêcheurs à Boulogne): vloedbaar (litt. flot-resiste) ce qui résiste au flot (ou, ce qui flotte)

flot (fllo flo fllot flyot fyo)

1966

troupe, bande

 

flloquet

flokkr ancien scandinave

(troupe, bande)

islandais: flokkur

danois: flok

suédois: flock

norvégien: flokk

anglais: flock (ancien anglais: flocc 894)

 

vlok

1617

troupe, bande, troupeau

 

 

flloquet, de 'vlokje': petit troupeau

flotte (flote flotta)

1031 (Histoires de Raoul Glaber)
armée navale participant aux expéditions vikings, réunion de navire de guerre ou de commerce

 

 

 

Autres sources:

flotte (flot)

ce qui flotte sur l'eau

floti ancien scandinave

(réunion de navire de guerre )

islandais: floti

norvégien: flote

danois: flåde

suédois: flotta

 

 

ancien haut allemand: flōz

moyen haut allemand: vlōz

ancien frison: flōt.

ancien anglais: flota

vloot vlote

1252

flotter

1371

petit navire

1376-1381

flotte de guerre, flotte marchande, association de navires naviguant sous un même drapeau avec gage de protection mutuelle

 

*flōt flot vlot vlote

1138

ce qui flotte sur l'eau

 

-flobard (chaloupe de pêcheurs à Boulogne): ce qui flotte, qui résiste à la marrée haute

 

gab (gabel gap gas)

1086 (Roland)

plaisanterie, moquerie

 

 

gaber (gabber)

1086 (Roland)

se moquer

 

 

-gabasser: sauter

gabb ancien scandinave

(plaisanterie)

islandais: gabb

ancien suédois: gab

 

 

gabba ancien scandinave

(se moquer)

islandais: gabba

ancien suédois ancien danois: gabba

 

 

gabben

1440

se moquer, rire ricanement, bafouer, éclater de rire, caqueter

-lié avec 'gapen' : avec la bouche béante

f-lamand occidental 'gabbe' (habbe, 1645): plaie béante

gapen

1201

bâiller

gapon

951

regarder avec la bouche ouverte

 

-gabaes gabaas gabber: un blagueur ou farceur

 

gade (grade gadelle garde gradille)

1611

groseille à grappes

 

gaddr ancien scandinave (aiguillon, pointe)

islandais: gaddur

danois dialect: gad

Schetland: gadd

 

ancien saxon: gard (tige, barre)

ancien haut allemand: gart (aiguillon, épine)

ancien anglais régional: gad

gerda gard gaert garde

507

aiguillon, épine, pointe

gaerde gadde gaarde gerde geerde gaert

1301

aiguillon, épine, pointe, tige, branche

graat grate (qui pique)

1380

arêtes 'de poisson)

 

gaire (gare gayre guaire guere guerre)

12e siècle

quartier de terre probablement de forme triangulaire

 

ancien français: geron giron gieron

 

geiri ancien scandinave

(quartier de terre de forme triangulaire)

ancien anglais: gāra

gēro ger gera gher ghere gere

961

quartier de terre pointu

(pièce conique d'un vêtement)

gaive (gaif gaifve gayve waif waive)

1312

épave marine

1254

perdu, égaré

 

veif ancien scandinave

(chose ondulante, ondoyante)

 

moyen bas allemand: geve

moyen haut allemand: gæbe

ancien norvégien: gæfr

ancien frison: geve, ieve

haut allemand: gebe, gäbe

gave geve gaaf

1276

ce qu'on peut donner ou recevoir gratuitement

génotte (giernote génotte gemotte janote jamote jarnotte jènote jemote)

13e siècle (giernote, Guillaume le Clerc)

noix de terre

 

autres variantes: gernotte guernotte

*jarð-hnot ancien scandinave

(aardnoot)

norvégien: jordnøtt

suédois: jordnöt

danois: jordnød

 

norvégien: jarðhnot

erdnote ertnote

1351

noix de terre

ertha

901

terre

not note

1240

noix

 

-flamand occidental: eirdenote (noix de terre)

gréer (agréer agreier gréier griyi)

1170 (St. Gilles)

équiper un bateau ou un cheval

greiða ancien scandinave

(équiper)

ghereiden gereden yreeden gereden

1220

préparer, équiper un bateau

 

griller (écriller égriller escriller grilli)

1160 (Rou)

glisser

*skriðla ancien scandinave

(fouler, glisser)

scriden schriden schrijden

1276

fouler avancer

 

grune (greune greume grunette grunne)

fond marin, haut-fond, suite de petits rochers qui n'émergent pratiquement jamais

 

variantes selon Le Héricher: groin, grun, crenne, craignes, grenne

grunn ancien scandinave

(haut-fond)

 

 

saxon: grune

groene groone grune gruon

1201

ce qui reste vert

(p.e. des rochers couverts d'algues qui restent humides autour et dans l'eau)

 

crune

1287

partie supérieure de quelque chose

-germanique: *krūningja-, un endroit situé au sommet

-Toponyme Kruiningen (Zeeland Pays-Bas)

 

guinda (vindas vuidas windas wydas)

treuil servant à hisser la voile des chalands de Loire

guindeau

treuil servant à hisser la voile

 

variantes: guindas

vindas 1155

 

vindáss ancien scandinave

(treuil, guindeau)

islandais: vindás

norvégien danois: vinde

Iers: undás

 

ancien norvégien: vind-âss

wintas windaes windase wenas

1273

treuil, guindeau

guinder (vinder winder)

1160 (winder, Rou)

hisser au moyen d' un treuil

vinda ancien scandinave

(hisser)

islandais norvégien suédois danois: vinde

winden

1265

se rouler, enlacer

wenden

1100

tourner

 

-lié avec giwandilon

1151

changer, se promener

(ha hâo haû ho)

milandre ou chien de mer

 

(morphologiquement, du néerlandais via l'ancien norvégien?)

hár ancien scandinave

(requin)

haeye haey hay (in tanthay) hai hei

1445

requin

hayen

1275

convoiter, se montrer chef (les manières d'un requin?)

 

hague

 

 

Variantes: haie haye

Le 'Haguedick' pourrait aussi avoir la définition de

'hague', 'hacke' (1224, champ): akker

'dick' (893, dic diche diche...): digue ou chemin

 

hagi ancien scandinave

(champ, clôture)

islandais: hagi

norvégien, suédois: hage

danois: have

ancien danois: hage

 

 

haghe

889

hage

1240

fermeture frontalière, buissons épineux, clôture avec des arbustes, haie

 

ou

hacke, acke, acker

1224

champ

 

hammer

ramer en sens contraire pour faire reculer le bateau (Seine)

hamla ancien scandinave

(tirer en arrière dans un contexte nautique, poupe en avant)

islandais: hamla (gêner)

 

hamen, de

hemmen

507

gêner, déranger

harmelen

avancer et reculer à nouveau avec la calèche (manoeuvrer)

 

han (haon)

souchet

 

Variante: hanette

hampr ancien scandinave

(chanvre)

norvégien, danois: hampa

ancien suédois: hamp

 

 

 

 

ancien saxon: hanap

moyen bas allemand: hennep

ancien haut allemand: hanaf, hanif

ancien anglais: hennep, henep

hannep

1343

chanvre

hemme

1481

chanvre, graine de moutarde

 

Kennep, hennip, kemp flamand occidental: kemp

1573

chanvre

-le mot peut être lié à 'ham' ?

(terre de bois et culture)

A Coutances en Normandie on a un harnais classique appelé 'paronne'. Outre la version en cuir , il a également été fait avec les tiges de la plante de chanvre (ou carex et roseaux). C'était un harnais léger et facile à porter pour les chevaux mais assez facilement usé. A Créances on coupait le 'han' dans les terres basses marécageuses: La mare du Broc (N: broek, broec: marais). Les tiges étaient environ 1 mètre de long.

hanfare (haimfare hainfare hainfaria)

1091 (coutumes et lois de Guillaume le Conquérant)

attaque d'une maison

 

heimför ancien scandinave, influencé par l'ancien anglais 'hamsoen' (attaque d'une maison)

 

 

 

 

 

 

ancien haut allemand fuoren

moyen haut allemand vüeren

haut allemand moderne: führen

ancien frison: fēra, fōra

henenvaren

1265

remonter

emporter, une construction avec les mots...

heen

1220

ici

fuoren

1151

mener

heim-fare (litt. maison-mener) mener à la maison?

heimvaren

1151

aller ou retourner à sa maison

*hēmbistellinn heembestellen

507

attaque d'une maison (voler une maison)

hēmsuoken (litt. maison-visiter)

1151

s'introduire avec violence, envahir

 

hanter

1120 (St. Brandan)

fréquenter un lieu, demeurer, résister

heimta ancien scandinave

(ramener à la maison)

heimen hemen

1368

habiter résider, demeurer

hēmitha heemte

1161

hēm ‘enclos; habitation’ avec suffixe: itha (abstraction)

 

har (hars, meervoud)

monter à cheval sans selle

hár ancien scandinave

(ceveux, poil)

 

 

ancien frison: hēr

hār har haer haar

1100

poil poils

 

*haars, pluriel saxon

 

hauban hoben (auban hauben hobenc hobent)

1155 (Brut)

cordage à tenir le mât latéralement

höfuðbenda ancien scandinave

(lien du sommet (du mât))

hovetbant hoefbande

1290

litt. hoofd-band, tête-cordon

compostion avec hoofd (tête) et binden/banden (lier)

 

hōvit houete hovet hoed hoefd hoft...

901

tête, sommet

banden

terme de marine: des liens à huniers, traversant deux longues bandes de tissu pour renforcer la voile

binden

1236

lier, attacher, relier

 

ou

hobben (balancer cahoter)

1588

terme de marine: cordes contre le balancer et ruminer en mer afin que le mât ne se libère pas

 

harin

mauvais ou vieux cheval

harousse

1849

vieux cheval usé

hárr ancien scandinave

(blanchi, vieux)

*hár-hross ancien scandinave

(vieux cheval)

hara heri

893

cheveux, couleur de dune

ors ros hors hers

855

cheval

 

-harousse: de 'haar-ros' (litt. cheveux-cheval): cheval poilu (des poils qui poussent avec les années, de là: vieux cheval)

 

hautgard (hau-gard haûgard hogard)

enclos pour les tas de grains

*haust-garðr ancien scandinave

(enclos de la moisson)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ancien saxon: gardo (enclos)

ancien haut allemand: garto (cercle, enclos)

ancien anglais: geard (enclos)

ancien frison: garda

*oogstgaard

oghest houst hoest oest ogst...

1236

moisson, aout

gardo

951

jardin

*garda

enclos, jardin

*olecharde

8e siècle, jardin des abeilles

gaard gaarde garde (diminutif: gardijn)

701

jardin clôturé, court

...

-autres combinaisons avec gard: bīgardo, bōmgardo 950, nutgardo, wīngardo

-ogerden: nom féminin. de oghest 'oogst' (moisson) en *garda-, *gardan- 'enclos, court'. Ou de *auda- 'richesse,' et *garda-, *gardan- 'enclos, court.

 

haule (haulle)

pente, déclivitté

 

 

 

 

 

haule (hole)

puit, vallée étroite

hallr ancien scandinave

(pente, déclivité)

norvégien, suédois, le norn des Shetland: hall

 

 

 

 

 

islandais: hol

heltha hel helde hilde helle

1094

pente, déclivité

hille hil hul ul

1315

colline

 

hol holle hole

768

creux, vallée en forme de bol

 

have (hav haveneau havelet havenet ravenet rav'né )

filet pour la pêche à la crevette

 

 

 

ailleurs:

filet pour crevettes ou pour les oiseaux

 

 

 

 

 

 

háfr ancien scandinave

(sac, poche)

islandais: háfur

le norn des Shetland: hovi

dialecte anglais: haav

 

norvégien: háf (mer)

moyen haut allemand: hap

Nieuwhoogduits: Haff

ancien anglais: hæf

Fries: hef

suédois: haf.

 

pour 'havenet':

*háf-net ancien scandinave

 

hefnet

filet pour le poisson

flandre occidental: hefnette hefnet (carrelet, filet)

 

haf

1174

mer

 

 

 

 

 

 

 

 

havre (hable hafne havene havne haule)

12e siècle

port (de mer) naturel

höfn hafn ancien scandinave

(port naturel)

 

haut allemand moderne: Hafen

ancien anglais: haefene

ancien frison: havene

havana hauan havene have

1138

port

have

1151

propriété, biens, possession

haf

1174

zee (d'ou habitation à la mer)

-flandre occidental: have zeehave (haeve): port. Havestad (litt. ville-port)

-Nom de famille: Haver (habitant d'un port?)

 

hel

1155 (Brut)

gouvernail

*helm westique (thiois) met invloed van ancien scandinave hjálm

(manche, poignée du gouvernail)

 

allemand: helm

moyen haut allemand: halme halm

ancien anglais: helma, anglais moderne: helm

 

hel helm

1150

gouvernail, barre

ho (hop hoperel)

1453

petite baie dans la falaise

hóp ancien scandinave

(petite baie encastrée)

islandais: hóp

le norn des Shetland: hub

 

anglo-saxon: hôp

 

hop

1401

port, crique, anse

holgurdine

voir bagordinge

 

 

 

homard (homar honmard houma houmar houmart)

1558

hummar ancien scandinave

(homard crustacé)

islandais: humar

norvégien, dialect: hummar

suédois danois: hummer

 

norvégien: humarr

 

hommer

1681

poisson mâle

1872

homard comestible

 

hom

1567

gonades chez les poissons mâles; sperme de poisson

 

aussi: hommich

1450

moisi

 

hougue (hoga hoge (12de) hogue hoguette houguet houguette)

1062

monticule

haugr ancien scandinave

(colline, hauteur, tumulus)

islandais: haugur

norvégien: haug

suédois: hög

danois: höj

 

ancien haut allemand: hōī, hōhī

moyen haut allemand: hō, hōhe

allemand: Höhe

hōi, hoghe, hohe, hoi, hoi (ou hoe) hoi, hoghe, hoge

901

point culminant, sommet, terrain haut

 

houle 1 (hole houole hul)

1484

trou, cavité

 

 

 

 

 

 

 

houle 2 (houlette)

1870

(entrée d'un) terrier

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

hollevari

tumulte, creux, causé par les vagues

 

houlette

terrier du lapin

1 hol ancien scandinave

(cavité)

dialecte norvégien: hol

suédois: hål

anglais: hole

 

 

 

2 hola ancien scandinave

(puit ou trou dans la terre)

norvégien: hola (gat)

suédois hala (gat)

danois: hule (grot hol)

 

 

ancien frison: hol, hōl

hol holan hole holen holes holon hul hur ole

768

trou, cavité, forme de bassin

hol hola hole -ola -ole

1084

creux, trou, puit, grotte, caverne, cavité

 

Toponymes:

-holebekiI (*Hollebeek Hulbias 866, Hourpes Hainaut B)

-Hole bij Aksel (Flandre zéelandaise Nl)

-Holebeke (Hollebeke 1301 Oudenaarde B)

-Hollebeke (Hollebeke 1294 Tiegem B)

-die holebelc (De Holle Bilk, 1293, Leffinge Flandre occidentale B)

-Holestrate (Oedelem 1279 B)

-Holewech (Holen wech, Herderen 1280 Limbourg B)

...

nom de famille: Van der Hole (1251 Flandre orientale B)

 

 

-hollevari: composition avec 'hol' et 'varen' (holvaren hollevaren ?) Lié avec des mots comme vorevaren, voorvaren, volvaren, ommevaren...

 

 

-houlette: holletje holetje (petit 'hol')

houmet (holmus, hommet, honmet, houmé, houmiâos, hulme,hulmus)

1026

île, presqu’île, rocher

 

 

houlle

colline arrondie

 

 

 

hólmr ancien scandinave

(îlot)

islandais: hólmur

danois:holm

norvégien: holm

dialecte anglais: holme

 

 

 

houlle: norvégien: hóll

holm holme helm

1250

île dans une rivière, terre endiguée

 

holm holme helm

1250

hauteur, colline

houlle, lié à 'hil hille hul ul': colline

 

-flamand occidental 'tronkholm(e)': type de sol mouillé dans un champ; lieu marécageux ou une ligne dans la terre, de sorte que la charrue et les chevaux doivent continuer à marcher, pour ne pas s'enfoncer. (chez De Bo)

hourde (houorde)

1643
trou d'avéran

 

 

 

 

 

hourder (bij metselwerk: vullen)

Robin: islandais: fodrer (pels)

 

hurð ancien scandinave

(porte)

islandais: hurð (porte à battant)

 

 

 

 

gotique: 'haurds', porte

horde hurde huyrde, huerde hor

1284

natte, objets en osier, en rotin

hordijs

1260

palissade, retranchement

 

 

hourder: horden (vullen van vlechtwerk bij vakwerkhuizen)

houvelin (houbelin houélène houlin)

1870

araignée de mer

 

 

 

 

 

 

houvet

tourteau

hófr ancien scandinave

(sabot)

 

anglo-saxon: hôf

ancien haut allemand: huof

ancien frison: hof

moyen bas allemand: hôf,

anglais: hoof

 

 

dialecte norvégien: hov

carapace de crustacés

hoef houven hoof

1287

sabot

1268 dans 'hoefnagel': clou à ferrer

 

 

 

 

 

 

houvet: hoevetje (petite 'houve' d'après la forme, même chose avec 'houvelin' ou 'lin' est le diminutif)

 

 

hune (heune)

1170 St. Gilles

tête de mât, panier de mât

húnn ancien scandinave

(tête de mât)

le norn des Shetland: hun

anglais: hound (hūn 1205)

hune huin

1301
tête de mât

 

-lié avec 'hent, hoent, hente, unte'?

1399

fin, tête, sommet, jusqu'à

-lié avec 'hendeste henderste hentste'?

qui est le plus loin, au plus haut point

 

itague

1155 (Brut)

cordage servant à hisser

 

*út-stag ancien scandinave

(cordage en dehors)

ancien norvégien: stag

 

 

moyen bas allemand: stach

anglo-saxon: staeg

anglais: stay

norvégien islandais suédois danois: stag

 

stag

1575

cordage qui doit supporter une poutre

 

*utstag ou *uitstag, de 'ut' (dehors) et 'stag' (staak)

stako

1193

perche, bâton, socle en bois, soutien

kenar (canardus kenarz)

1170 (canardus, St. Gilles)

navire (de charge)

knörr ancien scandinave

(navire (de charge))

ancien anglais cnearr

moyen irlandais: cnarr

islandais: knör

le norn des Shetland: knorin

knarr

navire de viking, précurseur du 'kogge'

knar knare, knaar

peut être à comparer avec le moyen anglais. knarre, knar et le suédois knarr, qui signifient toujours quelque chose de dur, rugueux ou malplaisant

-flamand occidental: knarrig: fort, dur, tenace (Loquela 1907)

-oude knar (vieux 'knar', homme âgé) qui fait un bruit de crépitement raide comme un vieux chariot ou un navire?

knarren (knerren, knarsen)

onomatopée, qui produit plusieurs bruits de craquements ou de broyage

 

lague

marais au bord de mer, tache de sable, mare de sable entourée de hauts-fonds

lögr ancien scandinave

(mer, lac, eau, liquide)

Angelsaksisch: lagu (rune ᛚ) liquide, eau

 

 

 

ancien anglais: *læ(c)c, *læce, *le(c)c, *lece (fleuve, marais)

laka leka laca lacke laco lec leca leke laken...

723
cours d'eau, mare, flaque, lac

 

toponymes:

Laka (Laak et Lek, Utrecht, Zuid-Holland Pays-Bas)

Laka (*Laak, waterloop St.-Pieters-Leeuw, Vlaams Brabant B)

Lacha Laca (Laque, Nord de la France)
Lakan (Laken, Brussel B)

Leka (Leke, Flandre occidental B)...

 

lanet

petit filet de pêche rond

 

lanet

filet que l'on serre

lané

filet pour attraper des crevettes

*lag-net ancien scandinave

(un filet de pêche que l'on pose)

 

 

norvégien: leggja (poser) et net (filet)

legnet

net carré plat qui est plongé dans l'eau

leg-net (litt. pose-filet)

 

 

-leg: une descente ou une remontée de certains types de filets de pêche

 

lieu (liu lueu)

1559

poisson de mer carnivore, colin

lýr ancien scandinave

(poisson de mer, lieu)

Noor: lyr

islandais: lýr

 

cabillaw cabbeliauwe kabeljauw bakkelauw

12e siècle

kabe (germanique *kuppa- : en tête”; lié à l'ancien anglais 'copp': en tête, sommet) et 'ljauw' (poisson, comme 'louw': tanche)

londe (-lon)

1077

petit bois

lundr ancien scandinave

(petit bois)

islandais: lundur

norvégien suédois danois: lund

anglais: lound loiunt

londe

1139

terre qui n'est pas labouré

 

-'England' s'écrivait 'Engelonde' autrefois

-'Lond' et 'land' sont parfois utilisés de manière interchangeable (également dans leur sens). On trouve en Normandie plus de 45 fois 'La Londe' comme toponyme d'un village.

Toponyme: Londerzeel (Lundersella 1139, Belgique) 'Londer' ne viendrait pas de 'Lundher' mais de 'londe': salle sur un terrain non élaboré. On voit les variantes 'lond' et 'lund' aussi en Normandie.

 

mansloth (masloth)

11e siècle

tenure rurale

 

manslot ancien scandinave

(tenure rurale)

ancien anglais: mannahlot (956) manslot (part de terre octroyée)

lot lodo loto

avant 1140

partie, part, impôt sur la cession d'une parcelle

*manslot: mansdeel: part qui revient à un homme

 

marsouin

1396
mammifère marin

marsvín ancien scandinave

norvégien islandais: marsvín (sorte de baleine)

suédois danois: marsvin

 

 

ancien haut allemand: meriswīn (dolphin)

ancien frison: mere et swīn

 

merisuuin meriswīn merzuin meerswijn maerswijn merswijn)

891

meerzwijn (litt. mer/lac et cochon) (cochon de mer) (flamand occidental: meerzwin)

marsouin

 

mare (mara)

mara (latin 11e siècle)

petite étendue stagnante

marr ancien scandinave

(mer)

norvégien: mar (mer)

le norn des Shetland: mar (mer, zone de pêche en eau profonde)

 

meri maro mere mare mara mer mera...

691

eau, petite eau étendue stagnante, lac, mer

mare

1291

du latin 'mare' (mer)

mare maeere maere mar mare(n)

1267

cours d'eau naturel (du germanique *maru-, cours d'eau naturelle dans une zone maritime) INL

maar mare maer

canal dans une ancienne ville Zélandaise Maris (794)

 

mauve (máouve mâove maouve maulve mave)

12e siècle (mave)

mouette

már ancien scandinave

islandais: már (étroit svelte)

 

norvégien: mavr

anglais: maew

germanique: *maiwa (étroit)

 

mewe

1287

mouette

melle (mèle)

1560

anneau

 

 

variante: melle, mouelle

anneau (pour en fixer un animal)

 

meller (verbe)

 

mella ancien scandinave

(agrafe, boucle noeud coulant)

norvégien: mella (petit anneau)

 

 

norvégien: mella (noeud)

islandais: mal (fibula)

 

malie maelge

1250

anneau pour fixer quelque chose

INL laisse venir du français, Lepelley et Ridel du norvégien.

 

 

 

'meller' de 'maliën' (fixer)

merque (mer merc merq mers)

1170

marque, borne limite d'un terrain, point de repère, zone de pêche

 

ailleurs: tache sur la peau, verrue, borne

merki ancien scandinave

(marque)

islandais, le norn des Shetland: merki

norvégien danois: merke

suédois: märke

moyen anglais: merke

 

ancien saxon: marka

ancien haut allemand: marha

ancien frison: merke

ancien anglais: mearc

gotique: marka (frontière)

ancien norvégien: mǫrk (bois, souvent 'frontière')

 

merk merke

1323

marque, signe, point de repère

marka marca marcha mark maerke

675

frontière, borne, zone frontalière, limite d'un terrain ou d'une terre

marke

1272

marécageux

mielle (mièle miella)

1325

terrain sableux au bord de mer

 

 

 

sable de dune

melr ancien scandinave

(banc de dune de sable où pousse de l'herbe)

norvégien: mjele mjaele

suédois dialect: mjälla

norvégien: mjelr

le norn des Shetland: mel (terrain caillouteux)

 

islandais: melur

mul mulle mol mil

1285

sable, poussière, zand, stof, sol sec détaché, losse droge grond, poudre fin, débris

melme melm, milmen

terre sèche, poussière

mele meel

1240

pulvériser en poussière

 

Toponymes:

-Hamme-mille (Brabant wallon): de 'ham' ou 'heim' (maison) et 'melnâ' (sable, fine poussière)

-Molter, Multeri, de 'mul' (poussière) et 'haru' (colline): colline sableuse

-Melle 1270 (Oost-Vlaanderen B) peut avoir la même signification. (ancien néerlandais 'melnâ')

 

milgreu (melgreu mielgrain milgré milgru millegreux)

1403

oyat

 

*mel-grös ancien scandinave

(herbage de dune)

mil: voir mielle

gersi gras grese gherse gers

970

herbe

gruoni grone grůn gruono gruonom...

857

vert

 

littéralement: *milgras (mul-gras: sable-herbe) ou *milgroen (mul-groen: sable-vert)

 

mucre (remucre)

1750

pourri, mousi, humidité

 

 

 

 

muck mucre muque

fumier, ordures, saltés

 

mykr ancien scandinave

(fumier)

norvégien: myk

suédois dialect: mök

danois: møg

anglais: muck

muken meuken muiken moeken

1406

devenir tendre ou mou, devenir poussière

muke

maladie des jambes des chevaux, lié avec 'mou'

bemokkelen

salir, souiller

 

-flamand occidental: besmuken (salir, moisir) besmukt (sali, moisi)

 

muler (muláe mulaer mulé mulō)

1750

bouder

 

 

 

se mulaer

grogner, chicaner

mulard

têtu, grognard chicaneur

múli ancien scandinave

(gueule)

danois: mule

 

 

 

 

 

 

ancien frison: mūla, mūl

mūl mule muul muil

1101

gueulle, personage brutal, bouche, bec

-flamand occidental: mule

mulen muylen muilen

1550

bouder, faire la moue, tirer une grimace, grommeler, grogner

-mulard: mulart mulaerd, mulaard

1227

grognard, chicaneur

 

namps (nammum namnun nampt nans nant)

1091 (du latin 'nammum')

gage

 

 

 

1255 nantir: prendre en possession

namps

garantie, preuve

 

nám ancien scandinave

(prise de possession)

islandais moderne: nám (saisie)

ancien anglais: nām (saisie de biens)

 

-INL: de l'ancien français 'nampt' et 'nant'

-Larousse: du scandinave 'nām'

-Duméril : du saxon 'nam'

nampt

1250-1550

terme de jurisprudence, satisfaire un créancier

naman (nam nami naman nema ginumena)

901

prendre, prendre en possession (verbe 'nam': pris)

name naâm (de prendre)

retirer ou voler des biens (du bétail) par force, le pillage, le vol

nez

18de eeuw

cap

 

nez nes ness

cap promontoire

 

nes ancien scandinave

(cap)

islandais, norvégien, le norn des Shetland: nes

danois næs

 

nessi nesse nes

918

langue de terre, terre qui pointe dans l'eau

 

-beaucoup de toponymes avec 'nes'

nodra

(extrémités de) la vergue

*nauð-rá ancien scandinave

(litt. nécessité-vergue, vergue de secours)

 

*nōtrā *nōt-raha

1180 nodra (Nord de la France)

noodra (litt. urgence-vergue) , reservera (litt. réserve-vergue): traverse temporaire à un mât qui peut fournir d'urgence pour un soutien supplémentaire.

 

orphie (horfi horphilz orphi olphi)

1549

poisson à bec pointu

hornfiskr ancien scandinave

(poisson à corne, orphie)


islandais: hornfikur

suédois danois: hornfisk

ancien anglais: hornfisc

hoornvisch hoornvis

1599

litt. corne-poisson: orphie

de:

horni hoorn

10e siècle

corne d'un animal

fisk uisc visc vische visch

891

poisson

 

-hoorntje, litt.: petit poisson (Diksmuide B)

 

poulet (polet pollet)

12e siècle

anse, baie de forme arrondie

 

 

 

 

pou

bourbier

poulier

banc de sable dans la mer qui est sous l'eau à marée haute.

Le pire du chemin entre Elbeuf et Bourgtheroulde (1830) a été appelé pou(l)bleu.

Poulldut, littéralement 'trou noir' (est peut-être une forme ancienne du mot polder) est un village dans le Finistère, à l'embouchure de la Cimperlé.

pollr, van poll ancien scandinave

(pièce d'eau, trou d'eau, anse arrondie)

norvégien: poll

le norn des Shetland: poll poil

 

 

anglais moderne: pool

ancien frison: pōl

puol poel pola pule puola ...

918

anse, pièce d'eau, anse arrondie

-poulet, de poelje, poeltje: diminutif de 'poel'

 

-Toponymes avec 'poel'

Poele (à Sint-Pieters-op-de-Dijk, Brugge, België)

Abtspoel (à Oegstgeest, Zuid-Holland

Poeldijk (à 's-Gravezande, Zuid-Holland )

Poelpolder

Poelgeest (à Oegstgeest, Zuid-Holland)

*Poelmeer (à Utrecht ou Noord-Holland)

Akspoele (à Ruiselede Flandre occidental)

Bampoele (à Krombeke, Poperinge Flandre occidental)

Dechelpoel (à Ganshoren Brussel

Vogelpoel (à Kortemark, Diksmuide Flandre occidental)

*Herdespoel, lieu inconnu à Herbelles, Saint-Omer Noord-Frankrijk)

-Le mot 'polder' (polra) est-il lié avec 'poel' ? Les 'Polders' étaient d'abord en Flandre (en au Kent).

 

quille (tchelle)

1382 (Rouen)

quille d'un bateau

kjölr ancien scandinave

(quille d'un bateau)

islandais: kjölur

norvégien: kjøl

suédois: köl

danois: køl

moyen anglais: kel

 

moyen bas allemand: kil

ancien anglais: cele

moyen anglais: kele (anglais: keel)

ancien norvégien: kjǫlr.

 

 

kiel kiele

1291

(parti d'un) navire, quille, bois longitudinale inférieure dans un navire

 

raque

1359 (Rouen)

demi-cercle de bois permettant de relier la vergue au mât et de le hisser

rakki ancien scandinave

(collier de mât)

islandais, le norn des Shetland: rakki

norvégien danois: rakke

suédois: rack

 

anglo-saxon: racca

rak

1659

bande de voile, support qui permet de baisser et fixer la vergue autour du mât.

lié avec 'rekken'

-rek, du verbe 'rekken', objet tendu ou étiré

rec

1287

objets en bois, dont un peut placer quelque chose ou dont on peut accrocher quelque chose

 

racle rak

collier de racage

 

de 'raquer'

nettoyer ratisser

 

 

 

rakki ancien scandinave

(collier de mât)

islandais, le norn des Shetland: rakki

norvégien danois: rakke

suédois: rack

 

 

 

norvégien: raka (ratisser du foin)

rakken

1573

nettoyer, faire un (sale) boulot

flamand occidental: rakelen (ratisser) on finit le travail en ratissant.

rake raak

dans 'raecstaele' (13e-16e siècle)

outil pour ramasser quelque chose

diminitif: rakel (ou flamand occidental: rakle): (petit) râteau

raak: vieux terme pour un 'paternoster' chez les pêcheurs (un chapelet ou chaîne avec des perles de bois)

rakje (rakel?): petite ligne, d'une extrémité de l'étrier sur la fourche, autour du mât, au moyen d'un œil à l'autre extrémité de la griffe, étendant vers le bas, avec laquelle on peut tirer la griffe contre le mât.

rakband: (bordage)une corde, souvent avec des pièces et demi-lunes pour attacher le guindant au grand-voile. Ils utilisaient éventuellement des lanières de cuir à cet effet.

 

raz (raa ras rast)

13de -14de eeuw

courant marin

rás ancien scandinave

(courant de mer)

islandais: rás

norvégien dialect: raas

suédois rås

 

rasc rasch ras

1265

au rythme rapide, plus tard: un bain à remous ou vortex: quelque chose qui coule à un rythme rapide.

regretter

1040 (St. Alexis)

pleurer (à haute voix), se lamenter

 

lié à grichir?

pleurer

 

gráta ancien scandinave

(pleurer, se lamenter)

criten kriten

1267

pleurer à haut voix, hurler, criailler

crischen

1287

gricher: de 'krijsen', flamand occidental 'krisjen' signifie 'pleurer à haute voix avec des sons aigus', criailler

 

rêquer (rêcher)

gauler des pommes, ramasser les derniers fruits tombés

 

 

 

 

rêquaer, rêchaer

de laatste vruchten oogsten

rekja ancien scandinave

(étendre, allonger)

islandais: rekja

suédois: räcka

danois: række

le norn des Shetland: rekk

 

 

norvégien: *rekja (étendre) of raka (ratisser du foin)

 

recken rekken

1240

étendre, allonger, étirer, serrer, saillir

 

 

 

 

-rakelen? (ratisser ensemble: ramasser)

ris

1155 (Rou)

rangée de garcettes

échelle de la force des vents (La Hague)

 

rif ancien scandinave

(ris)

islandais: rif

norvégien: rev

suédois: ref

danois: reb

reef rif reve

1407

Une bande étroite de la voile, qui est ingéré par trop de vent fort

rib ribbe

1240

ce qui donne une fermeté à un objet ou corps.

 

rist riste rijste rijst ris rits

1380

quelque chose de tordu ou tressés ensemble

 

 

rogue

1776 (rogué)

oeufs de poissons

 

 

 

roque

hrogn ancien scandinave

(oeufs de poisson)

islandais: hrogn

norvégien suédois: rogn

 

moyen bas allemand: roge rogge

ancien haut allemand: rogo

 

roge roch

1287

oeufs de poisson, frai du poisson

rogen

frayer

rogue (rogre)

1180

agressif

1214

regarder avec mépris, hautain

hrókr ancien scandinave

(corneille)

ruok ruch roec rokes

1096

freux, oiseau noire qui ressemble à une une corneille

 

Toponymens:

-ruokonberg (*Roekenberg Limbourg, Pays-Bas)

-ruokasthorn (*Roeksdoorn, Rokesdorn, Roquetoire à Sint-Omer Nord de la France)

 

rohart (roal rochal rohal rohallum)

13e siècle (de la forme latine 'rohallum')

ivoire de morse

hrosshvalr ancien scandinave

(morse)

islandais: hrosshvalr

ancien anglais: horshwæl

 

composé de 'ros/hors' (cheval) et 'wal' (baleine):

ros ors hers

855

cheval

wal (ancien néerlandais. *wal)

1163 dans 'walfisk' (baleine-poisson)

1240 dans walvesch, walvesg (baleine-poisson)

baleine

walrus walros

-échangé en néerlandais en 'wal' et 'ros': walros walrus (1594, mais 'galerous' (walrus) existait déjà en France en 1205)

rum (rem reum reun run)

1415

espace sur un bateau

rúm ancien scandinave

(espace sur un bateau)

islandais: rúm

suédois, danois, le norn des Shetland: rum

 

ancien haut allemand: rūm (espace intermédiaire) ancien frison: rūm (pouvoir de libre possession)

 

rūm ruom ruum ruim

901

espace délimité, chambre

espace sur un bateau

 

run

courant entre deux mers, entre une île et la côte ou entre des rochers

run ancien scandinave

(courant)

norvégien: run (petit courant)

 

moyen bas allemand: renne, ronne, runne

moyen haut allemand: rinne, rënne

ancien haut allemand: rinna

 

renne rinne ren rin

1300-1450

cours d'eau, canal, courant, gouttière

rennen

1220

courir

sandon (sando sandron saundoun)

ver de sable

*sand-ormr ancien scandinave

(litt.: sable-serpent)

sand-orm zand-worm

1765

litt. sable-ver: ver qui vit sur le fond marin

sant sand zant zand...

893

sable

wurm uuorm worm...

801-810

ver (serpent)

 

 

saunet (sannet)

1765

grand filet utilisé pour la pêche en mer

 

*sjá-net ancien scandinave

(litt.: mer-filet)

*zeenet

litt. zee-net, de 'mer' et 'filet'

sēo seu seuues seuuis seuue se....

793

mer

net

1240

filet (1176: membrane)

-zetnet

(litt. met-filet) filet de poisson que l'on met dans l'eau

 

sigle (cingle single)

11de-13de eeuw

voile d'un navire

Westique (thiois): *segel, influencé par l'ancien scandinave sigla

(voile)

norvégien: segl

segil

891-900

voile (d'un bateau) dans le mot s[e]g[i]lg[e]rden (tiges de voile)

seil segel

1240

voile d'un navire

 

staon

1710

étrave

stafn stamn ancien scandinave

(étrave)

islandais: stafn

norvégien: forstavn

danois: stavn

moyen anglais: staven

 

moyen bas allemand: steven

anglo-saxon: stemn, stæfn, stefn

anglais: stem

ancien frison: steven(e)

 

stevene stavene

1325

étrave, bout du bateau steven

 

-lié à stam/stemme? (1350, tronc d'un arbre)

-1440 vorestevene, voresteven, voorstevene, veursteve: litt. devant-étrave: proue

 

stur (moyen breton)

1464 (Catholicon)

gouvernail

stýri ancien scandinave

(gouvernail)

islandais: stýri

*stiura stiere sture stier

1165-1190

gouvernail

 

super

boire en aspirant, aspirer

 

supaer super supé

boire en aspirant bruyamment,

-supé un oeuf (se dit encore en Flandre occidental)

-souéfé: aspirer (remarque le changement phonétique p - f)

súpa ancien scandinave

(boire, laper)

norvégien suédois: supa

suédois: søbe

 

norvégien: súpa

supen sepent zuipen

1240

boire, humer, siroter, se régaler de boisson, aspirer

 

slurpen slorpen

1477

aspirer audiblement

sippen

siroter

 

tangon (taungoun)

algue marine, laminaire

ϸang ancien scandinave

(algue marine)

islandais: ϸang

norvégien, danois, le norn des Shetland: tang

suédois: tång

 

allemagne: tange (algue marine)

pour la similarité:

*tong(e)

 

langue

*tang(e)

951

tenaille

pour le goût:

tangher

1287

d'un certain goût âcre

 

tangue (tanga tangua tanque taungue)

1186

sable vaseux (engraisseur) que l'on recueille dans les estuaires du littoral de la Manche

 

 

 

tangi ancien scandinave

(langue de terre)

islandais: tangi

norvégien danois: tange

suédois: tånge

le norn des Shetland: tongi

tanga tange tanghe tang

951-1000

promontoire en forme de tige, langue de terre

tange

colline sableuse

'tanque' en ancien français est une emprunte de l'ancien néerlandais (selon INL)

 

Toponymes:

-Ter Tangen (tanga *Tange à Grimbergen B)

-Boertange, Borgertange (Vlachtwedde Pays-Bas)

-Zandtange (Onstwedde Pays-Bas)

-Hanetange (Ter Apel Pays-Bas)

-Kloostertange (Pays-Bas)

taud (tialz taude)

1170 (St. Gilles)

tente sur un bateau

tjald ancien scandinave

(tente sur un bateau)

islandais: tjald

ancien danois: tiald

telde

ancien mot pour tente (Kiliaen) INL (donc avant 1240)

tent tente

1240

tente, séjour temporel de matière légère

 

tille (til tile tire)

1236

(portion de) pont,

logement en dessous du banc à l'arrière d'un bateau pour ranger du matériel

 

tillac (terme maritime: planche)

Ridel (tillac, français) ne peut expliquée le suffixe -ac. Mais cela peut bien être un diminutif (voir à droite chez les toponymes)

 

ϸilja ancien scandinave

(plancher, (portion de) pont d'un bateau)

islandais: ϸilja

norvégien suédois: tilja (plancher)

danois: tillie

 

 

 

ancien anglais: ðel (planche)

anglais: theal (planche)

ancien anglais: ðille (planche et plancher)

Le frison connaît 'telle' (aire) et 'dealje' (planche, plancher)

 

dele

1308-46

planche, plancher

til tille

1456 (Tilleke 1140)

planche, pont fait de planches

duiventil

1623

petit logement en bois pour les pigeons (duiven=pigeons)

 

Toponyme: Tilleke (1140 Tilques France) Petit logement en bois ou lié avec 'delte dilte' (1250-1550: fenil, fait avec des poutres en bois.

-ke: dimlinutif en flamand (bloem - bloemke = fleur - petite fleur)

tille

1120 (psautier d'Oxford)

hache (de charpentier)

 

 

 

tilli

fractionner, tailler

telgja ancien scandinave

(couper, tailler)

islandais: telgja

norvégien: telgje

suédois: tâlja

danois: tælle

taelgen tailgen taliën

1339

behouwen bewerken, kerven, kepen, insnijden

tailge taelge, talie, taelie, taelgie, taille

1254

insnijding keep kerf

 

lié avec...?

dēlon deilon deelen

901-1000

delen, verdelen, splitsen

ancien haut allemand teilen

moyen haut allemand teilen

allemand teilen

ancien frison dēla

 

toenart (toenar toënart touenart tuenard tuenart)

11e-12e siècle (chanson de geste 'Gormont et Isembart', les événements se passaient en territoire thioise)

bouclier rond

toenaðr ancien scandinave

(aide, assistance, secours)

Toenaderen

proche, s'approcher

toenader (*toenaert): iquelqu'un qui s'approche

 

toenart, de toonaard?

-la partie visible du bouclier quand quelqu'un s'approche? (lié avec 'togen' ou 'tonen': montrer)

-quelqu'un qui ose se montrer

 

tolet (toliz tollet toulet)

1385 (Rouen)

cheville de bois

 

tolet

terme maritime: cheville de bois avec un élément qui pivote

 

ϸollr ancien scandinave

(cheville de bois)

islandais: ϸollur

norvégien: tol toll

suédois: tull

danois: toll

anglais: thole

dialecte anglais: towl

 

dolle dol

1286

pivote, cheville de bois, rame, aviron

 

 

 

tondre (toundre tundre)

amadou, qui prend le feu aisément

 

 

tundr ancien scandinave

(mèche)

suédois et ancien danois: tunder

danois: tönder

 

moyen bas allemand: tunder

moyen haut allemand: zunder

ancien haut allemand: zuntra

anglo-saxon: tynder

anglais: tundër tinder

tonder tunder tondel

1477

qui prend le feu aisément

 

-tendelen: allumer

torp

domaine rural dépendant et secondaire

 

ϸorp ancien scandinave

(habitation secondaire)

islandais: ϸorp (village)

norvégien, suédois ancien danois: torp (petite ferme)

 

ancien frison: therp

þorp thorp torp turp dorf dorft thorf ...

802-817

village

trop troep

1285

collection, tas, troupe

 

Toponymes:

-trop (1180 * thorp, Dorp Nord de la France)

-thorp (*Dorp, Tourbes à Ath, Hainaut)

-akkasthorp (918-948*Akkesdorp, lieu inconnu en Noord-Holland Pays-Bas)...

 

torve

1870
gazon combustible, tourbe

torf ancien scandinave

(tourbe)

islandais suédois: torf

norvégien: torv

danois: tørv

 

 

turva turf torve torf

1126

tourbe, gazon combustible

 

nom de famille: Torf Torfs Turf Turfs (tourbier)

tost

1633 (Dict. de la langue Bretonne)

banc de rameur

toft topt ancien scandinave

(parcelle bâtie ou à bâtir) banc de navire

 

moyen bas allemand: ducht

allemand: Ducht

rhénan: doft (maison d'attente)

ancien haut allemand: dofta, dosta

ancien anglais: þofte

ancien norvégien: þopta

frison: doft, docht, groningeois: dochte, dofte ‘(planche non fixée sur un chariot)

docht doft dost

1286

banc de navire, banc de nage

tot

11e siècle

ferme, village

topt ancien scandinave

(parcelle bâtie ou à bâtir)

norvégien: tuft (habitation)

anglais: toft (woonplaats en bijgebouwen)

 

hof, (te)*hofte *toft

ferme et ses dépendances

avec le 't (suffixe collective pour l'ensemble des bâtiments)?

hof

929-962
enclos, ferme

 

 

-'dorp' a aussi une attestation de suffixe collective -t: 'torft'

-werf, werft: chantier naval

-nom de falille: van het hof, van 't hooft, te hoft, thoft, Hof, Hoff, Höfte, Hôfte, Ter Hofte, Ten Hoften, te Hofte...

beaucoup de toponymes avec 'hof' (voir INL chez 'hof')

-hovet (ferme, Flandre occidental B)

-de Höfte (hameau Onstwedde Pays-Bas)

-voir chez Normandie, topographie, toponymes en -tot

 

tuit

11de eeuw

défrichement

ϸveit ancien scandinave

(défrichement)

norvégien: tveit (woeste grond rooien, ontbossing)

ancien danois: tved (weiland)

danois: tvede (landtong, schiereiland)

anglais: thwaite (gerooide grond, vooral van wouden)

 

-tuit -tuite tut tuyte tute tuut

1064

extrémité, dernière ou partie la plus lointaine de quelque chose?

Un 'teut' est une pièce effilée de terre (lié au danois tvede?)

-endroit jusqu'à: tot (tote tôte toti tōte)?

Toponyme:

-Flostoy (Flostuit 1064 B)

-Tutinghehorn (Tuitjenhorn bij Warmenhuizen Noord-Holland Nl)

 

 

hypothèse: *ontwouden?

widu vuid wid-... widu -vuid wid-...

777

foret

*ontwidu, *vntwidu'

défricher (litt. ont-wouden: déforester)

 

ulage (hulage udlage udlaghe ullage uthlage uthlaghe)

12e siècle

hors-la-loi, banni, pirate de mer

 

ullac utlagus utlagare uslaige

banni

útlagi ancien scandinave

(hors la loi)

útlagr ancien scandinave

(excilé)

islandais: útlagi (banni)

ancien anglais: utlah (banni)

 

anglo-saxon: utlaga ûtlag ûtlah

ancien norvégien: útlæghr útlagr utlagi

anglais: outlaw

 

utelage uutlage, uytlage wtlaeghe uitlaag

1246

(litt. ut-lage: hors-loi) hors-la-loi, banni

ullac (voir plus haut)

 

 

vague (wage)

12e siècle

mouvement ondulatoire

vágr ancien scandinave

(mer, vague)

 

 

ancien haut allemand: wāg (vague)

ancien frison: wāge (vague)

wāg uuag uuahc- waghe wage

901-1100

le mouvement de l'eau, ondulation, écoulement, marémotrice

lié avec 'vegen vagen': mouvements rapides?

 

Toponyme:

-wāgwurth (*Waagwoerd, Groningen Pays-Bas)

 

valseta

12e-13e siècle

siège des baleiniers

*hval-manna-setr ancien scandinave

(siège des baleiniers)

 

 

 

 

 

moyen bas allemand: sate

moyen haut allemand: sâze

*walzate

composition avec 'wal(vis)' et 'zate' (baleine-siège)

wal (ancien néerlandais. *wal)

1163 dans walfisk

1240 dans walvesch, walvesg

baleine

sate zate sete saet

1329

où l'on peut s'asseoir, siège, être assiégé, résidence, palais, réunion...

 

-flamand occidental: stemzate (litt. voix-siège: accentuation) Frontzate (litt. front-siège, ligne du front)

 

varangue (varengue vrangue warengue)

1379 (Rouen)

partie inférieure de la membrure d'un bateau

*vrang ancien scandinave

(courbe, varangue d'un bateau)

islandais: röng

suédois dialect: vrang

le norn des Shetland: reng

moyen anglais: wrang (13e siècle)

 

moyen bas allemand: wrange, wrong(a)

anglais: wrench (courbe)

ancien norvégien: rǫng

wrange vrang wrang

1277

bois du genou, connexion transversale entre la quille et les côtes d'un navire, lié avec 'tordre'

 

wringen

1265

quelque chose qui est tordu

 

varballum

1254-1258 (in: Summa de legibus Normannie in curia laicali)

sorte de baleine

barðhvalr ancien scandinave

(sorte de baleine)

islandais: barðhvalur

norvégien danois: bardehval

suédois: bardval

 

baardwal(visch) baardwal(vis)

sorte de baleine

(litt. barbe-baleine)

 

varech(varec varest verec veresc veriscum warec werec werech wereq)

11e siècle

épave marine

 

 

vrai vraig vra vrek vrak vré vro

vágrek *vrek *vreki ancien scandinave

(ce qui est rejeté par la vague, épave marine)

ancien islandais: vágrek

 

 

 

ancien anglais: wræc (objet qui flotte)

 

wrac wrak vrack

1368

épave, objets d'un naufrage

vâtre (vatre)

boue

 

vatn ancien scandinave

(eau)

islandais norvégien: vatn

 

ancien haut allemand: wazzar

moyen haut allemand: wazzer

allemand: Wasser

anglais moderne: water

ancien frison: weter

watar uuatar watre

891-900

water

-Toponyme Watten (Watte Waten) 831 Nord de la France, Watou (Wathewa 1123 Watawa 1159 Watua 1159, Belqique)

vic (vicq vis vy)

baie dégagée, qui offre un bon accès à la côte

vík ancien scandinave

(baie)

islandais: vík

norvégien suédois: vik

danois: vig

 

ancien frison: wīk (asile, lieu de marché)

 

wīk

814-815

colonie, district

vignon (vinyo vèn vène vignàou vigne vigneau vignette vigno vignot vinyo)

1761 (TLFi)

ajonc

hvein ancien scandinave

graminée

norvégien dialect kvein gvein vein

danois: hvene

anglais: whin (ajonc d'Europe)

winde, wrange

1543

plante, fleur de haie

vrec (voir varech)

 

 

walmannus (vauman waumanus)

11e-12e siècle

chasseur de baleines, baleinier

*hval-maðr ancien scandinave

(baleinier)

 

*walman *wal(vis)man

chasseur de baleines

wal (ancien néerlandais *wal)

baleine

1163 dans walfisk (baleine-poisson)

1240 dans walvesch, walvesg (baleine-poisson)

baleine

man

901-1000

homme

 

-nom de famille: Wallemans, Wallman, Walman, Walmans, Wolman

 

wirewire

1160-70 (Rou)

girouette de navire (du navire de Guillaume)

 

veðrviti ancien scandinave

(girouette dans le 'saga de Saint-Olaf')

'wire' de 'weer' (comme dans 'weerhaan': le coq qui tourne sur les églises)?

girouette

avec 'weder weer werre'

1240

condition météorologique

-wederwijs

connaisseur du temps, quelqu'un qui peut bien prévoir le temps

-*wederwete? *winderweter?

litt. temps-savoir / vent-connaisseur: quelqu'un ou quelque chose qui peut prévoir le temps ou la direction du vent

Hij die (of dat voorwerp dat) het weer of de wind weet, toont

wete (1376) (le savoir) (weter 1477) (celui qui sait)

 

 

Remarques sur la langue normande et sur le livre de Ridel:

 

1-L'histoire de la Normandie doit avoir eu beaucoup plus de liens avec les Pays-Bas, de ce que nous lisons à ce jour dans les ouvrages de référence, surtout le continuum de la langue de la Loire et la Normandie jusqu'à Koningsbergen (Kaliningrad) dans le premier millénaire.

2-Ridel ne semble pas connaître la Flandre saxonne ou flamande, ce qui est remarquable pour un pays voisin dans de cette période. Pour les Saxons, je reste toujours avec la question de savoir si les anciens forts romains étaient là pour arrêter les Saxons ou pour les surveiller, parce que là où il y avait des forts, les Saxons y vivaient dans ces jours.

3 La langue commune des deux côtés de la Manche et de la mer du Nord est ignorée par elle et par d'autres linguistes.

4-Les soi disant mots scandinaves ne reçoivent pas la date de leurs premières attestations, ce qui est réellement nécessaire. Je dois donc supposer que ceux-ci ne sont pas disponibles, parce que Ridel nous montre les données du normand. Le problème ici est que la quasi-totalité des sources écrites sur la période 800-100 pour la Scandinavie sont écrites en dehors de la Scandinavie. Il ne se trouvent pas dans d'autres données de référence sur les langues germaniques du Nord, ni dans les livres étymologiques du normand. Ici et là, on écrit que les langues scandinaves anciennes sont d'une date plus récente que les langues germaniques occidentales. Avant 1500 il n'y avait pas, selon Bandle, de langue normalisée en Scandinavie. L'écriture la plus ancienne du danois date du 13ème siècle et de l'ancien norrois du 12ème siècle. Même les caractéristiques plus âgées des textes runiques en Scandinavie semblent selon Looijenga, l'un des grands connaisseurs de runes, un germanique occidental. On trouve aussi plusieurs runes avec des caractéristiques germaniques occidentales en France. Pensez à la petite boîte de Mortain en Normandie (voir histoires variées, deux boîtes ...) qui est facile à déchiffrer avec le flamand saxon occidental.

5-Le professeur Devos écrit que le brabançon et le limbourgeois étaient des langues franques et que le flamand était saxon. Je me sens plus à l'aise avec ma mise en page inachevée  des langues germaniques.

West-Germaans-Dietsetalen-2.png

6-Quelques fois, on nous donne 'Roland' comme première source. Dans  'histoires variées, chanson de Roland' , je cherche à montrer que la chanson francophone 'Chanson de Roland' est redevable à une chanson germanique occidentale plus ancienne: 'Het Roelandslied'. Toutes les scènes dans le Roland se jouent en Europe occidentale. Notez aussi la similitude entre les noms de Roland et Rollon:

-Roland, de 'Roeland': Hruotland  (grand-pays): propriétaire foncier

-Rollon, de 'Rollo': Hruotwolf (grand-loup): grand courageux

Roland et Rollon sont des homonymes en français. Donc Rollon peut également être considéré comme un propriétaire foncier et cela signifie qu'il vivait en Normandie, avant la naissance du duché. Est-ce une coïncidence? Rollon peut avoir reflété à Roland? Ils parlaient certainement la même langue.

7-Les chercheurs de langue française admettent que, outre des pays scandinaves, il y a aussi beaucoup de substrat des langues germaniques occidentales en territoire normand. Il est vrai que les régions qui sont jugés par eux comme très scandinaves ont aussi clairement des reliques de la langue saxonne, thioise ou frisonne.

8-Les îles de la Manche sont également très intéressantes au point de vu linguistique. Les toponymes frisons et saxons y sont encore clairement identifiable. (Voir Normandie, îles anglo-normandes)

9-Dans le 'Exeterbook' du 10ème siècle, qui est écrit en ancien anglais, on nous parle de 'Sœdene' (Dani de la mer) et de 'Suþdene' (Dani du sud). Si la mer était la mer du Nord, les Suþdene doivent avoir vécu sur le côté sud de la mer du Nord!

10-Dans le 9ème siècle, Ermold le Noir, un poète à la cour de Pépin d'Aquitaine, écrit un éloge sur Louis le Pieux dans laquelle il lui fit savoir que les Francs sont descendus de guerriers agiles danois. Cet éloge doit avoir fait partie de la culture officielle de la cour franque, sinon elle ne serait pas présent dans cet éloge.

Les Danois, les Saxons, les Frisons et les Francs; ils vivaient ensemble et parlaient le thiois. Je pense que c'était la plus grande langue pour une longue période en Europe occidentale. Le long des deux côtes de la Manche, on parlait la même langue, ce qu'on ne trouve pas dans les livres d'histoire. L'ancien haut-allemand va gagner en prestige quand Luther choisit de publier la bible dans cette langue.

La Normandie parlait également le thiois. Les 150 mots scandinaves de Ridel sont pour moi plus convainquant comme des mots germaniques occidentales.

11-Au 10ème siècle, Rollon ne parlait que du germanique, pas de latin ou de Francien et son petit-fils Richard parlait le germanique de Rouen et devait aller à Bayeux pour apprendre la vraie langue thioise. C'est la même histoire avec nos chevaliers médiévaux dans les Flandres qui ont dû apprendre le thiois de Brabant comme la meilleure langue culturelle. Le petit fils Richard a épousé la fille d'un duc français, afin que ses enfants puissent grandir avec la langue francophone. Voila un point de repère pour l'évolution de la frontière linguistique dans le nord. Le schéma sur l’évolution de la frontière linguistique doit être redessiné quand on parlait le thiois en Normandie, même après l'année 1000, un thiois qui s'accordait au thiois de la Flandre, des Pays-Bas, de la Frise et de l'Allemagne du nord.

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Surtout la première ligne de Gysseling (7e-8e siècle) me semble incorrecte. Il est frappant de constater que, lorsque les historiens et les archéologues étudient la 'romanisation', il finissent souvent par une opinion différente en raison de la nature des sources étudiées. Les sources écrites sont généralement un produit d'une élite qui considère la romanisation comme un processus souhaitable, tandis que le travail de l'archéologie avec des restes matériels donne plus d'attention à la contribution majeure de la population locale, conduisant à des conclusions contradictoires.

Si les mots normands appartiennent à l'ancien frison, l'ancien néerlandais, l'ancien flamand, l'ancien saxon ou l'ancien anglais etc ... est un travail pour les linguistes. Nous ne sommes pas obligés de les distinguer comme langues différentes. Il est claire que de nombreux événements historiques entre la Normandie et les Pays-Bas pointent à une histoire parallèle jusqu'à présent négligée.

Ci-dessous, un texte qui vient d'un colloque Normand récent:

Les noms propres servant à qualifier les Normands selon leur provenance géographique ou leur appartenance ethnique sont d'abord Nortmanni ou Normanni, Dani, et plus rarement Suevi. C'est-à-dire que l'on sait qu'ils viennent du Nord, mais pas d'où précisément, et en plus on ne sait pas à quel peuple ils appartiennent exactement. Les noms Marcomani, Getae, Vandali, certes beaucoup plus rares, mais quand même assez fréquents pour qu'il soit impossible de les attribuer uniquement à d'éventuelles erreurs de copistes, montrent que pendant longtemps l'origine des Vikings est inconnue en Occident. Les hagiographes sont donc contraints d'associer les Normands à d'autres envahisseurs qu'ils connaissent : soit à ceux dont le nom se rapproche de celui des Normanni, c'est le cas sans doute pour Marcomani par exemple, soit des peuples les plus septentrionaux dont ils ont des exemples antérieurs, comme les Gètes. (Baudoin Pierre)

 


 

Sources:

1-Bandle Oscar, The Nordic Languages, Volume 1en 2, Editeur Walter de Gruyter Berlin 2002 2005

2-Baudoin Pierre (sous la direction de), Les fondations scandinaves en Occident et les débuts du duché de Normandie: colloque de Cerisy-la-Salle, 25-29 septembre 2002 Publications du CRAHM, 2005 p 46

3-Binnenvaarttaal, Les termes nautiques sur http://www.debinnenvaart.nl/binnenvaarttaal/

4-Brink Stefan, Verba Volant, Scripta Manent? Aspects of Early Scandinavian Oral Society 2000, in Literacy in Medieval and Early Modern Scandinavian Culture (The Viking Collection 16) (Odense 2005)

5-Centre national des resources textuelles et lexicales: http://www.cnrtl.fr/etymologie/

6-Debrabandere F, Woordenboek van de familienamen in België en Noord-Frankrijk, L.J.Veen/Het Taalfonds 2003

7-de Vries J, Nederlands Etymologisch Woordenboek 1971

8-'Germaanse naamstammen' sur http://www.meertens.knaw.nl/nvb/naamstam/pagina1 (juin 2015)

9-Germain Jean, Herbillon Jules, Dictionnaire des noms de famille en Wallonie et à Bruxelles, éditeur Racine Brussel 2007

10-Guinet L, Contribution à l'étude des établissements saxon en Normandie. Caen 1967

11-Gysseling M, Toponymisch woordenboek van België, Nederland, Luxemburg, Noord-Frankrijk en West-Duitsland, 1960 et De oudste toponomie van de Kempen, Brabants Heem 1958

12-Johansson Ulrika, Les Traces scandinaves dans le français (Examensarbete inom ämnet Franska C-nivå 15 hp Vt 2008 Handledare: André Leblanc)

13-INL sur http://www.inl.nl/ (juin 2015)

14-Köbler, Gerhard, Altnordisches Wörterbuch, (4. Auflage) 2014 sur http://koeblergerhard.de/anwbhinw.html (septembre 2015)

15-Notre Belgique (toponymes en Belgique) sur http://www.notrebelgique.be/fr/index.php (septembre 2015)

16-Philippa M. et autres, Etymologisch Woordenboek van het Nederlands (2003-2009) (Etymologiebank sur http://www.etymologiebank.nl/ septembre 2015)

17-Renaud Jean, L'héritage maritime norrois en Normandie. In: Cahier des Annales de Normandie n°26, 1995. Mélanges René Lepelley. pp. 21-28.

18-Ridel Elisabeth, Paroles de Vikings: dictionnaire des mots issus de l'ancien scandinave dans les parlers de Normandie, des îles anglo-normandes et de Bretagne (du Moyen Âge à nos jours) Volume 3 van Héritages vikings, Editeur OREP Caen 2012

19-Ridel Elisabeth, Les Vikings et les mots: l'apport de l'ancien scandinave à la langue française Editeur Editions Errance, 2009

20-van Bree Cor, Historische Grammatica van het Nederlands. Foris Publications, Dordrecht 1987 sur http://www.dbnl.org/tekst/bree001hist02_01/colofon.php © 2007 dbnl / Cor van Bree

Taalindelingen:

Ancien néerlandais: Oudnederlands (abréviation onl.) avant 1200

Ancien saxon: Oudsaksisch (os.) avant 1100. Ancien saxon est le terme traditionnel de la première période du bas allemand.

Ancien haut-allemand: Oudhoogduits (ohd.) avant 1100

Ancien frison: Oudfries (ofri.) avant 1550

Ancien anglais: Oudengels (oe.) avant 1100

Ancien nordique: Oudnoords (on.) avant 1500

Ancien nordique est le terme générique pour les langues scandinaves du début du Moyen-Age. Ce terme est généralement appliqué aux Pays-Bas depuis une décision lors de la réunion annuelle de l'Association des anciens germanistes en 1976 au lieu d'ancien norrois précédemment commun, mais source de confusion. De la période précédente, d'environ 150 à environ 650, des inscriptions runiques ont survécu. Ceci est appelé la langue proto-nordique.

Ancien langue scandinave: Oud- + Scandinavische taal, avant 1500

Ancien français: Oudfrans avant 1350

Le préfixe 'moyen' (middel) couvre la période qui suit celle de l'ancien.

Moyen néerlandais: Middelnederlands (mnl.) 1200-1500 Le moyen-néerlandais du 13ème siècle est connu sous le nom de 'Vroegmiddelnederlands'. Le frison et le scandinave ne distinguent pas une période 'moyen'.

Moyen bas allemand: Middelnederduits (mnd.) 1100-1500

Moyen-haut-allemand: Middelhoogduits (mhd.) 1100-1350

Moyen anglais: Middelengels (me.) 1100-1500

Moyen français: Middelfrans 1350-1600

Le préfixe 'nouveau' (nieuw) indique explicitement une langue moderne.

Nouveau néerlandais: Nieuwnederlands (nnl.) après 1700

Nouveau bas allemand: Nieuwnederduits (nnd.) après 1500

Nouveau haut allemand: Nieuwhoogduits (nhd.) après 1600

Nouveau frison: Nieuwfries (nfri.) après 1550

Nouveau anglais: Nieuwengels (ne.) après 1700

Nouveau + langue scandinave: Nieuw- + Scandinavische taal après 1500

Nouveau français: Nieuwfrans après 1600

Les périodes variant entre 'moyen' et 'nouveau' sont parfois appelés littéralement 'tôt-nouveau' (vroegnieuw) ou début de...:

Début du néerlandais moderne: Vroegnieuwnederlands (vnnl.) 1500-1700

Début du haut allemand moderne: Vroegnieuwhoogduits (vnhd.) 1350-1600

Début de l'anglais moderne: Vroegnieuwengels (vne.) 1500-1700

21-Vroonen Eugène, Dictionnaire étymologique des noms de famille de Belgique II, éditeur Dessart

 

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