De l'ancien néerlandais

(flamand, thiois, germanique, francique...)

 

en Normandie?

 

 

Normandie
La découverte du néerlandais en Normandie
2013 Publication du livre chez Boekscout' Soest, Pays-Bas (livre publié en néerlandais)

Ma langue maternelle est le néerlandais. Je suis certain que vous allez trouver des fautes de français. J'ai fait de mon mieux, mais la traduction des phrases avec un contenu aussi technique n'était pas facile.  Veuillez m'en excuser par avance. Si vous voulez me contacter pour corriger ces fautes, n'hésitez pas. La même adresse existe aussi pour discuter du sujet.

Contactez l'auteur sur laaglands@gmail.com

Un grand merci à monsieur Joël Devos, président du SOS BLOOTLAND, qui m'a déjà indiqué des fautes dans la première page.

 

Synopsis du livre:

Qui, de la Flandre occidentale, se rend en France pour un voyage, doit d'abord traverser le Nord Pas-de-Calais. Chaque Flamand reconnaîtra les noms des lieux comme flamand (Steenvoorde, Hazebrouck, Berck ...). Si on continue vers le sud, on note qu'une telle chose existe aussi en Normandie (Dieppedalle, Clarbec, Caudecotte...). Certaines questions de recherche viennent à l'esprit: quelle a été l'influence du néerlandais dans cette région et peut-on utiliser le terme 'néerlandais'? Combien de temps cette influence s'est-elle maintenue et quel rôle a-t-elle jouée dans les zones environnantes ? Notre objectif était d'examiner cette présence en Normandie. L'étude des noms de lieux, des noms de famille et des mots du dialecte normand arrivent en premier lieu. Nous voulions également étudier les anciens peuples qui parlaient le néerlandais (ancien): qui étaient-ils, ont-ils vécu, y avait-il une culture germanique et comment étaient leurs contacts mutuels?

1 . Délimitation géographique et chronologique de la recherche


'Bigot' (Par Dieu ) est un tournant dans l'histoire de la langue dans l'Europe occidentale: Rollo, le premier duc de Normandie, a visité au début du Xe siècle la cour du roi de France, à Paris, et il a été ridiculisé parce qu'il parlait, au roi Charles le Simple et son entourage, dans sa propre langue. Il ne savait pas utiliser le français (ou 'francien' comme la langue en Île-de-France a été appelée) mais parlait le thiois qui n'était plus apprécié à la cour. Il avait besoin d'un interprète. Cet événement peut être considéré comme une étape importante, car à partir de là, tout le monde qui se considérait comme important devrait parler ou apprendre à parler le français. La famille royale française - et plus tard, les politiques centralisatrices à Paris - exigeait l'usage du français pour dominer dan  leurs territoires. Cela peut également être considéré comme un coup de pouce pour le recul toujours plus rapide du germanique en direction du nord qui a maintenant atteint son terminus dans les Flandres françaises. Auparavant, les gens parlaient dans ces régions nordiques des langues ou dialectes différents. Pour cette étude, les personnes
les plus intéressantes étaient celles dont la langue était le (ancien)néerlandais. La toponymie, l'onomastique, le héraldique et même les récits de voyage ont laissés des marques dans la Normandie. Peut-être que c'est une preuve que la barrière de la langue s'est décalée plus tard que mentionné généralement. Ce n'est pas parce que le clergé et la noblesse utilisaient le latin et le français que les gens du village ont également parlé ces langues.


Géographiquement, la recherche se situe de la Loire au sud jusqu'au delta de l'Escaut, de la Meuse et du Rhin au nord, mais l'accent est mis sur la Normandie. Dans cette région vivaient les peuples francs bien au-delà du 10ème siècle, et ils parlaient leur propre langue. D'où ils venaient et où ils vivaient plus tard, n'est pas étudié dans le livre, on se concentre sur leur présence en Normandie. Pour ces 'Francs normands' on a utilisé des noms différents comme 'Dani, Norreiz, Nordmanni, Saxons ou Frisons'.

 

 

 

 

En ce qui concerne la période, mon livre retrace les langues germaniques parlées de l'Antiquité au Moyen Age dans ce qui est maintenant appelé la France et la Belgique. Des reliques de ces langues germaniques ont été tracées à partir de la conquête de la Gaule-Germania par Jules César à peu près jusqu'au temps des croisades. Pendant cette période, l'ère de Charlemagne est très importante pour le déplacement de groupes ethniques. Pour garder la stabilité de son empire, Charlemagne a réintégré et déménagé beaucoup de personnes dans son royaume, ou dans d'autres cas, les gens sont allés chercher des régions plus sûres.


2 . Les tribus germaniques en Normandie

 

Je suis allé à la recherche d'informations sur les diverses influences germaniques en Normandie. Il y a beaucoup de matériel fragmentaire, mais je n'ai trouvé aucun ouvrage de référence sur ce thème. L'influence germanique en Normandie qui a été trouvée dans les sources françaises se réfère toujours à des éléments norvégiens ou danois, qui sont ensuite expliqués par l'arrivée des Normands et des Vikings. Mais il y avait déjà des 'Noor(d)mannen' en Normandie avant les Vikings (scandinaves). En 520, vivaient déjà des 'Dani' en Normandie qui n'étaient pas des Danois 'classiques': ils attaquaient avec leurs navires sous la direction du roi Chlochilaïch, le domaine de Theoderich. Dans l'Escaut ont été trouvés des restes d'un bateau 'norvégien' du quatrième ou cinquième siècle. Ces restes n'appartenaient pas aux Norvégiens du nord, mais aux résidents et commerçants de la région.

En 2011, j'ai écrit un article dans le journal SEMafoor: Diets Normandië (Normandie thioise)? (Avec un point d'interrogation). Ma recherche actuelle fait que ce point d'interrogation a disparu. Les histoires qui traitent de l'histoire des Normands jusqu'aux croisades et leurs liens avec les voisins: les Francs, les Anglais, les Flamands, les Artésiens, les Frisons, les Picards, les Suèves et les Hainuyers, sont expliquées dans un contexte plus plausible. Cela devient encore plus clair dans l'histoire des langues de ces tribus dans le premier millénaire. Bien que l'interprétation 'traditionnelle' parle de l'ancien norrois ou ancien danois scandinave, les plus anciens noms historiques sont beaucoup plus proche du néerlandais
(ancien) ou du flamand que les langues scandinaves. Les traces néerlandaises en Normandie sont décrites avec des arguments convaincants. Il s'avère que l'ancien norvégien (norreiz) et danois (dani) en Normandie et les régions avoisinantes ne sont pas les mêmes que l'ancien norvégien et danois qui se parlaient en Scandinavie. Au contraire, la preuve que l'on trouve dans le neuvième siècle est que ce danois et norvégien, font référence à des lieux et des événements qui ont eu lieu en Europe de l'Ouest. A partir du neuvième siècle, nous ne pouvons plus faire le lien entre 'hommes du nord' et 'Normands', car nous devons associer le nom avec les Vikings à venir.


3 . Pourquoi utiliser le terme (ancien) néerlandais ?

 

L'histoire chevauchante des Normands et des Flamands contient des preuves d'une langue commune: les mariages entre eux ont été très fréquents, ils ont conquis  l'Angleterre ensemble, ils ont fait une croisade ensemble, ils ont travaillé ensemble en tant que pêcheurs, ils avaient une économie commune, ils faisaient leurs études dans des villes où ils pouvaient parler leur dialecte commun... Le vocabulaire normand n'était pas norvégien ou danois, mais 'norreiz' et 'dani', variantes du saxon.

Comment peut-on appeler ce langage commun aujourd'hui?

Nous aurions pu choisir le 'thiois', mais c'est politiquement difficile en Flandre, et la variante occidentale des Francs diffère de la variante à l'est, à savoir l'ancien néerlandais contre l'ancien allemand. 'Saxon' pourrait également être justifié mais il y a l'histoire ultérieure de la Saxe en Allemagne qui ne peut apporter que plus de confusion. 'Ancien germanique' ne pouvait pas être utilisé parce que nous sommes au début du IVe siècle, des centaines d'années après l'usage de l'ancien germanique commun. Les langues germaniques s'étaient déjà différenciées. Finalement j'ai choisi le terme (ancien) néerlandais car ce nom peut être interprété littéralement comme 'la langue des gens qui ont vécu sur les régions basses d'Europe occidentale'.

Dans les variantes du parlé de l'ouest, un certain nombre de langues se sont divisées: le dani et le norreiz (qui plus tard sont devenues les langues scandinaves), le saxon, le frison-flamand plus tard et encore plus tard le frison aux Pays-Bas et le frison-saxon allemand du nord. L'anglais parlé avant l'influence 'française' était un dialecte saxon de la périphérie, un Anglo-Saxon de Kent (littéralement angle (=coin) saxon, basé sur le frison, le saxon-flamand, le dani et le norreiz du continent.
Trouver une influence norvégienne ou danoise en Grande-Bretagne ou en France s'avère une tâche extrêmement difficile: flamand, dani, norreiz, frison, saxon, franque ... étaient toutes des branches d'une même famille, peut-être distinctes mais pas encore séparées complètement. Il semble donc inutile de diviser. Ces langues peuvent être étudiées séparément, bien sûr, tant que l'on n'oublie pas qu'elles s'accrochaient à la même branche.

 

4 . Méthodologie

 

J'ai fait des recherches sur l'histoire des langues germaniques en Normandie à partir de trois sujets: les noms de lieux, l'onomastique et les dialectes locaux.


A. Toponymie

 

'Caudebec' signifie littéralement 'ruisseau froid' (caude-bec: froid-ruisseau). Dans les livres disponibles en français, le 'bec' est comparé avec le norvégien 'bekkr', tandis que le flamand 'beek beke bec' est beaucoup plus proche. Des centaines de toponymes peuvent être tracés avec le même résultat. La méthode a toujours été la même: rechercher les enregistrements les plus anciens d'un lieu. Trouver un mot a été la première étape, l'explication de ce mot en est une seconde. La recherche a commencé avec les suffixes (parfois les préfixes) que l'on trouve dans les noms des lieux en Normandie. Quelques exemples: -land, -bec, -clif, -cotte, -dal, -dick, -torp... Tous d'origine scandinave selon les sources françaises consultées, mais chacun est aussi proche, voir plus proche du néerlandais. La même approche a été utilisé avec les toponymes. Même chose pour l'origine des mots, par exemple: Auppegard (Appelgart, appel-gaard: pomme-jardin), Caen (Gatehem, Cahem), Jersey (Gers-ei: herbe-ile)… J'ai trouvé pas mal d'informations sur Wikipedia, que j'ai 'naturellement' approché avec prudence. Les explications des noms les plus anciens devaient être cherchées et étudiées ailleurs (voir dans les 'sources'). Les descriptions n'étaient parfois pas si fiables, des sites français sur l'étymologie encore moins. L'information la plus fiable vient de 'Persée'.


B. Onomastique

 

Pour les noms de personnes j'ai commencé avec des listes de noms supposés être d'origine scandinave sur Wikipedia. Ces listes ont été comparées avec les noms sur un site de 'Luit van der Tuuk'. Les listes des mots d'origine 'norvégienne' en France étaient également les bienvenues. Il y a pour tous les noms scandinaves des équivalents (anciens) alternatifs en néerlandais. Tous veulent par exemple trouver le nom norvégien 'smidr' dans Émainville (smitvilla en 1024), mais 'smit' (=smet, smed, smid=forgeron en flamand) est encore plus proche. Pensez au nom de famille 'Smet' (Johnny Halliday de Bruxelles!) ou Desmet et Desmid. Dans une liste au Pays-Bas de noms de personnes 'nordiques' du neuvième siècle, enregistrées dans les sources contemporaines, nous constatons que tous les noms apparaissent dans leur forme occidentale. Les personnes d'aujourd'hui les traduisent en un nom norvégien. La plupart des noms sur la liste sont liés à la Frise, la Flandre ou à Walcheren et certaines de ces personnes sont même nées en Flandre. Normalement, dans la reconstruction des mots, on reste souvent avec l'explication 'le nom d'une personne'. L'explication néerlandaise dans le livre parle souvent de quelque chose qui nous informe sur les fonctionnalités, sur la vue, sur les caractéristiques d'un lieu particulier: mond (bouche confluent), barne (terres brûlées, nouvellement cultivées), smet/smit/smed (forgeron), sterre/starre/star (étoile), braam (mûre), hout (bois), scule (sorte de poisson), calv/calver/calve (chauve ou veau ou vêlé), borne (source), oud (vieux), care (gentil), sote/soet (noir comme la suie ou doux ou gazon), swart (noir), brand (feu ou épée), scamel (maigre), bern/ber (ours ou fort), hwit/witta witte (blanc), smala/smale (étroit), koude/coude (froid), brock (breuk: cassure -  broek: marais ou pantalon)...

Les noms anglo-saxons se distinguent également dans leur version antérieure: le saxon ou le (ancien)néerlandais, qui étaient, à ce moment dans l'histoire, encore la même langue.

 

C. Dialectes

 

J'ai trouvé régulièrement un substrat néerlandais dans les patois normands. Quelques exemples: dale (vallée), diepe (profond), ebbe (marée basse), hec (clôture), querque (église), hus (maison), stockvis (poisson séché), walmanni (baleines-pêcheurs).

Les mots normands ont été pris à partir de dictionnaires différents. (voir dialecte normand)


5 . Le français

 

Les livres d'histoire française minimisent souvent le mot 'franc' (francique) en faveur du mot 'français'. Ils font par exemple parler les Mérovingiens français mais ils oublient, qu'avant de parler le français, les Francs de l'occident parlaient une langue germanique. Les Gallo-Romains avec un nom germanique étaient en effet des Francs non romanisés. Cette langue germanique occidental hésita longtemps entre les langues des Francs Saliens (ouest) et des Francs Ripuaires (est). L'hésitation peut être remarquée dans la célèbre chanson 'Ludwiglied' trouvée à Valenciennes. Il y a des synonymes dans le dialecte normand qui montrent cette hésitation, par exemple 'suopaer' ou 'souéfé' pour 'boire'. Il existait pendant longtemps dans la France ancienne une situation multilingue. La preuve se trouve dans les œuvres littéraires les plus anciennes. L'écrivain Wace (XIIe siècle), et l'auteur de 'La Chanson de Roland' (XIe siècle) devaient souvent utiliser des mots qu'ils connaissaient de leur ancienne langue germanique, mais qui n'existaient pas encore dans la nouvelle langue romane, d'où les emprunts germaniques. Chez Wace nous trouvons entre autres 'escharz, esturmenz, fel, geseit, moie, talevasser, waster', dans la Chanson de Roland' on trouve einz, eschine, faldestoel, heingre, gabant, sigler, tref... (voir chez 'Wace' et 'chanson de Roland'). Il était important d'en faire deux listes non exhaustives. La complexité ici est, que ce n'est pas toujours facile de voir qui a emprunté à qui. La langue française (avec sa syntaxe) a pris de nombreux mots germaniques pour la période allant jusqu'au XIe siècle. Les livres francophones et néerlandophones ne donnent pas toujours la même explication en ce qui concerne l'origine des mots étudiés. Même les mots latins ont pu entrer dans le français à travers le germanique. Plus tard, le français est devenu si important que ça se retourna. Dès lors le néerlandais empruntait des mots du français. Le français devenait si important qu'il a tenté d'étrangler les autres langues autour de lui.

 

5. Finalement

 

J'espère avec ce site, vous donner une étude alternative sur l'histoire de la Normandie et de la Flandre du premier millénaire. Le site contient des glossaires techniques qui confirment mes propositions.

 

 

 

 

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